Avis : Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu? - Page 2

Philippe de Chauveron réalisateur/scénariste spécialisé dans la comédie se lance après la réussite commerciale de l'adaptation de la BD "L'élève Ducobu" de Godi et Zidrou avec Eli Semoun dans un sujet très tendance de notre France multiraciale et multiconfessionnelle. Le succès colossal inattendu des "Intouchables" a montré clairement que les questions relatives au vivre-ensemble qui taraudent une société tremblant sur ses bases et en proie aux tentations populistes étaient un excellent filon à exploiter. De Chauveron qui ne semble pas le dernier des opportunistes s'y engouffre à pieds joints faisant de sa gentille comédie le sixième plus gros succès au box office de l'histoire du cinéma français. Quand on regarde le film qui fait certes souvent sourire grâce essentiellement à Christian Clavier et Chantal Lauby, les autres acteurs jouant les filles et gendres n'étant que des faire-valoir assez ternes, on se dit que décidément les décideurs du cinéma français ne sont pas mus par l'ambition de faire réfléchir leur public. Ce qu'il est possible de faire même à travers une comédie. Les clichés s'accumulent et les raccourcis sont systématiquement empruntés pour faire entrer l'histoire dans le canevas de départ très improbable, une famille très bourgeoise qui voit ses quatre filles épouser des gendres tous issus d'une immigration différente (juive, arabe, chinoise et africaine). Un tel pari narratif oblige Philippe de Chauveron à en faire des tonnes et ses acteurs avec lui pour justifier son propos. Le tout est bien sûr très mécaniquement prévisible et finit par devenir répétitif, de Chauveron ne nous sortant jamais de ces éternelles disputes sur les lieux communs véhiculés par chacune des communautés sur les autres. "Le racisme ce n'est pas bien", la tolérance c'est mieux, De Chauveron nous enfonce le slogan au burin. Pour ceux qui ont un peu de mémoire on se dit que sur des oppositions du même calibre des comédies comme "La vie est un long fleuve tranquille " (Etienne Chatillez en 1989) étaient bien plus ciselées dans leur architecture globale et que du coup le message du réalisateur passait mieux, la fracture sociale en l'occurrence. Mais le public réservant le meilleur accueil à ces comédies dites de sociétés, il ne faut pas compter sur les producteurs pour nous offrir autre chose dans les années à venir. Difficile cependant d'imaginer une suite réellement crédible à "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?". Mais soyons sûrs que Chauveron va se creuser la cervelle quitte à proposer une idée de départ encore plus invraisemblable. Il ne s'agit pas de dénigrer le droit de s'amuser sans trop se prendre la tête mais de s'interroger sur l'enthousiasme d'une critique qui porte aux nues des comédies faciles dont le succès reflète qu'on le veuille ou non un abaissement général des exigences artistiques de notre cinéma national populaire. Comment en effet placer sur un pied d'égalité "La grande vadrouille" ou "Le Corniaud" avec "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu?" ou "Rien à déclarer". A ce rythme que seront les succès nationaux dans quinze ans ?

La comédie de l'année 2014 ? Le cinéma français est passé maître dans l'art de jouer des clichés pour servir ce que le peuple réclame, de la démagogie saupoudrée de Feel Good, pour sur "Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu ?" en est bien le parfait exemple et se pose comme la relève de "Bienvenue chez les Ch'tis" auprès du public friand de ce genre de niaiseries populaires, cependant tout n'est pas forcément à jeter.

J'imagine qu'il est inutile de rappeler l'histoire, elle tient sur un post it et parait comme un faire valoir pour dépeindre la société française, la mixité, la pluralité culturelle et religieuse, le racisme, l'acceptation, etc ... Le projet est visible à des kilomètres, celui de réconcilier les communautés par l'outil populaire qu'est le cinéma, seulement ce film en fait des caisses dès le début, l'intro des minis saynètes de mariages où le couple de reac' Clavier-Lauby tire la gueule face à leurs gendres et leurs cultures loin de leur univers de franchouillard catholique bouffeur de cassoulet, on semble connaître le film avant de l'avoir vu, on sait que la morale sera positive et sans nuances pour laisser son spectateur avec des idées bien bisounours.
Ça déborde de clichés, ça tourne en boucle toutes les 30 secondes avec des allusions sur les différentes confessions, ça tourne à l'obsession narrative, c'est gavant, la première demi heure ne m'a pas plu, l'arabe, le juif et le chinois qui sortent chacun leur tour leurs répliques cherchant à déclencher le rire forcé de son spectateur, des allusions sans trop d'idée et ambition sincère. Ça n'est qu'à partir de l'entrée du personnage de Noom Diawara que l'histoire prend un tournant plus comique notamment grâce au duel d'ego entre les deux paternels, Pascal N'Zonzi m'a vraiment fait beaucoup rire, ça continue toujours dans les clichés mais là c'est vraiment drôle, et du coup ça réveille Christian Clavier qui ressort son éventail de cabot toujours efficace. D'ailleurs il faut bien avouer que niveau interprétation c'est globalement positif et vers le milieu du film on passe un vrai bon moment de détente.
Les enjeux du mariage final sont prévisibles mais fonctionnent, on tombe certes dans la mièvrerie habituelle cependant ça n'est pas si insupportable, la pilule passe, mais au final que retenir ? Et bien pas grand chose, le réalisateur a simplement prit soin de briser des tabous avec des pincettes bien épaisses, sans prendre aucun risque de bousculer les consciences, il joue avec le contexte social en le brossant dans le sens du poil et préfère chercher le rire que le choc, mais je pense personnellement que les problèmes culturelles en France sont bien plus à prendre au sérieux, c'est bien gentil cette volonté de réconciliation mais ça semble vain.

"Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu ?" est une comédie sympathique autant efficace que lourdingue, le symptôme du cinéma populaire français et ses fausses bonnes idées, les raccourcis sont faciles pour un sujet qui mériterait une réelle adaptation à la dimension puissante et convaincante, celui là fait tout de même gentiment sourire mais manque cruellement de propos en profondeur.

Rien d'extraordinaire dans cette comédie peu imaginative et sans surprise aucune. J'ai souris, pas davantage. Force fut cependant de constater que dans la salle (pleine) ça riait pas mal... Heu... Mon dieu !

Malgré des dialogues pertinents et drôles, ce film hélas s'essouffle assez rapidement, dommage car l'idée de départ était très bonne, tous les clichés ne sont épargnés et comme tout le monde s'en prend pour son grade, personne ne s'offusquera ni sera choqué. Ce film reste quand même plaisant, grâce au jeu d'acteur et à son scénario plein d'entrain. Divertissant et sans prétention!

Ca ne joue pas avec les clichés ca les aligne et ca ne fait rien d'autre. J'ai eu de la peine d'entendre tous ces blagues faciles et honteuses. Ca joue assez mal, ca enchaine les intrigues téléphonées, bref ce n'est vraiment pas une comédie réussie. Elle se voulait moderne, avait un sujet en or mais bon, c'est un échec

J'avais hâte de voir ce film dont tout le monde parle et qui a fait un énorme score au box-office. Le film commence bien le début est même très bon on cerne très vite le fond de commerce du film qui repose entièrement sur les clichés et tout le monde en prend pour son grade : blancs, noirs, chinois, juifs, arabes c'est vrai que c'est drôle on passe un bon moment c'est un film qui met le sourire en plus les acteurs sont bons, le duo Clavier-Lauby est excellent mais ça ne dure pas et il fallait s'y attendre car faire un film uniquement sur les clichés ça fonctionne un moment mais on en fait vite le tour ça se ressent déjà au bout d'une demi heure et encore plus dans la dernière partie sur le mariage qui est très poussive. En résumé, un film sympa mais loin de la bombe que j'attendais.

Dans la France de 2014 gangrenée par le FN surfant sur les questions identitaires, "Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?" est peut être bien l'un des films le plus importants de l'année, quelles que soient par ailleurs ses qualités intrinsèques (bien faibles, malheureusement... ), et son triomphe populaire en est la confirmation indéniable. Mal écrit, mal interprété et mal dirigé, pas vraiment drôle ni vraiment malin, voici pourtant un film qui parle à la France, et parle DE la France, au delà (à moins que ça ne soit à cause) de sa vision caricaturale des cultures et des sociétés bien forcées de se rencontrer, de s'intégrer dans notre société "mondialisée" : c'est que, inévitablement, les clichés ressassés sur les autres sont à la fois parfaitement stupides et complètement exacts, mais sont surtout les meilleurs expressions possibles sur la "différence" et la vision de "l'étranger". Ce serait donc facile, mais ce serait aussi une erreur de condamner "Qu'est-ce qu'on a fait..." pour son abus de clichés, puisque jamais il ne les utilise pour rire de la victime du cliché, mais au contraire de celui qui l'utilise. Le film, loin des thèses racistes sur l'incompatibilité des cultures, pointe joliment le succès de l'intégration française (la parabole du capuccino contre celle de l'huile et de l'eau), même si c'est - signe des temps - à travers le business, et, inévitablement, avec une sorte de démagogie franchouillarde (on se réconcilie autour de la bouffe et de l'alcool...) sans doute inévitable dans ce "genre" de cinéma.

Après une succession de clichés enfilés comme des perles, le constat d' une réalisation banale et d' une direction d'acteurs limite j'avoue que mon envie de voir la suite à été fort émoussée mais finalement il y a des petits choses qui sauvent le film et ça se regarde gentiment.

"Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?" a exactement le même ton que cet oncle relou de repas de famille qui enchaîne les blagues insistantes après lesquelles il précise systématiquement qu'il déconne avec une énervante tape dans le dos. Du coup, le film semble nous dire qu'il n'est pas raciste puisqu'il est drôle - alors qu'il devrait précisément être l'inverse.

Bonne idée de scénario mais trop c'est trop..Heureusement que Clavier était la pour que je me marre un peu ! On m'avait promis un film drôle et actuel mais ça n'a rien de drôle :les textes sont lourds et répétitifs et la profondeur du sujet mal exploité ... , le jeu des acteurs est très moyen .. Ari abittan est insupportable, il n'est pas drôle ! Pourquoi continue t on a le mettre à l'écran !!!???

Meilleur film français au box-office de 2014, cette comédie de Philippe de Chauveron aborde avec malice des sujets de société pourtant brûlants. A travers le portrait caricatural d’une famille très conservatrice, le réalisateur s’amuse des préjugés sur la religion et les couleurs de peau. Devant accepter quatre gendres d’origine étrangère, le couple Chantal Lauby et Christian Clavier enchaîne les réactions racistes avec un humour premier degré qui fait souvent mouche. Ainsi, la notion du bien vivre ensemble est gentiment valorisée grâce à un chassé-croisé de blagues bien rythmées. Bref, un joyeux bol d’air contre toutes les formes de discrimination.

Des fils à la patte
La comédie française a grandement besoin d'être renouvelée, ce que ne fait aucunement ce film. Pure RomCom dans la construction fondée sur la bien-pensance. Mais à dire vrai cela aurait pu être bien plus indigeste dans le discours moraliste. Finalement il n'y a pas tant de fioriture, si ce n'est l'improbable histoire de départ. Le scénario assume clairement l'invraisemblable de cette intrigue. Et c'est là peut-être qu'on a tout de même à faire à l'habituel excès de la comédie française. Humour très redondant, mais néanmoins efficace sur ce coup.
Le casting est juste dans l'apparence (excepté un manque d'évidence pour les sœurs) et au final inégal dans la prestation. Rien à dire sur les "vedettes" de la bande, le couple Lauby-Clavier fonctionne, ou certains "inconnus", Emilie Caen (excellente Ségolène névrosée) surtout. Pour l'ensemble des second rôles c'est très faible au niveau du jeu malgré qu'ils soient de plutôt bon clowns.
Sous des airs de film ringard, "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?" est tout de même une bonne surprise. Notamment grâce à quelques touches de finesse. La mise en scène théâtrale s'associe très bien à la forte présence de Feydeau, dans le récit comme à l'image. L'inspiration est concrète avec l'implantation de sa pièce "Le Dindon" dans le récit et plus subjective dans sa forme inspirée du "Théâtre de Boulevard". Bref cette comédie déjà phénomène ne révolutionne pas le genre mais gagne à être bien moins prétentieuse qu'elle n'y paraît.
Et puis il faut reconnaître qu'on ne s'ennuie jamais et que le propos est pas mal venu dans un tel contexte d'intolérance

Niveau "Ras des pâquerettes" mais il paraît que ça plaît beaucoup.....

Alors oui, par moment c'est drôle, franchement drôle même. Mais à part quelques situations bien trouvées et un certain nombre de dialogue bien sentis, que garder de ce film ? Des relents de communautarisme en veux-tu, en voilà, des acteurs 100 pieds sous terre (cf tous les gendres) et surtout une rhétorique usée jusqu'à l'os. Bref, un film drôle, mais "limite" moyen.

Mouais ... Une autre comédie française générique au possible donc je ne m'attarderais pas trop longtemps et je vais faite un /- :

Les :
- Christian Clavier en forme
- Ne part pas trop loin contrairement à la plupart des films français
spoiler: - Il fait beau à Paris !


Les - :
- Le concept rapidement épuisé
- Pas drôle
- Les acteurs jouent mal (Sauf Clavier évidemment)
- Prévisible
- Réalisation générique/fade/sans grand intérêt

Bref, je n'ai pas aimé et je ne comprends toujours pas pourquoi ce sont des films comme ça qui finissent à la tête du box office français ... Ou est l'audace, l'originalité et l'humour d'un Mission Cléopâtre par exemple ? Le cinéma français est en très mauvaise passe ...