Chomedus, les scénaristes! Je vous ai déjà dit que la réalité était bien plus forte que les créatifs de bureau? Et que la réalité dépassait la fiction? Pensez, quatre vingt dix prêtres coupables d'actes pédophiles dans le seul archidiocèse de Boston, quel travailleur du septième art aurait osé imaginer cela! Mets m'en dix, coco, douze si tu veux, mais ne va pas au delà!
A part cela, et contrairement aux excellents Chevaliers Blancs et à Danish Girl, le film de Tom Mac Carthy n'est pas très bon. Si vous ne l'avez pas vu une fois, c'est que vous l'avez vu mille! C'est le fondement même du cinéma américain d'idées, celui qu'on aime: un obscur journaliste de province, un petit lieutenant de police de rien du tout mets la main sur un HENAURME scandale..... et il risque de tout perdre, travail, famille, voire la vie pour faire triompher la vérité.
Bon. Ca se passe donc à Boston dans l'antenne d'investigation "Spotlight" du Boston Globe. Boston est une ville majoritairement catholique; les habitants pratiquent assidument; l'église s'investit beaucoup dans l'action sociale. Mais un prêtre est convaincu d'abus sexuels sur un jeune garçon, et l'évêque semble prêt à tout pour que l'affaire soit étouffée. Le Boston Globe informe mollement;
Un nouveau directeur arrive au journal. Pour la première fois, c'est un parachuté de l'extérieur: il est juif, vient de Floride (Liev Schreiber). Cette histoire de pédophilie l'intéresse, et il demande au groupe Spotlight de se pencher en priorité sur cette affaire. Le rédacteur en chef, Ben (John Slattery) est moyennement convaincu. Le responsable du groupe, Robby (Michael Keaton) engage à fond son équipe. Il y a tous les archétypes: le jeune enthousiaste, voire énervé, toujours en train de s'agiter, le portugais Michael (Mark Ruffalo); la jeune femme qui va a la messe avec sa grand mère, Sacha (Rachel McAdams); le bon père de famille qui revit tout dans sa tête en fonction de ses propres enfants, Matt (Brian d'Arcy James). Bon, dans la fiction, pour rester politiquement correct, il y aurait eu forcément un noir! désolé, y en a pas. C'est la vie.... Ils vont petit à petit remonter l'écheveau, convaincre le très rugueux avocat des victimes, Garabedian (Stanley Tucci), rencontrer des victimes... difficile, car ceux qui se sont mariés ne veulent pas voir revenir à la surface ce triste épisode qu'ils ont tenté d'oublier, ne veulent pas que leurs enfants l'apprennent.... Finalement c'est un énorme scandale de pédophilie, durant et occulté par les autorités ecclésiastiques pendant des années qui se fait jour....
La distribution est super, mais l'impression de déjà vu est toujours là, comme au jour de la parution des premiers articles, ces images des rotatives qui turbinent, des camions chargés de journaux en file prêts à rugir, des piles de journaux déposés dans les kiosques, vous avez vu cela mille fois....
Et puis il y a un parti pris anti-catholique évident et gênant. Comme si cette histoire ne se suffisait pas à elle-même! il a fallu clore le film sur un tableau répertoriant les abus sexuels perpétrés par les prêtres catholiques dans le monde..... faudrait peut être aussi montrer le tableau des abus perpétrés par des non-prêtres, pas vrai? de tous ces pays où des petites filles à peine nubiles sont vendues à des vieillards? Je trouve cela dommage, parce que finalement cela affaiblit le tableau d'accusation très noir contre cet archevêque indigne -et tous ces gens de la bonne société qui l'ont soutenu!!