"Peur de rien" était précédemment intitulé "Faire connaissance avec la France".
Pour Danielle Arbid, Peur de rien n'est pas un film autobiographique. Il s'agit davantage du fantasme du souvenir qui a inspiré la réalisatrice : "Peut-être que la réalité de ce que j'ai vécu était plus dure ou plus douce, peu importe. Je préfère laisser oeuvrer le temps. L'écriture est un moyen de composer avec le vécu et le cinéma parachève doublement ce processus : avec le scénario, le choix des comédiens puis à travers le regard que vous portez sur eux, le montage... Donc, non, ce n’est pas autobiographique. Ce que je voulais dire à travers ce film c’est « la somme de ce qu’on devient » grâce aux gens rencontrés", explique-t-elle.
Danielle Arbid a pour habitude de tourner ses films (Un homme perdu, Dans les champs de bataille) au Liban et plus particulièrement dans la capitale, Beyrouth. Pour Peur de rien, elle a choisi pour la première fois comme décor la France, pays où elle habite depuis l'âge de 17 ans.
Trois mois avant le début du tournage de Peur de rien, Danielle Arbid n'avait pas encore trouvé son actrice principale. La réalisatrice s'est alors lancée dans un casting sauvage en France et au Liban. Elle a reçu 700 candidatures et rencontré une centaine de jeunes filles pour le personnage de Lina et a eu "un coup de cœur pour Manal Issa", selon ses propres termes.
Lors du tournage de la scène de sexe entre Manal Issa et Paul Hamy la première semaine, la jeune actrice a fondu en larmes. "Elle m’a avoué qu’elle pleurait de bonheur parce qu’elle se sentait enfin «voler » ! Manal a vécu viscéralement le parcours de son personnage", se souvient la réalisatrice.
Peur de rien a obtenu le Prix de l'Académie Lumière (prix de la presse étrangère).