Difficile de trouver les mots pour décrire l'expérience traumatisante que constitue la vision d'un film tel qu'Aux yeux des vivants.
D'autant plus difficile quand on sait que le truc est à la fois co-écrit et co-réalisé non seulement par 2 personnes (franchement, essayez à 4 la prochaine fois!) mais pire encore, par deux anciens pigistes (donc soit disant des experts en la matière) dans l'une des plus anciennes revues spécialisées sur le sujet (à savoir la revue Mad Movies dont les anciens collègues vantent complaisamment le travail de nos deux compères) .
Comment décrire le niveau abyssale de l'affaire, l'indigence, la prétention, la ringardise même, d'un duo de geeks, dont le seul talent est d'avoir identifié la force des classiques du genre qu'ils s'évertuent à piller, sans la moindre once de cohérence, ni même de bon sens, et dont le résultat défie les pronostics les plus fous en matière de nullité et de n'importe quoi.
Croisement bâtard entre des oeuvres phares telles que Stand by me (et plus largement les B movies avec gosses des années 80) et les films de Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse 1 et 2 et dans le train fantôme) "Aux yeux des vivants" débute péniblement
dans les tripes et le sang
, hystérique à mort pour mieux masquer la vacuité émotionnelle de l'affaire (choquer visuellement pour annihiler toute forme de réflexion, cache misère du pauvre en somme).
S'ensuit la présentation de notre trio de kids, à l'interprétation plus honteuse l'une que l'autre, dans un collège quelconque où tout est fait (jusque dans la sonnerie de fin de cours) pour bien te rappeler que la source, c'est les States.
Une CPE complètement improbable (
faut l'entendre débiter ses infamies malveillantes à des gosses dont elle est censée assurer l'éducation
) pour couronner le tout et voilà que nos jeunes sèchent la dernière après midi d'école avant les vacances (parce que ce sont des rebelles incompris tu comprends) pour partir
foutre le feu à la grange d'un bouseux du coin qui manque de peu de se transformer en homicide volontaire
(sûrement
les méchancetés de la vieille
qui ont fait leur effet) sans que rien ne puisse justifier de tels agissements accomplit le plus normalement du monde.
Las et à court de répliques insipides,
les voilà s'aventurant désormais dans les studios désaffectés de Blackwood (toujours à l'Américaine hein), endroit complètement farfelu censé être un ancien lieu de tournage local (pour quel genre de film on se le demande) perdu au milieu de la cambrousse
ou comment prendre le spectateur pour un abruti version scénario niveau bac à sable (on dirait que tu m'aurais pas vu...) .
Un type chelou, une nana séquestrée, les gamins qui veulent en savoir plus quand ils auraient dû prendre leurs jambes à leurs cou, l'un d'eux restant stoïquement devant l'entrée du repaire (le plus peureux) au moment où ses potes lui hurlent de se sauver, pour bien te montrer que la vision du boogeyman est ultra flippante au point de se pisser dessus
(moi c'était de rire).
Du coup,
retour au bercail pour le trio, le tueur masqué se rendant successivement chez chacun d'entre eux, 6 ans d'âge mental selon le daron dans un climax raté final, mais suffisamment malin pour trouver la baraque des trois en les ayant à peine vus et complètement à poil s'il vous plait! (Un indien dans la ville 2 avec Mimitroudku)
.
Là encore, que dire de cela tant on frise le pathétique!
Entre un gamin vivant limite dans un garage avec un père tortionnaire (ben j'aurais pas cru!) un autre gardé par une babysitter (merci Halloween) à près de 13 piges pour une séquence de cache cache mortel avec le méchant toujours aussi futé et furtif pour un enfant et LA confrontation finale avec le dernier des trois, un intrus nu comme un vers dans la baraque et les parents qui ne réveillent pas les enfants tout en jouant au jeu de piste avec Monsieur Mystère
.
Le daron qui met un coup de batte dans la tronche du géant blanc sans résultat, mais le gosse qui l'assomme avec un coup équivalent pour ensuite aller se réfugier avec sa mère...sous la table!
On passera sur les gendarmes dignes de ceux de St Tropez avec De funès, débarquant 30 ans après et emmenant la mère blessé au couteau avec eux sur les traces du tueur...
(d'une crédibilité extrême
Un épilogue
tout autant ridicule, un cimetière dans le fond du jardin, de l'émotion en congé sabbatique et un clap de fin osant malgré tout l'ouverture sur une suite hypothétique, des fois qu'une telle purge ne dissuade pas
d'autres investisseurs potentiels (autres que Jean Pierre Putters, fondateur et ancien rédacteur en chef de...Mad Movies justement) .
On passera également sur la musique, au moins autant exécrable que le reste,
faut l'entendre débiter ses infamies malveillantes à des gosses dont elle est censée assurer l'éducation
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En bref, un film qui fait énormément de mal à l'horreur made in France (pouvez faire les victimes du système tant que vous voulez les gars, mais même avec un budget 1000 fois supérieur, votre scénario serait toujours aussi naze), qui ne doit sa réalisation qu'au réseau de professionnels amis (quand on pense à tous ses types qui n'auront jamais la chance d'avoir un budget équivalent pour des projets autrement plus originaux) et qui je l'espère signe définitivement la fin du duo Bustillo,/Maury en tant qu'auteurs, voir peut être même en tant que réalisateurs, Hollywwood risquant de revoir son envie de leur confier un projet quelconque (genre la suite du remake d'Halloween) qu'ils auraient été bien avisés d'accepter à l'époque, ne serait ce que pour prolonger artificiellement leur crédibilité dans le milieu (c'est foutu maintenant!) .
L'un des pires navets qui puisse exister en la matière, ne pouvant être raisonnablement défendu que par la malhonnêteté du type ayant trois comptes Allociné pour rehausser sa notation sur le site (c'est bon mec, t'es grillé!
Un film qui ferait passer "La Horde" pour un chef d'oeuvre du genre
A éviter comme la peste!