Le premier opus de la franchise, signé du même James DeMonaco, était mauvais. Pardon, catastrophique. Celui-ci n’est pas franchement une réussite non plus. Nous revoilà donc dans les jupons de Jason Blum, producteur de films horrifiques minimalistes, ouvrages bon marché aux potentiels commerciaux juteux, comme en témoigne ici les fonds investis par l’opportuniste qu’est Michael Bay. Bref, nous voici face à un film d’horreur vendu comme choquant, un thriller horrifique conviendrait mieux, qui ne parvient jamais, au grand jamais, à ne serait-ce qu’émoustiller un brin. Plat, lisse, mal réalisé, American Nightmare 2, intitulé Anarchy, ou si vous préférez, The Purge, est une violation des règles de l’art ayant régis nos films tant chéris il y a des années. Soyons au moins honnêtes.
Oui, comment une bande de joyeux drilles opportunistes et avides de billets verts, le tout sans en dépenser trop, peuvent-ils se prétendre artisans du cinéma en livrant de tels films. Oui, la question est pertinente. En dépit d’un potentiel scénaristique évident, la purge et les problématiques qu’elle soulève, le film de James DeMonaco, désormais fiché chez moi comme metteur en scène incapable, n’offre absolument rien. La moindre goutte de sang, ici, est le produit d’un travail sur un ensemble de CGI dégoulinant. Les personnages, ici au nombre de six principaux, ont le charisme d’une moule marinière déjà bien cuite et qui pourtant ne s’ouvre pas. Le scénario, aussi crédible que les vacances au ski d’une tribu d’indien d’Amazonie, nous prend réellement pour des imbéciles tombé de leurs arbres, bien entendu les poches pleines en vue de financer une telle entreprise.
Mais le pire dans tout ça, imputable encore une fois au cinéaste, James DeMonaco, c’est cette énergie à user et abuser de l’obscurité. Oui, filmer dans le noir permet d’éviter de laisser entrevoir un amateurisme latent de la part, non seulement du réalisateur, mais aussi du directeur de la photographie. Oui, pour ce qui est de ce dernier, The Purge 2 est sans conteste la palme d’or d’une mauvaise gestion des contrastes et des couleurs, mais aussi une arnaque du fait que la caméra se fixe d’avantage sur des silhouettes que sur des personnages. C’est en somme très simple. Prenons un pitch qui titille les adolescents, offrant un buzz sanguinolent à un film qui ne l’est absolument pas, récupérons quelques acteurs de seconds plans qui peinent à trouver autre chose et vendons notre camelote dans tous les cinémas de la planète. Le public étant aguiché par le concept, court dans les salles obscures et rempli le portefeuille de producteurs peu scrupuleux qui marchent allègrement, de leurs gros sabots, sur toutes les valeurs artistiques du septième art.
Moi, j’appelle ça une escroquerie, une arnaque. Que cela vienne de Jason Blum, auteur déjà de quelques perles du genre préjudiciable, prouve que le bonhomme est tout simplement un sinistre profiteur, déléguant ses mises en scènes et ses interprétations à des individus dépourvus de tout sens éthique en rapport à leurs professions. Le coup de gueule est certes virulent, mais peut-on faire pire, au cinéma et à ce jour, que les productions Jason Blum? Difficilement ! 02/20