Film culte du cinéma de cape et d’épée qui a bercé mon enfance de tout jeune cinéphile, Les Aventures de Robin des Bois de Michael Curtiz et William Keighley est pour moi un film juste inoubliable car m’ayant permis de me passionner pour ce personnage mais aussi pour cette période moyenâgeuse qui m’inspira de nombreuses histoires avec les jouet de mon enfance, notamment en reconstituant des batailles et des combats de chevaliers. Parti pour les croisades, le roi Richard Cœur-de-Lion est fait prisonnier par Leopold d’Autriche qui demande une rançon. Plutôt que de payer, le prince Jean, frère du roi, s’installe sur le trône d’Angleterre, aidé de son bras droit, l’infâme Charles de Gisbourne. Robin de Locksley, jeune seigneur saxon et archer de grande valeur, refuse de reconnaître l’usurpateur normand et organise dans la forêt de Sherwood la résistance pour lutter contre le prince Jean et sauver le roi Richard. Sorti le 14 mai 1938, Les Aventures de Robin des Bois est depuis ce jour le film le plus emblématique du célèbre archer d’Angleterre et occupa une place importante dans l’évolution de l’industrie du cinéma. Il faut en effet savoir que le film de Curtiz et Keighley fut l’un des tous premiers « blockbusters » du cinéma car ces Aventures de Robin des Bois furent à l’époque le film plus cher jamais produit par la Warner Bros pour un budget avoisinant les 1 900 000 dollars, ce qui était pour l’époque une somme astronomique ! Et pire, le film failli mal finir à cause des dépassements de budget conséquents, qui atteindra au final les deux millions de dollars ce qui correspond aujourd’hui à un budget de trente millions, et par les délais difficile à respecter. Et il faut aussi signaler que ce film de 1938 est un des premiers à sortir en couleur grâce au procédé du Technicolor qui était seulement utilisé pour les comédies musicales de l’époque. En sortant un film d’aventure dans ce format, la Warner visait à proposer un film plus ambitieux que le reste des productions du moment. Et une fois dans les salles de cinéma, Les Aventures de Robin des Bois furent un grand succès commercial et le film ressortira même en 1948 pour être encore un succès. Il fut par ailleurs nominé dans la catégorie de Meilleur film à la cérémonie des Oscars de 1939 et reçus trois statuettes : Meilleure direction artistique, Meilleur montage et Meilleure musique. Mais maintenant venons-en au film si vous le voulez bien. Découvert lorsque j’étais tout petit sur une cassette VHS enregistrée, je crois que Les Aventures de Robin des Bois était un des films que je me repassais le plus avec les James Bond version Sean Connery et Roger Moore. Il a tout simplement contribué, et sans que je le sache, à l’amour que je porte pour le cinéma aujourd’hui. Comment ne pas être impressionné lorsqu’on est tout petit par ces décors pleins de couleurs, les combats d’épées, les concours de tirs à l’arc et autres embuscades tendues par Robin des Bois et ses hommes dans la forêt de Sherwood ? J’ai tout de suite été emporté par ce film car il possède une histoire passionnante de bout en bout car reprenant cette légende de Robin des Bois et nous retrouvons ainsi tous ses éléments principaux : la forêt de Sherwood, Lady Marianne, Petit Jean, frère Tuck, le prince Jean, les batailles, l’arc et les flèches ou encore ce côté romanesque. Le film est très dynamique grâce à ses multiples morceaux de bravoures comme la bataille finale dans le château et le superbe duel à l’épée opposant Robin à Charles de Gisbourne, la meilleure scène d’action du film et je trouve les chorégraphies du combat très bien orchestrés par les acteurs et les cascadeurs pour l’époque. Et certaines scènes restent encore aujourd’hui magiques comme tous les moments de rencontre qui réunissent des personnages pour la première fois dans l’histoire comme cette belle scène de combat de bâton entre Robin et Petit Jean ou le duel comique entre notre prince des voleurs et frère Tuck. Et quand je n’étais qu’un tout jeune passionné de cinéma qui ne le savait même pas encore et qui voyait les grandes scènes de festin, et bien celles-ci me donnaient toujours une sensation de faim et c’est encore le cas aujourd’hui car quand vous voyez ces grands repas dans la forêt de Sherwood où les hommes s’empilent des sangliers et des poulets grillés au feu, il n’y a rien de mieux pour vous mettre l’appétit à la bouche ! Le film de Michael Curtiz et William Keighley était pour l’époque une totale réussite artistique, mais aujourd’hui et chez certains spectateurs, ce côté kitch avec les costumes moulants, les décors en carton-pâte et les couleurs très flashy ne passeront plus. Personnellement cela ne m’a pas dérangé, à cause du souvenir de ce film mais j’aime aussi cette ambiance de film de cape et d’épée à l’ancienne, et il faut quand même remettre le film dans son contexte de sortie, il date de 1938, il a donc aujourd’hui 76 ans d’où cet aspect qui est aujourd’hui pour nous spectateurs vivant en plein début de XXIème siècle, très dépassé. Mais cela n’empêche pas Les Aventures de Robin des Bois d’être selon moi un film culte du cinéma où tout est parfait, du scénario à la musique, qui est, elle, de son côté, peut-être trop présente mais c’est l’époque qui voulait sas doute ça, en passant par la mise en scène et aussi et surtout par les acteurs. Car cette adaptation de la légende de Robin des Bois ne serait rien sans son interprète principal qui a donc permis de hisser ce film parmi les meilleurs du genre et à peut-être même contribué à en faire de lui la meilleure adaptation de cette incroyable légende, j’ai nommé : le grand Errol Flynn. Armé de son arc, vêtu de son chapeau inoubliable, portant magnifiquement la moustache et la barbiche et le tout accompagné de ses collants verts moulant juste mythique, l’acteur américain trouvait en ce film l’un de ses rôles les plus mémorables au cinéma. Souvent parodié avec les fameux collants verts comme par exemple dans OSS 117 : Rio ne répond plus de Michel Hazanavicius où Jean Dujardin les portes très bien, Errol Flynn est sans doute LE visage cinématographique de Robin des Bois par excellence : charismatique, plein de panache, pétillant, courageux et déterminé, jamais Robin des Bois n’aura été aussi bien interprété au cinéma, mais n’oublions tout de même pas les prestations de Kevin Costner et de Russell Crowe toutes les deux excellentes car apportant plus de crédibilité, de noirceur et de réalisme au personnage. Reposant sur les épaules de la star qu’est Errol Flynn, le film de Curtiz fait également intervenir une autre légende du Septième Art qu’est Olivia de Havilland dans le rôle de Lady Marianne et qui tournait son quatrième film en la compagnie d’Errol Flynn et les deux acteurs tourneront ensemble encore quatre autres films de plus après Les Aventures de Robin des Bois. Le couple fait des étincelles à l’écran et apporte cette touche de lyrisme et de sentiments pour que le long-métrage remplisse parfaitement son cahier des charges de film de cape et d’épée. Avec de parfaits méchants superbement interprétés par Basil Rathbone et Claude Rains, ces Aventures de Robin des Bois constituent le parfait film d’aventure à l’ancienne de l’âge d’or d’Hollywood, à voir et à revoir ne serait-ce que pour Errol Flynn et ses joyeux compagnons de Sherwood qui mènent la vie dur au prince Jean. Un film culte de mon enfance et aussi du Septième Art que je vous recommande chaudement chers lecteurs et lectrices.