Après le premier "American Nightmare" qui m'avait laissé ô combien sur ma faim, je partais avec beaucoup d'espoir pour le visionnage de ce second volet, et bien qu'elle ne fut pas ma déception...
Il y a une très grande différence entre le film que l'on nous vend et la réalité, on nous promet un film déchaîné, sadique, chaotique, et j'en passe, et bien non, en réalité ce film est bien en deçà de mes espérances.
Le concept est encore (voir le premier du nom) et toujours pas assez exploité ! Chose vraiment dommage puisque l'idée de cette purge annuelle est très originale et intéressante. Elle pourrait donner lieu à un chef d'oeuvre si on réussissait à l'exploiter correctement, il y a tellement de chose à faire avec un tel contexte !
Cela en devient quasiment agaçant de voir une idée comme celle-ci mal utilisée à répétition.
Et cette sous exploitation ne concerne pas seulement l'idée principale du film, mais aussi certaines scènes de celui-ci qui auraient vraiment pu être intéressante si elles avaient été développées, je pense notamment au début du film, lorsque l'on apprend que
le grand père va visiblement subir une interminable et atroce séance de torture
, en effet, on l'accompagne jusqu'à la maison et voilà c'est finis, on passe à une autre "intrigue"... Je trouve que cela aurait été pertinent, à mon sens, de creuser un peu plus cette partie du scénario, en permettant au spectateur de suivre, pendant un cours laps de temps, deux types de purge à la fois, qui ce passe en même temps mais dans des conditions différentes : la torture bien organisée à l'intérieure d'un côté et la violence extérieur, chaotique, de l'autre, vision qui aurait pu nous être présentée soit par scission de l'écran en deux partis, pour voir l'évolution des deux conditions dans un même temps ou bien en alternant entre les deux. Cela nous aurait permis d'avoir de belles scènes antithétiques tout en élaborant une trame agréable à suivre pendant quelques minutes, comme une sorte d'introduction, par exemple.
D'autre part, ce que je reproche à ce film c'est le traitement du groupe de personnage : trop peu de bouleversement dans l'organisation de celui-ci (chacun à toujours le même rôle), mais aussi dans l’équilibre de celui-ci (seul une personne décédera sur 5, alors que nous sommes censé être dans une nuit d'anarchie totale où le meurtre devient l'activité favorite et que les personnages ne sont pas doués pour se défendre et être discret, excepté un).
En parlant des personnages, je trouve que la psychologie de ces derniers a été totalement survolée, dressant un portrait d'eux bâclé et insipide. Pour clore le sujet j'ajoute le fait que l'un d'eux est terriblement pénible, lassant, détestable et antipathique, il s'agit bien sûr de la fille de Cali : une véritable tête à claque dont on supplie la mort (
qui malheureusement n'arrivera jamais
) tant elle est le stéréotype imbuvable de la gamine qui veut se donner des grands airs.
Parallèlement à tout cela, d'autres points négatifs fusent, notamment les scènes totalement prévisibles, l'absence de peur qui n'est d'ailleurs absolument pas palpable, les "comme par hasard" qui ponctuent chaque scène et une espèce de discrimination positive omniprésente des plus indigestes.
Et lors de la fin du milieu-début de la fin du film, nous atteignons les moments les plus affligeants et négatifs : tout d'abord, la scène où un combat sans merci s'engage entre la pseudo armée de résistance et le personnel de sécurité du "club"(qui rappel d'ailleurs étrangement celui du film "Hostel III"), c'est une catastrophe ce moment, et ce, sur tout les points, de la cohérence à la représentation métaphorique en passant par le réalisme. En effet en dehors de l'incohérence de la chose, c'est ce qui semble être le sens caché de ce combat qui m'inquiète et me perturbe : puisque si l'on observe attentivement ce moment, on remarque que d'un côté nous avons des personnes exclusivement noires de peau et étant vêtues pauvrement et de l'autre des personnes exclusivement blanches de peau et richement habillées... Comme si finalement, nous avions une opposition "3 en 1" : le combat résistants/partisans, noirs/blancs et riches/pauvres, ainsi ce ne sont pas seulement deux groupes antagonistes du film qui se défient mais visiblement deux ethnies que l'on oppose. D'ailleurs la victoire du groupe des résistants (et toute sa symbolique) n'est pas anodine... On peut se demander si à travers ce film, une moral grotesque n'aurais pas voulu être passée, et si c'est le cas c'est indigeste, inapproprié et maladroit, puis cela serait d'un ridicule et tellement niais, car la morale "La vengeance c'est pas bien (voir fin du film), les riches exploite les pauvres, c'est pas bien et tout le monde est raciste envers les noirs, c'est pas bien" ça suffit, dans le genre message de bas étage et sans originalité, c'est pas mal. Je pense malheureusement que c'est les idées que ce film veut véhiculer car entre la scène décrite plus haut, la discrimination positive et le personnage de Cali qui semble être l'allégorie de ces niaiseries, nous sommes servis.
J'espère néanmoins qu'il ne s'agit que de maladresses scénaristiques, ou au pire d'un message douteux, mais bon, ça me laisse dubitatif.
Et puis il y a la fin : un naufrage, cela se passe même de commentaire.
Pour finir, je dirais que globalement nous restons vraiment (une fois de plus) sur notre faim, il y a trop de retenue, tout semble calculé, une morale infecte qui régis et plombe tout le film, en bref, même si quelques rares éléments sont pertinents, cette purge numéro deux ressemble plus à un pseudo chaos organisé qu'à l'anarchie sans merci promise.
Je ne le recommande donc pas, excepté si pour vous la morale que l'on peut y voir vous importe peu et qu'à défaut de peur, l'action vous suffise.