Un film très bizarre que ce Max mon amour. Le genre de trucs improbables tout droit sorti des années 80 qui rappellent que le cinéma c’était mieux avant ! Les producteurs en avaient pour proposer ce genre de scénario ! C’est totalement improbable, car le film se présente comme une sorte de Beethoven (le chien), mais avec un singe, mixé avec une intrigue zoophile (mais pas complètement non plus). Le résultat est forcément étonnant ! Ca aurait vite pu virer au n’importe quoi, mais le réalisateur n’est pas non plus un branque, puisque c’est un réalisateur japonais qui se charge du bébé, le réalisateur, notamment, de Furyo. C’est un habitué des films déviants mais plutôt mainstream, avec de gros casting et de gros budgets. Curieusement, l’histoire se tient bien et même, est accrocheuse. Le ton dominant du métrage est clairement la comédie, la comédie bon enfant avec des scènes marrantes mettant en avant le singe. Il y a évidemment ce qu’il faut de moments de tension pour créer du rebondissement, mais c’est jamais méchant et ça vire toujours à la comédie ou au happy end. Il y a une touche d’érotisme, mais discrète, et finalement, la trame zoophile du film n’est qu’un arrière-plan un peu scabreux qui n’est pas plus exploité que ça, en tout cas jamais sous l’aspect dérangeant du sujet. Si vous venez pour ça, c’est raté, le film n’en fait pas son sujet prioritaire. Inutile d’attendre un Nekromantik animalier par exemple !
Le casting est très bon. Il fallait un solide casting pour nous faire croire à cette histoire, et Rampling était toute indiquée pour le rôle le plus douteux du film ! Habituée à jouer des rôles déviants, bien aidée par son physique à la fois sensuel et dérangeant, elle est très bien dans la peau de son personnage et arrive, et c’était pas facile, à faire croire à une histoire avec le singe ! En face d’elle, Higgins est convaincant aussi, même s’il accepte peut-être un peu facilement ce qui se passe au début ! Il est souvent à l’origine des scènes comiques du film. A noter pléthore de seconds rôles mémorables, notamment la charmante Victoria Abril, Luchini qui apparaît à l’occasion d’une scène en compagnie de Bernard-Pierre Donnadieu. Sabine Haudepin, qui campe une prostituée de luxe est particulièrement marquante, à la fois pour son allure so sexy, mais aussi sa drôle de prestation. Le gamin joue aussi très bien, faut lui tirer le chapeau, surtout lorsqu’il a dû comprendre le sujet du film !
Formellement, Max, mon amour se déroule essentiellement dans un luxueux appartement. Le film aurait pu être ennuyeux avec peu de variété dans les décors, mais le métrage dispose d’une mise en scène très dynamique et d’une jolie photographie claire et lumineuse qui donne une dimension chatoyante à l’image. C’est chaleureux et agréable, bien en accord avec le ton du film, et il faut souligner également la performance de la marionnettiste, Alisa Berk, laquelle a œuvré sur pas mal d’autres métrages marquants comme Greystoke. Enfin, la bande son, discrète, est cependant très plaisante et elle introduit bien le métrage.
En clair, Max, mon amour est une bonne découverte. Si ce n’était la touche scabreuse du métrage, au fond, c’est une histoire de film animalier assez classique (on l’adopte mais tout le monde n’est pas d’accord, ça crée des complications, celui qui l’aimait pas finit par l’aimer dans une suite de rebondissement qui mène à ce happy end). Mais l’humour, le rythme, l’interprétation, le soin de la réalisation, tout cela en fait un film très au-dessus des Airbud et autres trucs semblables. A découvrir si le sujet ne vous dérange pas. 4