Possédant une affiche attrayante, ainsi qu'une bande-annonce prometteuse, "Pandémie" a sut piquer ma curiosité.
Etant quasiment inculte en terme de cinématographie asiatique, ce fût dans un premier temps pour moi, une véritable bouffée d'air frais que de découvrir tout un panel d'acteurs qui m'étaient jusqu'à présent inconnus (et qui au passage, sont très convaincants, bien plus que la plupart des "vedettes" hollywoodiennes, que l'on nous sert aujourd'hui à toutes les sauces).
La découverte également de nouveaux décors, paysages, qui cachent derrière eux un procédé artistique bluffant, et qui change de d'habitude (encore une fois, petit vent de fraîcheur).
En outre, la bande-son est travaillée, la pellicule est propre et surtout riche en couleur..
Cet univers haut coloré, se met en contradiction avec la noirceur du scénario, qui se veut quasi post-apocalyptique.
Sinon, pour juger plus l'écriture du film, je dirai que c'est très prenant dès le début (avec l'intervention du "secouriste" pour sauver la jeune femme), puis malgré quelques incohérences (minimes, selon moi) le scénario reste fort crédible et nous sommes sans cesse confrontés, en dehors de cette pandémie et tout ce qu'elle engendre, à la confrontation perpétuelle entre les médecins et les politiciens, qui ont bien du mal à se mettre d'accord.. c'est d'ailleurs à ce moment, qu'apparaissent quelques clichés : les politiciens et militaires qui veulent agir par la force le plus rapidement possible, alors que ceux appartenant au monde médical sont quant à eux réfléchis, avec des méthodes plus orthodoxes.
Dans cette ville de Bundang, la panique générale et le chaos qui y règne, est très bien retranscrit.
En effet, la réaction des "citoyens" quant à ce virus est tout à fait cohérente : les habitants cèdent dans un premier temps à la panique, pour ensuite se calmer et retrouver une once d'espoir une fois dans les camps, jusqu'à enfin être prit d'une haine incommensurable lorsqu'ils découvrent le sort inhumain infligés aux infectés.
En d'autres termes, le cheminement entre le début de la propagation du virus, jusqu'à l'émeute générale, est très bien amené.
Pour terminer, je dirai qu'il y a quelques longueurs, notamment lorsque les habitants se retrouvent dans les camps (ambiance huis-clos), mais cependant, ces longueurs sont pour moi indispensables.
Je m'explique, pour les rescapés, infectés par le virus ou non, les camps représentaient pour eux l'espoir, l'espoir pour certains de guérir, et l'espoir pour d'autres d'éviter de contracter cette maladie.. en bref, c'étaient dans les esprits de tous, un moyen sur d'échapper à la mort.
Alors, quand ces derniers ont découvert l'inconcevable.. ce fût pour eux un véritable choc, doublé d'un sentiment de trahison de la part de leurs propres nations.
Choc ressentit également par nous spectateurs, mais un choc plutôt "visuel", lorsque l'on découvre la scène époustouflante de cruauté : l'incinération des corps transportés comme du bétail à l'aide d'une grue.
Voilà l'importance de s'éterniser sur ces fameux camps, pour briser tout espoir en une seule fraction de seconde, avec une seule séquence.
C'est alors, qu'arriver à la fin du film, quand toute solution semble être cause perdue, on se posent quelques questions : faut-il sacrifier de nombreux innocents pour la survie de l'humanité? ou bien faut-il laisser vivre de nombreux innocents au péril de l'humanité?
En clair, pouvons nous faire preuve d'inhumanité si c'est pour la survie de notre espèce? ou bien faut-il laisser notre espèce s'éteindre, car nous serions nous même devenu inhumain?
Tant de questions, qui fondent le principal intérêt du film, car ici, la véritable intrigue n'est pas la propagation de la pandémie, mais les décisions prisent autour.
Pour résumer, choquant de réalisme, émouvant et psychologique, "Pandémie" est une excellente surprise pour ce début d'année 2014.
Bien entendu, comme bien des œuvres cinématographiques, "Pandémie" possède quelques défauts, et la lenteur de certaines scènes pourront en perdre plus d'un en cours de route..
Mais il ne faut pas voir, ni attendre "Pandémie" comme étant un film d'action saupoudré de psychologie, mais comme un film psychologique animé de quelques scènes d'action.
Attention cependant, à ne pas ranger dans la case "Épouvante-horreur" comme il est indiqué sur la fiche du film.