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Charles R
55 abonnés
424 critiques
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3,5
Publiée le 14 mai 2014
Décidément le cinéma indépendant américain offre de bien jolies surprises. Oh bien sûr, pas de super-héros ni de réalisation tape-à-l'oeil, rien que des gens de tous les jours et des moyens limités qui n'autorisent aucune prouesse technique, mais une simple utilisation intelligente de la caméra à hauteur d'homme et un montage efficace. L'histoire n'a rien de racoleur : un jeune couple d'éducateurs travaille dans un centre pour adolescents caractériels et en proie le plus souvent à des idées de suicide. Un quotidien pas très drôle qu'il faut gérer avec les moyens du bord et surtout une immense dose d'amour et aussi parfois d'humour. Grace a opté pour l'empathie avec les dangers que cela peut comporter. Aussi lorsque Jayden, une jeune fille profondément perturbée par les liens qui l'unissent à son père, fait son apparition au centre, Grace voit-elle une occasion d'exorciser ses propres fantasmes et en particulier de régler ses comptes par personne interposée avec son père. Le film ne fait aucune concession : les crises des pensionnaires sont évoquées avec le plus grand réalisme, donnant ainsi de l'Amérique une vision extrêmement sombre même si l'image est le plus souvent lumineuse. Mais la nuit a ses secrets et ce n'est pas pour rien que l'avant-dernière scène se pare d'une atmosphère de terreur nocturne. Et surtout il y a la nuit intérieure des personnages, de ces ados extrêmement attachants mais tourmentés, en qui soudain s'ouvre une faille, provoquant l'explosion, la crise : à ce sujet le début et la fin du film sont exemplaires, unissant le drame et l'humour. La caméra, jouissive à souhait, saute de plaisir, embrassant dans sa précipitation une jeunesse certes différente, mais qui sait retrouver par moments l'énergie et la vitesse de son âge. Non, malgré le thème évoqué - l'adolescence confrontée à la douleur intérieure -, ce film n'a rien de pessimiste. Il dit avec réalisme et clairvoyance l'autre versant des Etats-Unis, celui que l'on voudrait trop souvent ignorer.
Entre son job et sa vie privée, c'est vrai qu'elle morfle bien la jeune Grace, à tel point que le film aurait pu être too much. Et pourtant non, le film passe bien parce qu'il est simple et sincère et parce que tous les acteurs sont épatants.
Pour une fois le changement de titre (qui plus est pour un autre en anglais) paraitra salutaire : c’est bien aux états de Grace, maîtresse à bord d’une arche pour enfants défavorisés – même si le mot est banni – qu’on assiste durant la courte heure et demie de cette petite perle indépendante. Un bijou d’authenticité simple, de vérité pure, où chacun tente de se construire à sa manière, avec son histoire, ses moyens, ses besoins, ses handicaps. Enfants trouvés, martyrisés, frappés, violés, ils ont tous eu une jeunesse très dure, mais ensemble, malgré les disparités, ils parviennent à s’appuyer et se guider l’un l’autre. On les observe, sortes de Detachment de Poètes disparus Entre les murs de l’institut Short term 12, comme le poisson rouge dans son aquarium. A l’image de son héroïne, le film apporte un regard franc et honnête, fragile, profond, d’une infinie délicatesse, qui ne baisse pas les yeux ni se vautre dans les larmes. Inspiré de la propre expérience du jeune réalisateur, qui en a d’abord tiré un court dont il fera sa thèse, ce petit joyau mérite amplement les olas dans les festivals indépendants et les critiques dithyrambiques qui accompagneront sa sortie : on tient bien là un trésor.
Vu au festival de cinéma américain de deauville, ce film est un des meilleurs films que j'ai pu découvrir cette année. Brie Larson est une révélation, elle nous émeut tout au long de l'histoire et on a envie de l'aider comme elle aide ces pauvres jeunes du Short Term 12. Les clichés sont évités et heureusement, car c'est un sujet dur à aborder. Tous les personnages sont attachants, et on y croit! Film à la douceur merveilleuse. A voir d'urgence.
Très touchant, "States of Grace" a la qualité ne pas en faire trop et de ne pas tomber dans le mélodramatique. Ce n'est pas une leçon de vie mais plutôt une démonstration de ce qui peut se passer dans la tête des adolescents à problèmes. Le sujet est difficile et particulièrement bien appréhendé grâce à un échantillon de personnages avec des histoires très fortes. Le film reste néanmoins optimiste sans manquer de crédibilité et réalisme.
Un film rempli de bons sentiments qui ne manque pas de drames en tous genres... Malheureusement cela reste un peu trop plat pour maintenir un réel intérêt. Le scénario mettant en scène divers destins qui se croisent est une bonne idée mais ça manque de relief dans l'ensemble. Un petit drame à voir pour passer le temps mais pas indispensable.
J'ai adoré ce film, autant pour son histoire, que pour la bande son ou les acteurs. Tous les personnages sont criants de naturel c'est fascinant. On est pris aux tripes: on rit, on pleure, on sourit, on souffre... C'est poignant. A voir absolument. L'actrice principale est très talentueuse.
Très beau film, très bons acteurs, il était temps que Brie Larson ait un premier rôle digne de son talent. Malgré le fait que l'on devine très vite et très facilement, pourquoi Grace est affectée personnellement par les événements, on reste émus et attachés aux personnages.
une petite merveille de film indé, qui se délecte du debut à la fin. Le couple est trés attachant, leur histoire d'amour n'est pas simple mais elle reste trés belle, sans esbroufe, avec authenticité Les problémes des ados sont decrits avec justesse
un film magnifique par la relative simplicité de son tournage sur le fond du thème de l'enfance brisée, les rôles des adolescents comme des éducateurs sont impressionnants de justesse par les moments de grâce ou la souffrance arrive à s'exprimer vers l'autre, dans ces moments si recherché de confiance si difficile à retrouver quand ces enfants ont été trompés dès le départ de leur existence...où l'on voit la difficulté de se débarrasser de rêves brisés pour les remplacer par le désir d'être aimé et d'aimer, et de retrouver une construction sociétale épanouissante en dépassant la violence vers soi et/ou vers les autres... Il est certain que d'être personnellement passé par un foyer lors de mon enfance aura renforcé ma sensibilité sur ce type de blessure si difficiles à réparer; car c'est l'étape de la vie où le petit homme reste svt hypersensible à son environnement...très content qu'une large majorité de critiques aient pu apprécier ce film.
un très joli film issu du cinéma indépendant américain, sans surenchère, sans démagogie, d'une justesse totale. Le réalisateur s'approche avec subtilité au plus près de ces jeunes êtres sans repère, aux fêlures multiples, souvent incapables de formuler leur mal-être. La complicité avec les "responsables" de ce séjour court est souvent dû au schéma reproduit par leur propre expérience, et composer un Rap ou écrire un conte pour enfants permet parfois d’exorciser et de mettre des mots sur la souffrance. les silences, les non-dits, les regards, sont autant de signes pour ceux qui savent les recevoir. Une réussite absolue, bien loin des habituels blockbusters américains. Une petite pépite.
Ça manque sérieusement d'un scénario consistant. C'est un peu une succession de drames qui fait tomber un peu le film dans le mélo. Mais la mise en scène est sobre, pas de sur-musique pour appuyer tout et ça et une bonne comédienne principale. Vite oublié mais honnête.