Cobra est un petit film d’action violent, bien estampillé année 80, mais qui s’avère moins efficace que prévu.
Coté casting on trouve Sylvester Stallone. Il est doté d’un personnage caricatural certes, mais finalement charismatique et assez fun, dans un genre Punisher assumé. Si Stallone apporte au héros une belle présence musclée, il est vrai cependant que coté jeu d’acteur là ce n’est pas terrible. C’est presque du mauvais Seagal que nous livre Stallone ici, et c’est vrai que cela est, sur la longueur assez gênant. A ses cotés la grande Brigitte Nielsen, à ses débuts. Elle s’en sort pas mal, mais il faut avouer qu’elle n’a pas grand-chose à faire, dans un rôle des plus banals. Pour le reste il y a quelques seconds rôles qui valent le coup, notamment celui d’Art LaFleur, toujours sympathique, ou celui de Brian Thompson. Ce-dernier est certes en total surjeu, mais au final c’est davantage son physique et sa rage que l’on retient, et c’est donc plutôt une bonne chose.
Le scénario du film est vraiment limite. Pour ainsi dire il n’offre malheureusement pas grand-chose. Il commence assez gentiment par une scène d’intro nerveuse et sans pitié, mais ensuite il vire à une sombre histoire dont on ne comprend pas tout, mettant en avant une sorte de secte qui veut éliminer une jeune femme. Celle-ci est donc protégée par Stallone et un acolyte. Franchement l’histoire aurait pu être assez sympathique, mais le film apparait désespérément creux. Il n’y a d’intensité que dans les scènes d’action, tant le suspens, le mystère, les surprises sont d’une rareté totale. En dehors de son rythme, Cobra est totalement vide, n’explorant aucunement les relations entre les personnages, livrant comme un cheveu sur la soupe les rebondissements, et s’avérant parfois d’une lourdeur indigeste (les vues multiples sur les méchants entrechoquant leurs haches c’est juste risible). Là-dessus c’est vrai que l’on sent la production Golan Globus à 100 kilomètres.
Sur la forme il est difficile de dire qu’avec 25 millions ce soit enthousiasmant. La mise en scène de Cosmatos est convenable, mais assez raide et assez banale au final. Cela est particulièrement marquant dans le passage avec les motards, dans lequel le travail de Cosmatos peine complètement à donner une allure générale à l’affrontement. La photographie est vraiment très quelconque. Elle n’apporte vraiment pas de plus value au film. Les décors quant à eux sont inégaux. Celui dans la fonderie à la fin est plutôt sympathique, la course dans les orangers est originale, mais pour le reste c’est juste passable. Alors Cobra est un film de justice expéditive. Il est donc comme on peut l’imaginer assez violent. Le sang ne gicle pas à tout va, mais c’est brutal. Les scènes d’action sont artisanales, avec un coté authentique plutôt bienvenu, notamment dans le combat final ou une course poursuite en voitures, mais il faut reconnaitre que le passage avec les motos est très moyen. Enfin, musicalement quelques passages agréables, bien marqué eighties qui font plaisir à entendre.
Il est certain que Cobra n’est donc pas un film de très bonne qualité. En fait il s’avère globalement très moyen, et souffre de quelques défauts marquants. Ce n’est pas nécessairement son genre qui veut ca, d’autres films comme Death Sentence étant nettement meilleurs. Mais enfin, les fans de Stallone apprécieront sans doute, et puis il passe 1 heure 40 sans trop de mal. Je lui donne 2 car c’est un métrage qui a la décence de s’assumer.