L'art culinaire et la tolérance font "Les Recettes du Bonheur" (titre peu inspiré, pour la sortie nationale du dernier film de Lasse Hallström). Cela se passe donc en France pour le premier aspect des choses (pour l'essentiel, un charmant bourg médiéval du Tarn-et-Garonne, St-Antonin-Noble-Val, que l'on dotera pour l'occasion d'un restaurant de bonne réputation et étoilé), et il sera question de rivalité mesquine, puis de rapprochement ému, entre Mme Mallory, propriétaire du "Saule Pleureur" (1 étoile Michelin) et la tribu Kadam (le père et ses 5 enfants, dont Hassan, petit génie du goût), pour le volet "nos différences sont une richesse"... Comme c'est une production hollywoodienne (Spielberg), confiée à un Suédois, c'est une Anglaise (Hélène Mirren - insipide, une fois n'est pas coutume) qui incarne Mme Mallory (et s'efforce, étant "française", de parler anglais avec un accent pseudo "frenchie" - langue qu'elle emploie pour ne pas désorienter outre mesure le spectateur yankee, mais sans justification scénaristique très vite, puisque les Indiens, on imagine, se mettent rapidement à la langue locale, étant commerçants..). Ces Indiens sont interprétés par des Indiens (du sous-continent - ouf !), mais l'autre rôle féminin, "Marguerite", est joué par une Canadienne (Charlotte Le Bon - qui, bien sûr également anglophone, comme tous les Québécois, parle ici anglais comme une Hexagonale...). Il y a bien quelques acteurs français, pour la touche "authentique", comme Michel Blanc (le maire - qu'on ne voit que bâfrant..), mais à la portion congrue. Bluette bien-pensante et non seulement convenue jusqu'à la caricature, mais surtout fort diluée, et fort longue ! Il y a une vague romance - voire deux (mais on y palpite guère) ; on y parle cuisine, on en voit même pas mal (mais on y salive peu..)... et puis quoi ?... Un ennui abyssal. Le sujet ambitionné : "comment peut-on être Indien (dans la France profonde)" est à peine effleuré, et fort maladroitement - à l'américaine (clichés et gros sabots). On ne sent en effet jamais le "terroir" et les traditions, et l'Inde (in situ, et "transplantée"), se résume à un ripolin de façade, ponctué, sans imagination, de "bollywoodisme" musical.