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2,5
Publiée le 2 septembre 2016
C'est le deuxième film estampillé "nouvelle vague" que je vois et je suis moyennement convaincu par le mouvement. Si au niveau de la forme, il a boulversé les codes trop étriqués de l'époque, le fond ne m'emballe guère. Ici, c'est un curieux mariage à trois qui sert de fil rouge. C'est bien interprété, avec une mise en scène originale, dynamique (un peu foutraque même), innovante (l'arrêt sur images) mais cette histoire d'amour "ultime" peine à m'emballer. La voix off est bien trop envahissante et comme souvent, le final sombre dans le grotesque. Un film qui reste dans les mémoires grâce à la chanson du milieu du film et sa mise en scène mais pas plus. D'autres critiques sur
«Tu m'as dit je t'aime, je t'ai dit attends. J'allais dire prends-moi, tu m'as dit vas-t-en». Aussitôt claironne une musique de cirque suite à la voix étouffée de Jeanne Moreau. Ainsi s'ouvre «Jules et Jim» (France, 1962) de François Truffaut. Si certains des films de Truffaut enfouis sa fougue critique, tel «L'Enfant sauvage» (France, 1970) qui, même s'il s'agît d'une oeuvre exceptionnelle, ne revêt pas la passion de ses années critiques. Or le rythme envolé, la soutenance perpétuelle de l'action par des scènes aussi fugaces qu'elles sont soulignées par la voix de Truffaut forment un film haletant et palpitant. Rien de bien mature dans «Jules et Jim», la véhémence des débuts truffaldiens est à son plein essor. Il n'est pas encore envisagé le temps plus pondéré du «Dernier Metro» (France, 1980). La jeunesse dont sue le film se métamorphose en une puissance tourbillonnante qui saura emporté tout spectateur de quelque exigence qu'il soit. Un amour à trois, Jules, Jim et Catherine alimente et brûle le film. C'est le microcosme parfait où les désirs d'amitié sont assouvis tout comme ceux d'amour. Les problèmes qui encombrent l'avancée du trio sont amoindris de telle sorte que ça ne permet que de dynamiser suffisamment le récit, rendant par ce biais l'oeuvre plus fluide. Mais derrière le roman d'Henri-Pierre Roché, dont l'éphémère grâce suffisait à «Jules et Jim» d'être enthousiasmant, la révolution de la Nouvelle Vague est aussi là à l'oeuvre. La post-synchronisation qui rend au personnage une innocence fascinante tout comme le dilettantisme artificieux du montage participe énormément au succès d'une telle oeuvre. Enfin c'est le magnétisme du personnage de Moreau qui nourrit une très grande partie de l'intérêt du film. Elle est la séduction incarnée, cet objet de désir vaporeux, aussitôt évaporé qu'il est attrapé. Il y a de la vie dans ce film, il y en a même à ras bord, c'est ce que dénonçait Truffaut et c'est ce qui fait «Jules et Jim».
Film hautement surestimé... La mise en scène est ingénieuse mais ne suffit pas à masquer le manque total de charisme de Osklar Werner et de Henri Serre. Moreau sublime ne passe aucune vraie émotion, est-ce ce qui était voulu ?! L'amour qui doit lier ces trois protagonnistes ne se reflète pas. La beauté des images et de la photographie et Jeanne Moreau qui chante "Le tourbillon" sont bien les seules vraies qualités du film.
Simple, dépouillé, une histoire d'amour complexe mais finalement pas bien passionnante, à peine trois personnages formant la base de l'intrigue. Oui mais voilà, ce film a quelque chose de fascinant. Comment ne pas sa laisser envoûter par les voix de ces trois personnages ? Comment rester neutre face à cette réflexion sur l'amour que je trouve très lucide ? Comment résister à cette douce mélodie ? Bref, il ne s'agit pas seulement d'un monument du cinéma français, d'un pan de notre patrimoine, mais aussi et surtout d'une œuvre terriblement touchante.
Dans ce "Jules et Jim" de François Truffaut la forme prend le pas sur le fond qui est une réflèxion astucieuse sur les rapports amoureux mais souvent brouillé et narré de façon bancale. C'est la Nouvelle Vague en France, donc les cinéastes se permettent beaucoups de fantaisies plaisantes et surtout, ils on la volonté d'envoyer en l'air le classicisme instauré. Ce renouvellement de la forme est incontestablement bien représenté dans le film de Truffaut, l'utilisation de la voix-off, le noir et blanc, les nombreux mouvements de caméras, la liberté des protagonistes sont synonymes d'une certaine liberté artistique accordé à une époque. La 1er demi-heure du film est éclatante de maitrise, de beauté et sans proposé de drame à proprement parlé, Truffaut anime son film d'un souffle mélancolie palpable que chacuns a du resentir. Mais passé ces 30 premières minutes le film s'essouffle à vue d'oeil, l'histoire racontée ne reprend forme à nos yeux qu'aux résumés de la voix-off et le monde dans lequel s'est confiné Jules, Jim et Catherine finit par ennuyer terriblement. Il reste la mise en scène trés propre du réalisateur des "400 coups" qui nous permet de rester éveillé. Avec une réalisation aussi impeccable que celle là, il est dommage que François Truffaut est voulu compliquer ou trop démontrer ses idées, qui sont pour le moins pas du tout inintéressants.
En 1962, la Nouvelle Vague avait déjà connu bien des succès et permis l'émergence d'auteurs inégaux mais pour certains très talentueux. J'avoue encore mal connaître Truffaut et les quelques films que j'avais pu voir de lui ne m'avaient absolument pas convaincu. Avec "Jules et Jim", même si je reste relativement critique, la donne est différente, le film intéressant. Quitte à être banal, j'ai envie bien évidemment de souligner et applaudir avant toute chose l'audace dont fait preuve le cinéaste aussi bien dans la construction visuelle de sa mise en scène, que dans ses choix de narration ou bien encore la psychologie de ses personnages et un propos assez ambigu. Les plans variés confrontent classicisme (cinémascope ajouté à des citations explicites de maître Hitch) et nouveauté (coupes brutales dans un montage vif donnant parfois des formes originales dans leur géométrie, caméra virevoltante, mélange entre images d'archives et film). On pourrait détailler mais l'idée est là : Truffaut ne se soucie pas des grandes règles et il a bien raison. De plus, il ne permet pas de temps morts et dispose d'un propos suffisamment fouillé pour tenir sans trop de problèmes son public en haleine. D'autres points apparaissent nettement plus discutables : la voix-off trop littéraire est pompeuse, cédant à la facilité dans le développement de l'intrigue de même que les dialogues ne sont jamais naturels. L'interprétation est un brin forcée (Jeanne Moreau s'avère cependant au-dessus de ses deux amants) tout comme quelques scènes larmoyantes : Truffaut balance sa musique dès qu'il veut émouvoir dans un cadre très large où on voit gambader le trio. Le film n'est donc pas toujours varié, obéissant de ce point de vue à des sentiments tire-larmes. L'amour devient romanesque à un point qu'il perd toute crédibilité dans la mesure où on reste dans un cadre très précis, peu rêveur (ou lorsqu'il se veut ainsi, il sombre dans la banalité). Atypique et prenant mais aussi bien apesanti.
A mon sens, le chef-d'oeuvre de François Truffaut. Son meilleur film. A l'encontre même du stéréotype des films de la nouvelle vague, souvent longs et ennuyeux. Ici, c'est tout le contraire. Truffaut fait ici l'étalage de toute sa virtuosité, de son sens aiguisé du récit bien sûr, mais aussi et surtout de son sens du montage. Ultra serré, celui-ci fait preuve d'une étonnante modernité. C'est certainement cela qui permet au film de supporter sans encombre le poids des ans. Sa vitesse d'exécution, comme le veut sa chanson phare, lui permet de créer un véritable "tourbillon de la vie". Une oeuvre magnifique, intelligente, bouleversante de sincérité. Un film magique.
Le film démarre très fort avec une liberté de ton et une manière de filmer qui tranche complètement avec ce qu'on faisait à l'époque. Le film est intéressant (avec toutefois une petite baisse de régime vers la fin), bien réalisé, en ce qui concerne les acteurs, si Moreau et Werner sont bon, Serres ne l'est pas et on regrettera certaines répliques peu "naturelles". Au delà du thème du ménage à trois et du dépassement de la jalousie, le film est une réflexion sur la question "peut-on aimer plusieurs personnes à la fois" ? Mais le film n'apporte aucune véritable réponse se terminant pas une fin tragique qui ne résout rien. Sur un sujet assez cousin, Da Ponte et Mozart ont écrit en 1790, un magnifique opéra, Cosi fan tutte, qui lui est optimiste. Néanmoins, on n'est pas passé bien loin du chef d’œuvre.
Parler d’amour libre dans la France conservatrice de 1962 était assez osé. Malgré l’échec commercial de Tirez sur le pianiste, François Truffaut a malgré tout réussi à réaliser l’adaptation du roman d’Henri-Pierre Roché : Jules et Jim (adaptation romancée des rapports que l’écrivain entretint avec Franz Hessel et Helen Grund, les parents de Stéphane Hessel). Outre le fait que la thématique des sentiments amoureux a toujours été le grand sujet du cinéaste (Truffaut étant également connu pour le grand nombre de relations sentimentales qu’il vécut avec ses actrices), ce roman a dû attirer Truffaut également par les possibilités cinématographiques qu’il lui offrait. Ainsi, le réalisateur illustre la liberté amoureuse en s’offrant une totale liberté cinématographique. Il se permet ainsi d’utiliser des procédés purement liés à son art : jump cut à l’évidence pour regrouper deux prises différentes d’un même plan (procéder qu’il réutilisera par exemple dans La Sirène du Mississipi), sous-titres (le "Pas celle-là, Jim" parfaitement audible est marqué en toutes lettres afin de bien préciser l’importance de cette phrase sur la suite de l’histoire), arrêts sur image, insertion d’images d’archives, alternance entre des séquences très montées et de longs plans dialogués, surimpressions, libertés sonores liées à la post-synchronisation… Toutefois, si Truffaut transforme cette adaptation en pur objet cinématographique, il ne dissimule pas pour autant les origines littéraires du projet comme le prouve l’utilisation de la voix-off et la présence de dialogues très écrits. Cette liberté formelle illustrant parfaitement l’idéal de liberté des personnages principaux (en particulier celui de Catherine, un des rôles les plus marquants pour Jeanne Moreau), qui permet de faire oublier certains légers défauts techniques liés à l’étroitesse du budget, associée à la musique pleine de légèreté de Georges Delerue, à la célèbre chanson Le Tourbillon (non écrite par Delerue mais par Serge Rezvani sous le pseudonyme de Cyrus Bassiak) et la beauté des décors (notamment le moulin d’Andé dans l’Eure), permet à Truffaut de signer un film préfigurant les idéaux de libertés sexuelles qui apparaîtront en Mai 68 et dans les années 70 et une des œuvres les plus marquantes de la Nouvelle Vague (dont la fin est généralement située vers cette époque) et de sa carrière.
Ne pas lire si vous voulez du suspense (bien qu'il ne soit pas réel si vous voulez mon avis). En cherchant de la légèreté avec Jules et Jim, je suis tombée sur quelque chose d'incroyablement tragique. Truffaut a fait le meilleur film sur une histoire d'amour à 3 que j'ai vu pour l'instant. Et pourtant cette thématique a été maintes et maintes fois abordée au cinéma, mais finalement à voir ce film on dirait que ce sont les précurseurs du genre qui y ont mis le plus de force. C'est un film très intense, à l'image de la relation entre Catherine (que j'ai détestée tout du long) et Jim. On passe de la glace au feu, on vit avec eux des malentendus, la passion, des tensions, l'attente, au rythme de leurs courses poursuites. Les dialogues peuvent se faire tranchants comme des couteaux. On se passionne devant ces amours romantiques, incanalisables et si différents, qui se blessent mutuellement, qui n'arrivent pas à aboutir et dont on a du mal à concevoir un aboutissement... Jules le résume bien lorsqu'il surprend du haut de son balcon le début de l'amour passionnel entre Catherine et Jim : "toutes les inclinations qui vont de coeur à coeur, ah mon dieu ah mon dieu comme elles créent de douleurs". C'est un film très triste mais qui se regarde quand même avec une certaine légèreté difficilement explicable mais propre à la nouvelle vague. La voix-off qui sert de narrateur n'est sûrement pas étrangère à cet effet. Tout est très dynamique, la caméra y compris, comme dans la scène de la gifle où l'on voit successivement mais rapidement Jules, puis Catherine, puis Jim, se mettre à rire. Le trio d'acteurs est d'ailleurs excellent : Jeanne Moreau n'est pas vraiment belle (contrairement à nombre d'actrices de l'époque) dans ce film mais elle donne à Catherine tout son cachet de femme volcan (trop ?) libre. Oskar Werner est parfait dans le rôle de ce Jules prêt à tout, même à mettre sa propre vie de couple entre parenthèses, pour garder sa muse à ses côtés, et Henri Serre a un charisme absolument dingue qu'il faut voir pour comprendre. Un film réellement excellent avec en bonus une version du "Tourbillon" qui fait écho...
Truffaut adapte l'histoire fort intéressante d'une femme obsédée par la liberté absolue, cherchant l'amour parfait loin des standards, en variant énormément les différents essais, dont les deux plus prononcés seront deux amis, qui donnent le titre au film. Truffaut, que j'apprécie beaucoup par ailleurs (ah les 400 coups !), noie son film, recherche de liberté absolue, dans la destructuration de la Nouvelle Vague française, elle aussi très libre, mais ici très lourde, ni littérature ni cinéma, et ce qui est, à l'exception de quelques dialogues (surtout le dernier qui déclanche la fin), du verbiage. De toute façon ces films étaient conçus en l'instant, et pas pour être éternels. Jeanne Moreau n'arrive pas, malgré une honnête performance, à nous faire ressentir la fascination et le magnétisme exercés par cette femme, ni son vagadondage spirituel, (me) confirmant ainsi qu'elle est probablement l'actrice la plus surestimée de l'histoire du cinéma. De même, on peine à pénétrer l'esprit des deux amis, et à les comprendre, bien qu'en s'éloignant du film on saisit le sens de tout cela, qui est probablement bien décrit dans le livre. Une déception pour ma part, malgré des qualités évidentes.
J'ai deux amis qui sont aussi mes amoureux. Truffaut met en scène un sublime triangle amoureux dans ce film lumineux et plein de légèreté, porté par l'interprétation rayonnante de Jeanne Moreau.
L'archétype du film surévalué par des critiques émoustillés par une vague histoire à 3, une actrice jolie et une chanson. Jules et Jim utilise une musique pompeuse pour raconter des émotions intimes, ce qui ne fonctionne absolument pas. Le seul moment d'émotion devient anecdotique, vers la fin, lorsque Catherine s'interroge sur l'âge qui avance (« L'amour fait oublier le temps. »). Les acteurs masculins sont lamentables et la post-synchronisation pathétique.
D'une poésie puissante, tirant une beauté superbe du formidable couple J.Moreau-O.Werner, le film de F.Truffaut est quelque peu affaibli par la perte en intensité, sur sa fin, du récit.