Bon, The Telling m’inquiétait à plusieurs égards : jaquette moche, actrices bimbos, films à sketchs (genre à la mode à une époque et tombé en désuétude), rien de bien folichons. Puis je vois que c’est tourné au manoir playboy, avec donc des playmates, et là je me dis que le potentiel nanar est démultiplié ! Bon, c’est pas vraiment le cas.
The Telling n’est en effet pas vraiment drôle, c’est plus proche du navet. Niveau casting, ben les actrices n’en sont pas et ça se sent. Surjouant à mort ou au contraire ne jouant pas ou jouant la mauvaise émotion, elles s’agitent beaucoup dans des décors huis-clos, se dénudent volontiers (mais c’est soft), mais en dehors de ça… Au demeurant les bimbos ne sont pas les seules à mal joué, les autres acteurs (notamment dans le deuxième sketch) jouent eux aussi très mal des personnages sans relief aucun. De toute façon l’écriture en sketch ne permet pas vraiment de dégrossir des personnages dont la plupart sont là pour mourir. Jeu pas bon donc, pour des personnages inconsistants.
Le scénario ou plutôt les scénarii sont décevants. Le fil conducteur vaut ce qu’il vaut mais n’est pas si mal trouvé, en revanche les histoires n’ont pas assez de relief. Ca hésite toujours entre le sérieux et le comique, et clairement The Telling aurait gagné à prendre la voie comique pour cacher ses difficultés. Le film dure 1 heure 20 mais paraît long. Il est bavard, très peu horrifique, et archi-classique. Les trois sketchs sont au niveau de mauvais épisodes de Chair de poule, je dis mauvais car c’est téléphoné. Pas d’originalité, pas d’appropriation des « classiques » de l’horreur. On a une poupée tueuse, un groupe de « fous », un slasher, vous voyez qu’on évolue en terrain connu, et vous aurez exactement le contenu attendu en 20 minutes en gros par épisode. C’est peu digeste, je le dis franchement.
Visuellement c’est catastrophique. La mise en scène surtout est horrible. Le réalisateur n’a fait que ça et ça se comprend tant The Telling est indigent. Scènes horrifiques totalement foirées, effets de réalisation chaotiques (le noir et blanc très médiocre du deuxième sketch), le pire reste cet ange noir au costume sexy qui fait terriblement cheap ! Il y avait pas mieux dans les armoires du manoir Playboy sérieux ? Le film est laid, il fait fauché à tous les étages, et n’est finalement même pas généreux. C’est très peu sexy et sensuel. A la limite de la bonne horreur trash, de l’érotisme pimenté, c’était le choix judicieux à faire pour contenter au moins l’amateur de cinéma déviant (le seul à pouvoir s’égarer devant The Telling), mais non. C’est d’une sobriété atterrante qui ne permet guère de pardonner la faiblesse généralisée du film.
En clair, éviter The Telling. Meilleur conseil que je peux donner. Ce n’est pas bon. Ni drôle, ni sexy, ni horrifique, on se coltine trois courts-métrages sans saveur, sans parfum, rien. 0.5