Très étrange dans sa forme, un film plein de charme et de vie qui va lentement vers le drame. Jeanne Moreau est exceptionnelle et porte totalement le film. Un film à voir sans aucun doutes.
Un film léger et décalé, littéraire à souhait, qui devait être assez révolutionnaire à l'époque. J'ai beaucoup aimé la mise en scène avec quelques fulgurances esthétiques. Un beau trio qui fait souffler un vent de liberté !
C'est le deuxième film estampillé "nouvelle vague" que je vois et je suis moyennement convaincu par le mouvement. Si au niveau de la forme, il a boulversé les codes trop étriqués de l'époque, le fond ne m'emballe guère. Ici, c'est un curieux mariage à trois qui sert de fil rouge. C'est bien interprété, avec une mise en scène originale, dynamique (un peu foutraque même), innovante (l'arrêt sur images) mais cette histoire d'amour "ultime" peine à m'emballer. La voix off est bien trop envahissante et comme souvent, le final sombre dans le grotesque. Un film qui reste dans les mémoires grâce à la chanson du milieu du film et sa mise en scène mais pas plus. D'autres critiques sur
J'ai découvert le cinéma de Truffaut avec ce film. Le scénario est excellent, l'histoire de ces deux amis Jules et Jim partageant un même amour pour une femme assez libertine est unique en son genre. Ce film nous plonge dans une époque qu'on a pas connu. L'avant et l'après guerre 14-18. Une petite merveille du cinéma français. il me tarde de revoir un film de Truffaut. A conseiller au amateur de film noir et blanc.
Truffaut adapte l'histoire fort intéressante d'une femme obsédée par la liberté absolue, cherchant l'amour parfait loin des standards, en variant énormément les différents essais, dont les deux plus prononcés seront deux amis, qui donnent le titre au film. Truffaut, que j'apprécie beaucoup par ailleurs (ah les 400 coups !), noie son film, recherche de liberté absolue, dans la destructuration de la Nouvelle Vague française, elle aussi très libre, mais ici très lourde, ni littérature ni cinéma, et ce qui est, à l'exception de quelques dialogues (surtout le dernier qui déclanche la fin), du verbiage. De toute façon ces films étaient conçus en l'instant, et pas pour être éternels. Jeanne Moreau n'arrive pas, malgré une honnête performance, à nous faire ressentir la fascination et le magnétisme exercés par cette femme, ni son vagadondage spirituel, (me) confirmant ainsi qu'elle est probablement l'actrice la plus surestimée de l'histoire du cinéma. De même, on peine à pénétrer l'esprit des deux amis, et à les comprendre, bien qu'en s'éloignant du film on saisit le sens de tout cela, qui est probablement bien décrit dans le livre. Une déception pour ma part, malgré des qualités évidentes.
J'avoue les premières quarante minutes je les ai trouvé d'un ennuie mortel, l'histoire n'avançait pas, mais une fois l'histoire principalement basé sur jim/catherine elle gagne en profondeur et en beauté, au final on peut tous s'identifier à un des trois personnages, les comprendre, pourquoi on aurait fait la même chose. La fin est belle. Mais pourquoi faire le choix d'une voix off ? ça ne colle pas du tout, ça casse le rythme.
Je suis terriblement déçue par Jules et Jim. Certes la réalisation est très bonne, le montage également mais je n'ai pas du tout accroché a l'histoire. Ce chassé croisé amoureux pouvais être intéressant. J'ai aussi beaucoup aimé la voix Off qui a du inspirer Jeunet dans Amélie Poulain et qui est très originale. Mais malheureusement le film est plutôt lent avec régulièrement des blancs qui a la fin lassent. J'ai de loin préféré les 400 coups.
«Tu m'as dit je t'aime, je t'ai dit attends. J'allais dire prends-moi, tu m'as dit vas-t-en». Aussitôt claironne une musique de cirque suite à la voix étouffée de Jeanne Moreau. Ainsi s'ouvre «Jules et Jim» (France, 1962) de François Truffaut. Si certains des films de Truffaut enfouis sa fougue critique, tel «L'Enfant sauvage» (France, 1970) qui, même s'il s'agît d'une oeuvre exceptionnelle, ne revêt pas la passion de ses années critiques. Or le rythme envolé, la soutenance perpétuelle de l'action par des scènes aussi fugaces qu'elles sont soulignées par la voix de Truffaut forment un film haletant et palpitant. Rien de bien mature dans «Jules et Jim», la véhémence des débuts truffaldiens est à son plein essor. Il n'est pas encore envisagé le temps plus pondéré du «Dernier Metro» (France, 1980). La jeunesse dont sue le film se métamorphose en une puissance tourbillonnante qui saura emporté tout spectateur de quelque exigence qu'il soit. Un amour à trois, Jules, Jim et Catherine alimente et brûle le film. C'est le microcosme parfait où les désirs d'amitié sont assouvis tout comme ceux d'amour. Les problèmes qui encombrent l'avancée du trio sont amoindris de telle sorte que ça ne permet que de dynamiser suffisamment le récit, rendant par ce biais l'oeuvre plus fluide. Mais derrière le roman d'Henri-Pierre Roché, dont l'éphémère grâce suffisait à «Jules et Jim» d'être enthousiasmant, la révolution de la Nouvelle Vague est aussi là à l'oeuvre. La post-synchronisation qui rend au personnage une innocence fascinante tout comme le dilettantisme artificieux du montage participe énormément au succès d'une telle oeuvre. Enfin c'est le magnétisme du personnage de Moreau qui nourrit une très grande partie de l'intérêt du film. Elle est la séduction incarnée, cet objet de désir vaporeux, aussitôt évaporé qu'il est attrapé. Il y a de la vie dans ce film, il y en a même à ras bord, c'est ce que dénonçait Truffaut et c'est ce qui fait «Jules et Jim».
Jeanne Moreau est d'une justesse ... comme si le rôle avait été spécialement écrit pour elle ... ce film, je l'ai regardé, je l'ai re-regardé et ne peux pas m'en lasser. Vraiment à voir et à re-voir...
En 1962, la Nouvelle Vague avait déjà connu bien des succès et permis l'émergence d'auteurs inégaux mais pour certains très talentueux. J'avoue encore mal connaître Truffaut et les quelques films que j'avais pu voir de lui ne m'avaient absolument pas convaincu. Avec "Jules et Jim", même si je reste relativement critique, la donne est différente, le film intéressant. Quitte à être banal, j'ai envie bien évidemment de souligner et applaudir avant toute chose l'audace dont fait preuve le cinéaste aussi bien dans la construction visuelle de sa mise en scène, que dans ses choix de narration ou bien encore la psychologie de ses personnages et un propos assez ambigu. Les plans variés confrontent classicisme (cinémascope ajouté à des citations explicites de maître Hitch) et nouveauté (coupes brutales dans un montage vif donnant parfois des formes originales dans leur géométrie, caméra virevoltante, mélange entre images d'archives et film). On pourrait détailler mais l'idée est là : Truffaut ne se soucie pas des grandes règles et il a bien raison. De plus, il ne permet pas de temps morts et dispose d'un propos suffisamment fouillé pour tenir sans trop de problèmes son public en haleine. D'autres points apparaissent nettement plus discutables : la voix-off trop littéraire est pompeuse, cédant à la facilité dans le développement de l'intrigue de même que les dialogues ne sont jamais naturels. L'interprétation est un brin forcée (Jeanne Moreau s'avère cependant au-dessus de ses deux amants) tout comme quelques scènes larmoyantes : Truffaut balance sa musique dès qu'il veut émouvoir dans un cadre très large où on voit gambader le trio. Le film n'est donc pas toujours varié, obéissant de ce point de vue à des sentiments tire-larmes. L'amour devient romanesque à un point qu'il perd toute crédibilité dans la mesure où on reste dans un cadre très précis, peu rêveur (ou lorsqu'il se veut ainsi, il sombre dans la banalité). Atypique et prenant mais aussi bien apesanti.
Film hautement surestimé... La mise en scène est ingénieuse mais ne suffit pas à masquer le manque total de charisme de Osklar Werner et de Henri Serre. Moreau sublime ne passe aucune vraie émotion, est-ce ce qui était voulu ?! L'amour qui doit lier ces trois protagonnistes ne se reflète pas. La beauté des images et de la photographie et Jeanne Moreau qui chante "Le tourbillon" sont bien les seules vraies qualités du film.
Jeanne Moreau est sublime, son personnage pleine de paradoxe et l'histoire qu'elle fait vivre à ce trio, l'est aussi. Chacun pour soi est reparti, dans l'tourbillon d'la vie...
Sans jouer la carte du paradoxe (ou à peine) : Jeanne Moreau est tout simplement éblouissante dans le rôle de la femme obscure et tourmentée par ses sentiments. Ne virant jamais dans le mélodramatique, le "scabreux", ni dans le voyeurisme, ce film est tout simplement une ode à l'amitié et à l'amour dans sa forme la plus pure. Le chassé-croisé initiatique des personnages, entre leur guerre personnelle et leur guerre mondiale, fait de ce film une oeuvre au sens noble. Le final dérangeant n'en est pas moins magnifique, et il m'est presque inutile de vanter la beauté de la chanson-phare du film, "Le tourbillon". Après "Les 400 coups", Truffaut démontre que le talent n'est pas seulement un fait ponctuel. J'ajouterai deux derniers points d'honneur : une réalisation moderne qui joue du montage pour mieux étonner, et, surtout, un grand bravo aux acteurs, qui savent se montrer aussi distants envers eux-mêmes que proches du spectateur.