Volume 2 diffusé dans 2 salles sur Lyon, magnifique, pendant que Guillaume Galienne bénéficie encore d'une diffusion. J'ai bien cru que je ne pourrais pas aller voir le volume 2.
Pas d'intro, pas de résume, le film commence direct là où s'est arrêté le volume 1. Ce volume 2 ne doit pas être vu comme un 2ème film, il faut essayer de s'imaginer avoir vu le volume 1 juste avant pour bien le comprendre, et c'est ce qui explique surement cette note inférieure à la 1ère partie, alors que le volume 2 est tout aussi bon.
Dans le 1er chapitre, Seligman fait un parallèle entre l'église chrétienne centrée sur la souffrance et l'orthodoxe centrée sur le bonheur. je ne vois pas de meilleure comparaison avec le film, tant ce volume 2 montre Joe en train de souffrir à tous les instants.
Ce volume 2 est beaucoup moins dense mais beaucoup plus narré par Joe, on rentre vraiment ici dans sa psychée, on découvre pourquoi elle est nymphomane. Et là on apprécie vraiment la liberté de parole de Lars Von Trier, il dit et écrit ce qu'il veut et ce qu'il pense: retirer le mot nègre du vocabulaire juste pour supprimer le racisme ça ne sert à rien (en effet!), une femme peut revendiquer une sexualité d'homme sans être jugée (bien vrai!), etc, etc.
Si l'on fait l'effort de coupler les 2 parties on se retrouve avec un film plein, entier, qui s'attarde beaucoup mais nous captive. Beaucoup moins de sexe dans cette 2ème partie, beaucoup de SM (sans sexe), beaucoup de dérision dans les scènes de cul, comme celle avec les 2 noires. Lars Von Trier arrive à faire rire une salle entière avec une scène de double pénétration ! Génie !
Voilà ce qu'est Nymphomaniac, un film qui fait fit des conventions, l'auteur porte son discours et le fait magnifiquement: on a ici une nymphomane, on a pitié d'elle quand il le faut, on comprend sa façon de vivre, on ne la juge jamais, elle veut se faire plaisir et après tout pourquoi on l'en priverait.
La fin a pu en choquer plus d'un, pas moi, elle laisse sur le cul tant elle est brutale, avec l'image qui se coupe au moment du dénouement, ne laissant que le son, pour encore plus d'impact. Je m'arrête là dessus pour pas spoiler mais en gros LVT conclu son film comme chaque acte: Au début tout est beau, les gens sont gentils, et chaque acte se conclu par un très dur retour à la réalité.
Je suis allé voir 12 years a slave le même jour, là où ce dernier était d'un conformisme chiant à mourir même si bien filmé, Nymphomaniac est une vraie oeuvre d'auteur, brillamment interprété, posant des questions et y répondant, montrant autre chose, c'est pas un chef d'oeuvre mais ça doit impérativement se voir !