Une chose est sûre désormais, Guillaume Canet a trouvé sa voie : celle des rôles de psychopathes / meurtriers. Il porte à lui tout seul ce film glauque, d'une noirceur étouffante, et parfaitement mis en scène. Où comment mettre mal à l'aise le spectateur sur le questionnement du pardon. La maladie autorise-t-elle la clémence ?
Cédric Anger nous plonge dans la vie d'un Homme doublement malade. Schizophrène et tueur impulsif, Franck Neuhart est à la fois flic, et le fugitif qu'il doit coffrer. Mais ne vous attendez pas à un film de courses poursuites et d'interpélations spectaculaires, mais plutôt à une véritable introspection dramatique et psychologique. Guillaume Canet nous offre une belle prestation et entre complètement dans la peau de son personnage. Les scènes de meurtres sont froides et sortent des sentiers battus. Attention spoilers. La fin du film ouvre le débat intéressant sur la culpabilité criminelle des tueurs dits "malades". Comme de très nombreux cas existants dans le monde, Franck est jugé non responsable de ses actes. Est-ce juste? Après avoir observer son quotidien pendant presque deux heures, ce sera à vous de juger.
Une grande partie du film ne concerne pas le périple meurtrier du personnage, son parcours criminel et l'enquête (moi qui avais peur de trouver un polar), mais concerne en grande partie son comportement, son psychisme et ses troubles. Place à de nombreux gros plans sur le visage de Guillaume Canet, place à son errance, place aux émois d'un flirt fictif, ses relations avec ses collègues, sa famille etc... le périple meurtrier et l'enquête sont relégués au second plan. Le film n'en devient que plus lent, et disons le, pour moi quelque peu ennuyeux. Bref même si Guillaume Canet est parfait dans son rôle je n'ai pas retrouvé le rythme que j’espérais et encore moins un film palpitant.
excellent guillaume canet ! film surprenant qui nous plonge dans un décor des années 70. l'ambiance est lourde dans ce polar réaliste ou le spectateur est tenu en haleine pendant toute la durée du film. Guillaume canet tient le film a lui seul et passe en revue toutes les émotions d'un acteur.
Dans une reconstitution minutieuse et soignée des années 70, Cédric Anger nous plonge dans la froidure et la tristesse de la province en hiver, avec une mise en scène s’attachant à raconter en détail la vie du gendarme meurtrier durant les mois durant où il a sévi. Dans le rôle principal, Guillaume Canet se montre convaincant avec son visage juvénile et innocent contrastant bien avec sa psychologie sombre et tourmentée. Avec une mise en scène assez dépouillée, des dialogues à l’économie et des images aux tons gris délavés assez saisissants, le film joue avant tout sur l’atmosphère, sur le cadre de cette histoire, nous ramenant, par certains aspects, aux premiers films de Corneau ou au cinéma de Melville, avec cette patte, ce ton détaché et cette maitrise qui empêche le film de sombre dans le démonstratif et le glauque. Car malgré la violence des meurtres, le réalisateur réussit à toujours garder la distance nécessaire à ce genre de récit, faisant de son film un portrait assez subtil et sans jugement d’un homme qui gardera jusqu’au bout son mystère son opacité.
La caméra ne va pas lâcher le tueur, incarné par un Guillaume Canet glaçant, traquant et analysant son comportement, son mode opératoire, ses névroses, son rapport aux femmes... Privé de toute empathie (dans un polar classique, on peut se raccrocher aux enquêteurs), le spectateur est dans une situation assez inconfortable, et accompagne le criminel dans sa chute. C'est un film très bien réalisé, à l'ambiance forcément très sombre, où le ressenti est étrange et prégnant.
Une histoire originale, bien jouée par G Canet. Avec parfois quelques langueurs, mais aussi du suspense, un film halletant. UN bon film français , un triller de haut vol.
Pour son troisième long-métrage, Cédric Anger décide de se pencher sur un fait divers particulièrement singulier, qui agita la Picardie à la fin des années 70, l'affaire dite du "tueur de l'Oise". A peine remise de la psychose collective engendrée par les crimes de Marcel Barbeault, autre sociopathe du cru, cette région est à nouveau secouée par des agressions sauvages et gratuites. Après un an d'enquête infructueuse, le gendarme Alain Lamare finit par être confondu, et on découvre alors l'incroyable face cachée de cet enquêteur acharné, qui promettait d'avoir "la peau de ce salaud", tout en envoyant dans le même temps des lettres anonymes pour revendiquer ses actes barbares... "La prochaine fois je viserai le cœur" (2014) est donc un portrait de Lamare, qui met en évidences les multiples failles de cet être paradoxal, comme autant de pistes potentielles pour expliquer sa déviance : maladie mentale (il sera déclaré irresponsable de ses actes), hallucinations, homosexualité refoulée, éjaculation précoce,... Guillaume Canet incarne avec talent ce personnage complexe et torturé. Hélas, en se limitant au point de vue du tueur, le film d'Anger manque terriblement de souffle et de suspense. Je comprends que le réalisateur n'ait pas voulu tourner un ersatz de "Faites entrer l'accusé" sur grand écran, mais cette enquête passionnante aurais mérité une approche plus orientée polar, tant les aspects mystérieux et les rebondissements semblaient potentiellement romanesques. Au contraire, on se trouve face à un film lent, à l'ambiance glauque et déprimante, soulignée par une photographie grisâtre. La mise en scène est fluide mais peu inventive, très académique. Bref, "La prochaine fois je viserai le cœur" n'est pas très enthousiasmant. Heureusement que l'interprétation sauve le film, Canet et Ana Girardot en tête. Je dois quand même préciser que je connaissais très bien l'affaire Lamare, ce qui a forcément nui à mon ressenti global. 3 petites étoiles.
Anxiogène!!! G.Canet excellent en psychopathe. pas de course poursuite, pas de tentative d'explication psychiatrique du tueur, façon interessante d'aborder ce fait divers.
Un fait divers dans les années 70 qui fait froid dans le dos réalisé par le cinéaste Cédric Anger !! Un jeune gendarme a une double vie, il exerce son métier avec professionnalisme mais c'est aussi, suivant ses humeurs, un tueur en série qui assassine des jeunes lycéennes souvent en les prenant en auto stop. Il efface ses empreintes et enquète anonymement sur le meurtrier. Pour définir sa personnalité, c'est un homme perturbé et a une liaison avec une jeune femme amoureuse mais émotive. Drole de film à l'ambiance assez bizarre mais qui vaut le coup d'œil d'aller le voir. La principale force de ce long métrage, c'est l'interprétation de Guillaume Canet à la fois inquiétant et sobre qui nous montre une nouvelle facette de son talent. Ana Girardot est excellente à ses cotés. L'ambiance, les décors, voitures, fringues des années 70 sont bien retransmises. Amateurs de psychologie troubles ou les cinéphiles curieux, ce film est pour vous.