Les Recettes du bonheur est l'adaptation cinématographique du best-seller de Richard C. Morais qui, tout comme le film, évoque le parcours d'Hassan Haji, chef d'un restaurant indien installé dans le Jura et sa rivalité avec le chef émérite du restaurant étoilé voisin. C'est le réalisateur suédois Lasse Hallström (Cher John, Casanova) qui a été désigné pour porter le livre sur les écrans.
Avant de se donner pour mission de porter le roman de Morais au cinéma, Juliet Blake produisait des documentaires pour la télévision américaine. En 2009, elle découvrit un exemplaire du livre, bien avant sa publication dans les librairies américaines, et fut tout de suite touchée par son message de tolérance interculturelle à travers la cuisine. Elle décida alors d’en faire un film : "Je suis tombée amoureuse de l’histoire, de son cadre magnifique et de sa thématique : comment la nourriture peut rassembler les gens. (…) J’ai adoré le contraste entre les deux restaurants : le français, très propre sur lui, et l’indien, vivant et chaleureux. Dans le premier, on joue du Mozart ; dans le second, de la musique de Bollywood bruyante : c’est un choc des cultures vraiment épique. Le roman m’a vraiment interpellée car il traite de sujets fondamentaux : le racisme, l’intégration et la capacité d’évoluer, ce qui est le vécu de tout immigrant."
Pour mieux s'imprégner de l'atmosphère culinaire qui enveloppe le film, Charlotte Le Bon et Manish Dayal se sont rendus dans plusieurs restaurants et ont observé les pratiques des chefs cuisiniers qui y officiaient. La productrice Juliet Blake a de son côté fait appel au chef cuisinier Floyd Cardoz qui, de par ses origines indo-américaines, était à même d'apporter son savoir-faire en matière de mixité culturelle et gastronomique. Les chefs français Vincent Meslin et Lanaic Jourden et l'indien Anil Abhimanyu Sharma ont également été consultants sur le film.
Les Recettes du bonheur marque la première participation de Charlotte Le Bon, ex-miss météo de Canal+, à une production américaine. Plusieurs comédiennes ont été approchées pour le rôle de Marguerite, mais Spielberg, tombé sur une apparition pleine d’humour de la comédienne dans « Le Grand Journal », lui a trouvé de nombreuses qualités. Il raconte : "On voyait Charlotte y présenter la météo de manière comique. Une jeune femme aussi belle que drôle, c’est un équilibre délicat, comme un soufflé. Il fallait absolument la convaincre d’être dans ce film."
Il n'y a pas qu'une partie de la distribution du film qui est d'origine indienne. L'auteur de la bande originale l'est également. En effet, le soundtrack des Recettes du bonheur est signé A.R. Rahman. A cet illustre compositeur, on doit notamment la bande son du film aux multiples récompenses Slumdog Millionnaire.
Ce film marque les débuts des acteurs Aria Pandya et Dillon Mitra au cinéma. Les deux comédiens ont débuté leur carrière sur les planches, avant de décrocher un rôle dans Les Recettes du bonheur.
Le tournage s'est déroulé à la Cité du Cinéma de Luc Besson, en Seine-Saint-Denis, puis dans le village de Saint-Antonin-Noble-Val, localité où se déroule l'histoire. Le marché de la ville a été privatisé toute une matinée pour l'occasion. Les dernières prises de vue ont eu lieu à Carlus, un petit village qui se situe près d'Albi, dans le Tarn. En tout, le tournage duré 52 jours en France, suivis par quatre jours en Inde avec une équipe réduite.
Une fois les droits du roman acquis, Juliet Blake est allée à la rencontre de Steven Spielberg et Oprah Winfrey et leur a proposé de compléter le panel des producteurs du film. Leurs maisons de production respectives (Harpo Films et DreamWorks) ont tout de suite cru au potentiel du projet et mis tous les moyens en œuvre pour que démarre la production. Avec Les Recettes du bonheur, c'est la deuxième fois que le nom de Spielberg et celui d’Oprah s'affichent sur un film, près de trente ans après La Couleur Pourpre (1985).
Manish Dayal, qui joue le rôle d’Hassan, le jeune cuisinier du clan Kadam, a fait ses premières armes à la télévision avant de se produire au cinéma. On a pu l’apercevoir dans des séries télévisées comme Switched ou 90210 : Beverly Hills. Il s’agit de son premier grand rôle au cinéma.
Lasse Hallström a rassemblé une équipe d'habitués pour Les Recettes du bonheur. Le montage du film est de l'oeuvre d'Andrew Mondshein, qui avait travaillé sur Un havre de paix, Le Chocolat, L'Oeuvre de Dieu, la part du Diable, etc. Il en va de même pour la décoration, qui est une nouvelle fois assurée par David Gropman.
Ce n'est pas la première fois que Lasse Hallström s'intéresse à la gastronomie ou pose ses caméras en France. En 2001, il dirigeait Juliette Binoche dans Le Chocolat, tourné majoritairement en Dordogne.
Un réalisateur et un directeur de la photographie suédois, une équipe de production américaine, l’actrice principale d'origine britannique et des comédiens indiens et français : la distribution des Recettes du bonheur et son équipage reflètent la mixité culturelle décrite dans le film. "On parlait quatre langues en même temps sur le tournage : anglais, français, suédois et hindi. L’équipe était à l’image du film : multiculturelle", confie Juliet Blake.
Les scènes du restaurant de Madame Mallory ont été tournées dans un manoir du XIXe siècle connu sous le nom de château de La Durantié. Pour les scènes en extérieur, notamment celles affichant le tronçon de route qui sépare les deux restaurants, la production a posé ses caméras dans une grande ferme en pleine rénovation. Cependant, aucune route n’avoisinait la ferme. La production a dû en construire une, sur autorisation des propriétaires de la ferme, qui ont également approuvé la construction de la façade du Saule Pleureur sur leur terrain.
Le film est présenté au Festival du Cinéma Américain de Deauville en 2014.