Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que Disney daigne continuer à surfer sur le petit succès de Planes, livrant pour l’occasion au public une suite neuf mois à peine après la sortie du premier opus. Qui initialement devait, comme son prédécesseur, sortir directement en vidéo et non dans les salles de cinéma. Histoire de ne pas faire patienter les jeunes spectateurs charmés par les aventures de Dusty Crophopper ? Ou bien de profiter de ces derniers pour amasser quelques dollars par-ci par-là en continuant d’user de la notoriété universelle de Cars ? Si c’est plutôt vers la seconde question que s’oriente la majorité des réponses, vous allez voir que malgré son statut de « pompe à fric pour enfants », Planes 2 s’en sort bien mieux que le tout premier, et ce sur bien des points.
Pourtant, le fait d’avoir une suite qui relève le niveau n’était vraiment pas gagner d’avance, surtout avec un aspect aussi commercial que celui de Planes. Et pour cause, le premier film agaçait par son manque flagrant d’ambition, allant jusqu’à reprendre la trame et les personnages de Cars, changeant juste l’aspect et le nom de ces derniers, et de resservir au jeune public une énième histoire de courses et de dépassement de soi, sans arriver à casser la baraque. La faute principalement à un visuel qui ne se contente que du minimum syndical et de séquences spectaculaire aux abonnés absents. Sur le papier, c’est exactement la même chose pour Planes 2 qui, malgré une animation légèrement améliorée, ne parvient toujours pas à procurer ne serait-ce qu’un soupçon d’adrénaline et ce même pour les enfants, qui doivent du coup se contenter d’un humour qui ne vole pas bien haut et de quelques séquences manquant de peps. Plus commercial encore, l’utilisation des personnages dans le long-métrage même : le film fait comme Cars 2, à savoir mettre de côté les anciens protagonistes (voire en oublier) pour mettre en avant une ribambelle de nouveaux véhicules, permettant ainsi au studio de se faire un bon petit chiffre du côté des produits dérivés (jouets, jeux vidéo…). Oui, au premier abord, Planes 2 n’avait pas grand-chose de bien croustillant à proposer !
Mais contre toute attente, cette suite jouit d’un atout que ne possédait pas le premier volet : un scénario, un vrai ! D’accord, Planes 2 ne transpire par l’originalité et propose un amas de clichés (dont le personnage bougon qui cache un douloureux passé) au service d’une intrigue mille fois vue qui, pour le coup, ne surprendra personne. Mais il est à des années lumières du vide scénaristique qu’était son prédécesseur et cela grâce à une idée toute bête : faire de Dusty, star des rallyes aériens, un avion incapable de faire une course sous peine de finir à la casse. À partir de cette base d’écriture, Planes 2 enchaîne aussitôt sur une histoire de pompiers des airs qui fournit à l’ensemble de véritables enjeux (l’aide, le sauvetage, la mort, le sacrifice…), des moments de bravoure bienvenus et de l’ambition au niveau des leçons moralisatrices destinées au jeune public (la reconversion, les priorités dans la vie, les réflexes en cas de danger, l’handicap…). Bref, contrairement à l’opus précédent, cette suite se présente au public avec quelque chose à raconter, et le résultat final n’en est que meilleur.
Et pour cause, malgré son classicisme et ses accrocs techniques, Planes 2 arrive à capter l’attention des spectateurs de tout âge et cela grâce à son script, justement. Un travail d’écriture qui permet au long-métrage de proposer des personnages, dont Dusty en tête, bien plus charismatiques et attachants que dans le premier film, offrant ainsi de l’intérêt à l’ensemble, une maturité insoupçonnée et même des moments touchants qui font mouche. À défaut de proposer des séquences qui pètent le feu et ce malgré des chansons du groupe AC/DC, Planes 2 suscitent l’attention à tel point que ses défauts passent inaperçus et que l’ennui ne pointe jamais le bout de son nez. Les enfants s’amuseront sans aucune difficulté avec cette suite qui ne les prend nullement pour des pigeons (bien loin de l’arnaque qu’était Planes premier du nom), les adultes auront de quoi passer le temps et de faire plaisir à leur progéniture sans aucun regret.
Alors oui, cela n’arrive pas à la cheville d’une Reine des Neiges ou d’un Pixar. Oui, le film aurait bien plus sa place à la télévision que sur un écran de cinéma. Mais vu le progrès effectué depuis le premier opus, Planes 2 mérite amplement que l’on s’y attarde ne serait-ce que pour passer un agréable moment en famille. Simple et attachant. Pour une suite purement commerciale, le résultat est plutôt convaincant, vous ne trouvez pas ?