De l'eau à foison. Des vagues, des bourrasques, de la pluie, de la neige même. Tant d'humidité cinématographique ferait pâlir les enfants du Sahel.
Ce film d'action raconte l'histoire vraie d'un périlleux sauvetage effectué par un bateau de petite taille pour un navire de grande taille, coupé en deux accidentellement et menaçant, bien évidemment, de sombrer dans d'effrayants délais. La problématique: faire tenir une trentaine de marins remontés et dont la délicatesse n'est pas le fort, sur un frêle esquif d'une dizaine de mètres. Le tout se passant, pour corser l'affaire au début des années cinquante; oubliés donc les hélicoptères, les GPS, les moyens sophistiqués de secours qui même s'ils ne sont pas toujours efficaces à cent pour cent, ont au moins le mérite de rassurer les flippés en perdition.
Je pense, au sortir de cette salle obscure, à ma chère amie Tatiana Riegel, qui a passé des mois dans l'obscurité d'une salle de montage américaine, pour confectionner, d'un mélange d'inspiration, d'intuition, d'informatisation, ce long film d'action qui en jette. Et c'est le résultat qu'attend le spectateur, friand de ce genre de show. Le cambouis, la sueur, les cris, les odeurs d'essence, la chaleur étouffante de la salle des machines en font un film de mec, avec, il la fallait, cette petite touche de féminité en la personne de la glamour Miriam, attendant toute élégante, le retour de son héros, parti dans la tourmente pour n'en peut-être pas revenir.
Il me souvient de la Baie des Fourmis à Beaulieu-sur-Mer, où je nageais, enfant, et où je me prenais pour un héros lorsque je parvenais à atteindre la barrière de bouées orange, dans une méditerranée d'huile esthétisée par le bleu azur du ciel.
Courageux bonshommes, besogneuse Tatiana.