Sophie Marceau et Patrick Bruel ont souvent eu des rendez-vous manqués au cinéma, il n’ont tournée finalement ensemble qu’un mauvais petit film américain que quasiment tout le monde à oublié et c’est tant mieux pour eux. Mais cette fois, ils sont au rendez-vous du nouveau film de Tonie Marshall, entourés d’une belle galerie de seconds rôles, qui sont malheureusement un peu sous-exploités. Ces deux acteurs très populaires s’amusent visiblement beaucoup à se tourner autour et il n’y a pas grand-chose à reprocher à leur performance. Ils n’ont au final pas souvent eu l’occasion d’exploiter leur fibre comique, c’était une belle opportunité de le faire et ils remplissent très bien cette mission. Passons un peu sur le côté peu crédible du propos, puisqu’il s’agit d’une comédie les ficelles sont un peu grosses et il faut faire semblant d’y croire. Voir un ancien sex-addict, ancien pilote de ligne chez Air France devenir thérapeute de couple et engager une femme très belle et très libérée, c’est au moins aussi crédible qu’un diabétique ouvrant une confiserie et embauchant une vendeuse qui grignoterait toute la journée ! Mais ma foi ce n’est pas le principal problème de la comédie de Tonie Marshall. On peut également mettre à son crédit que bien que parlant ouvertement de sexe elle ne tombe jamais dans la vulgarité et c’est un pari difficile et réussi que d’autres ont loupés avant elle (« Les infidèles » de Dujardin/Lellouche). En filigrane, il y a même dans son film un message très positif sur le poids de la normalité en la matière et les souffrances que ces normes peuvent induire sur les individus : trop, pas assez, pas du tout, avec qui et dans quelles occasions, etc… ? Tonie Marshall glisse l’idée que tout est acceptable, tout est normal tant qu’on en souffre pas ou que ne fait souffrir personne. Dans les scènes de fin ce propos est très clair : les normes peuvent empêcher d’être heureux comme on a envie de l’être, la psychiatrisation de ce qui est hors-norme est un danger. C’est un message tout à fait pertinent. Le problème du film de Tonie Marshal se situe ailleurs et il est double. C’est d’abord un scénario trop prévisible, parce qu’on a compris dés le premier quart d’heure comment tout cela allait finir. C’est une comédie romantique polissonne mais une comédie romantique quand même, avec ses grosses ficelles et ses rebondissements téléphonés. Et puis, les dialogues m’ont parfois donné l’impression de sonner faux. C’est difficile à expliquer parce que c’est un ressenti, ils me semblent parfois avoir été un peu trop écrits, trop élaborés pour être du vrai langage parlé. Du coup, déjà que le sujet est d’une crédibilité limite, çà n’aide pas… Des tas de gens s’esclaffaient hier dans la salle et avaient l’air enthousiaste à la sortie. Pour ma part, j’ai souvent sourit, parfois rit mais pas tant que je l’avais espéré. J’ose le dire, j’ai même à quelques rares moments trouvé une scène ou un dialogue un peu lourdingue, dommage…