Le Boston Globe déterre un scandale monumental impliquant l’Eglise catholique Bostonienne, une institution oh combien vénérée qui aura maquillé la vérité des années durant, blanchissant un nombre conséquent de prêtres pédophiles. Voici l’histoire de Spotlight, long-métrage de Tom McCarthy, auréolé du prestigieux Oscar du meilleur film 2015. Film d’enquête journalistique académique mais puissant dans sa narration, ce pamphlet révélateur d’une quête de vérité proprement américaine marque les esprits de par la portée du scandale mis à nu, dans la veine de classique du genre, notamment Les hommes du Président. Sans culot dans sa mise en scène, sans forcer sur la dramaturgie, McCarthy parvient à tisser une toile parfaitement homogène, avançant sur des œufs pour ne jamais basculer dans le grand déballage gratuit, se contentant d’énoncer les faits, les uns après les autres. Le combat, donc, d’une presse écrite toujours moins lue face à une institution religieuse intouchable. Passionnant.
Tom McCarthy, qui synthétise parfaitement tout le volume de son sujet en deux heures, montre en main, pourra notamment compter sur un casting de haute volée, tous journalistes, tous envieux de faire éclater cette vérité désastreuse. De Micheal Keaton à Liev Schreiber en passant par Rachel McAdams, Mark Ruffalo et John Slattery, chacun y trouve une place raisonnablement importante. Chacun enquête, chacun gratte là où ça fait mal, dans un but commun d’information choc. Cet esprit de corps, dans la rédacteur du Globe, est captivante du fait qu’elle mette sur un pied d’égalité, face à la monstruosité révélée, chacun des protagonistes, maillon d’une chaîne d’information parfois mésestimée mais toujours radicalement importante pour notre société. Là où la justice n’y peut rien, les médias peuvent parfois faire bouger les choses. Parfait exemple, ici, de cette manière d’appréhender une certaine forme de justice.
Passionnant, donc, que ce Spotlight, malgré son ton résolument documentaire. Une enquête menée tambours battants sur le ton de l’information et non de la fiction, une danse du scalpe typiquement hollywoodienne, à la mode année 70, 80 et 90. Appréciable et l’on peut affirmer que l’Oscar de meilleur film n’est pas volé. Quant à cette nouvelle tâche sur le blason d’une Eglise catholique, médiatiquement parlant, celle-ci démontre une nouvelle forme de justice dans la dénonciation via le septième art. 16/20