Le 25 avril est la date anniversaire de la fin de la bataille de Gallipoli, mais aussi de la fondation de l’identité nationale de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. C’est la toile de fond de la première réalisation de Russel Crowe « La Promesse d’une vie ». Le réalisateur enfile les morceaux de bravoures comme les perles sur un collier. Avec la réalisation d’un puits en plein désert, la tempête de sable, les scènes de bataille, l’attaque d’un train, la fuite dans une rivière souterraine, etc.… Auxquels s’ajoutent des personnages attachant, à commencer par le héros interprété par Russel Crowe lui même, plus sobre que ces derniers temps, semble être revenu quinze ans en arrière, ce qui est plutôt une bonne surprise. Mais aussi Orhan, le petit garçon (Dylan Georgiades), l’officier Turc (Yilmaz Erdogan) et surtout la très belle, mais insuffisamment ambiguë, Ayshe (Olga Kurylenko). Magnifiquement photographié (quelles couleurs !) par le regretté Andrew Lesnie (il est décédé quelques jours après la sortie du film et une semaine avant le 25 avril), le déroulé bénéficie d’un montage qui dose plutôt bien le rythme. Au débit, une musique lourdingue et souvent perturbante, une absence de style à la fois scénaristique et visuelle, symptôme d’un manque d’inspiration, camouflé justement par l’accumulation des péripéties. De plus, la relation entre le héros et la belle qui démarrait fort bien, finit par tourner au convenu hollywoodien, vu des centaines de fois, mais ici dans le rayon maladresse. Pour son premier long métrage, ce grand acteur prouve qu’en matière de mise en scène il a fort bien assimilé la technique et livre un moment agréable, toutefois sans audace, mais avec un regard humaniste certain et une apologie du pardon bien venue. Par contre, un grand film c’est autre chose.