Ah Mélanie Laurent ! Elle me touche en tant qu’actrice mais encore plus en tant que réalisatrice. Elle a cette façon particulière de filmer ses acteurs qui nous touche au plus profond de notre être. « Les adoptés » m’avait déjà laissé sans voix et en larmes. Elle a cette fibre de cinéaste dans le sang, a l’art de savoir raconter des histoires touchantes et de les mettre en scène avec intelligence. Que dire de « Respire » : Le jeu des 2 actrices est incroyable d’authenticité je pense notamment à Lou de Laâge qui m’a clairement rappelé une fille qui était au lycée avec moi et avait exactement le même genre. La montée en puissance de l’enfermement psychologique de Charlie est bien menée. En clair je ne lui trouve pas de défaut particulier hormis peut être une fin prévisible mais ce qui est sûr c’est que Mélanie Laurent fait désormais partie de ma short list des réalisateurs à suivre…
Pas mal ce "respire". Bien oppressant dans sa mise en scène et le jeu de ses actrices ! L'idée principale du film, la manipulation d'une douce et gentille jeune ado par une perverse narcissique ayant rapidement pris lieu et place de meilleure amie nous entrainent dans une spirale de violence psychologique très forte dans laquelle personne ne ressort indemne.
Présenté à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes cette année où il a été acclamé, Respire le nouveau film de Mélanie Laurent n'arrive qu'en cette fin d'année sur tous les écrans. Peut être une stratégie pour être bien placé dans la course aux César où le film semble avoir toutes ses chances ?
Pour son second long métrage en tant que réalisatrice, l'actrice Mélanie Laurent choisi d'adapter le roman Respire de Anne-Sophie Brasme qui l'avait profondément marqué lorsqu'elle l'a découvert à 17 ans. Une histoire qu'elle a cependant légérement modifiée pour s’intéresser avant tout à son thème mais dont elle a transformée les héroïnes de collégiennes en lycéennes de 17 ans.
Respire traite d'un sujet à la vogue ces derniers temps, celui des pervers narcissiques. Des personnes manipulatrices qui simulent une amitié sincère pour mieux écraser leurs victimes. Un coup meilleur ami, il peut subitement devenir froid et cassant, se servant des autres pour briller en société en rabaissant les autres. Avec Respire, Mélanie Laurent pose la question de ce qu'est réellement l'amitié.
Cette histoire d'amitié fusionnelle flirtant presque avec de l'amour racontée par Mélanie Laurent rappelle par moment La Vie d'Adèle. Le personnage de Charlie développe une attirance quasi magnétique pour Sarah au point même de tourner le dos à ses anciennes amies, un peu comme Adèle Exarchopoulos avec Léa Seydoux. La réalisatrice va même rajouter une scène avec le même genre de percussions que dans le film de Kechiche (clin d'oeil ?). Son film est cependant bien mieux réalisé avec de belles images et des dialogues moins banaux.
Découverte avec son petit rôle dans Le Moine où elle affolait Vincent Cassel, la jeune Joséphine Japy joue Charlie, personnage principal de cette intrigue qui confirme tout le bien que l'on pensait déjà d'elle. Toute mignonne et sensible, il est impossible de ne pas vouloir prendre sa défense. Le personnage de Sarah est joué par Lou de Laâge vu récemment dans Jappeloup et qui curieusement semble être la porte parole de Mélanie Laurent comme si la réalisatrice s'était imaginée dans le rôle. Des intonations aux mots du personnage on a vraiment l'impression de l'entendre, cela n'enlève cependant rien au talent de la belle Lou De Laâge qui maîtrise à la perfection le caractère de ce personnage.
En jeune mère de famille de Charlie, Isabelle Carré est totalement métamorphosée. Bien souvent sans maquillage, elle joue avec brio une femme désemparée trop soucieuse de ses propres problèmes de couple pour comprendre la détresse de sa fille. De manière générale, Mélanie Laurent ne ménage pas trop les adultes du film comme si elle avait des comptes à régler. A noter aussi dans les rôles des copains Thomas Soliveres découvert dans Intouchables. ainsi que Louise Grinberg vu comme lui dans A Toute Epreuve.
L'expression "mieux vaut être seul que mal accompagné" prend tout son sens avec Respire. Cette histoire d'amitié toxique n'inspire pas à se faire des amis. L'hypocrisie domine en effet bien souvent toute relation et lorsque cela va aussi loin que dans ce récit, on en sort définitivement pas indemme. Très émouvant, Respire est un film choc qui vaut particulièrement le détour pour ces deux jeunes actrices dont il s'agit du plus grand rôle à ce jour, deux véritables révélations dont on entendra parler longtemps.
C'est simple : j'ai adoré ce film. je ne doutais pas de l'intelligence ni du talent de Mélanie Laurent comme réalisatrice et ce "Respire" n'a fait que confirmer ce que je pensais déjà !
Cette histoire d'une fille manipulée est subtilement dosée grâce à une trame parfaitement maîtrisée, qui rappelle cette forme de suspens moral propre à Truffaut. Il ne s'agit pas d'un suspens de thriller mais vous savez, cette forme de tension psychique qui tient en haleine. On sent bien que nous sommes face à un opus qui va crescendo, que nous ne sommes pas loin d'un drame qui se construit, de manière latente mais bien réelle. Mais au travers de ces filles perdues et fragiles, ce sont aussi des histoires de femmes meurtries, blessées, dans une folle désespérance. Isabelle Carré, sans fard et qui sombre est magnifiquement triste et tristement bouleversante. Toutefois, tandis qu'elle commence à renaître douloureusement et très doucement, sa fille, exceptionnellement campée par Joséphine Japy (si elle n'a pas le prix du jeune espoir féminin aux César, j'amène une banderole de protestation au théâtre du Châtelet) n'en finit plus de ne plus respirer et de chuter dans un état irrépressible qui glace, touche et finit par nous prendre aux tripes ! Je pense réellement que ce film est très féminin dans sa manière de voir les choses et parce qu'il nous parle d'adolescentes auxquelles nous ne préférons pas nous référer. Pourtant en chacune de nous il y a forcément un tout petit peu de l'une ou de l'autre de ces filles quand nous avions leur âge...
alors peut-être qu'on peut reprocher à cette histoire de ne pas nous en dire plus sur les autres personnages et en même temps, la force de la réalisation est d'installer très vite le spectateur dans ce drame. En outre, j'aime beaucoup ce parti pris d'avoir entièrement centré le film sur les deux protagonistes, par des plans italiens et rapprochés, renforçant ce quasi huis clos psychologique qui se déroule sous nos yeux et sous les yeux de tous les seconds rôles ! Et quand la réalisatrice prend de la distance avec les personnages ce n'est que pour mieux nous montrer la solitude horrible, asthmatique et oppressante qui hante l'esprit de Sarah et Charlène.
Quand on ressort de Respire", le bol d'air" très frais fait du bien et si l'on reste un peu sur sa fin (mais aurait été trop et inutile) je suis restée "scotchée" par cette asphyxie mentale !!!!
Pas grand chose à sauver dans ce film, si ce n'est quelques plans. Le reste n'est que du sous-cinéma. Une histoire déjà-vu mais en moins bien. La mise en place de l'histoire est ratée, à part partager une cigarette (50 % des plans du film), on ne comprend pas comment l'héroïne se rapproche de sa nouvelle amie. Les relations entre l'héroïne, sa mère et son père sont ridicules, tout est raccourci. Après, tout sent le réchauffé et aucune émotion n'est transmise à l'écran. La fin était inévitable, pas le film heureusement.
Mélanie Laurent confirme avec ce deuxième film un talent et une marque de fabrique. Charlie, jeune fille sage et tranquille, va voir débarquer dans sa vie la pétillante Sarah. Avec un culot pas possible et un charme désarmant Sarah va littéralement engloutir Charlie et faire d’elle ce qu’elle veut. C’est la mécanique bien huilée de l’emprise d’une personne sur une autre qui va se mettre en place, lentement mais sûrement. Les deux actrices sont formidables et c’est extrêmement bien filmé. Du coup on voit exactement à quel moment où tout dérape, il aura suffit d’un mot, d’une malheureuse phrase, et, là ou une autre personne n’y aurait même pas fait attention, Sarah elle y voit une trahison terrible. Commence alors la lente descente aux enfer pour la pauvre Charlie qui, quoiqu’elle fasse, quoiqu’elle dise, se laissera engloutir par Sarah. Charlie ne vit plus à présent que par Sarah, Sarah l’intelligente, Sarah qui sait tout, Sarah la belle, Sarah que tout le monde regarde et qui va jusqu’à nous faire croire à l’inversion des rôles. Un piège mortel. 4 étoiles.
Après Les Adoptés, très beau premier film plein de tendresse et d’élégance, Mélanie Laurent repasse derrière la caméra et nous livre un drame sur une rencontre toxique.
Librement inspiré du roman d’Anne-Sophie Brasme, Respire met en scène une amitié fusionnelle qui bascule sournoisement vers des rapports tyranniques.
Avec finesse et habileté, Mélanie Laurent filme l’évolution de la relation exclusive qu’entretiennent Charlie (Joséphine Japy), adolescente discrète et réservée, et Sarah (Lou de Laâge), un caractère volcanique qui aime être le centre d’attention. Mais une fois la complicité établie, le piège de la fascination se referme sur Charlie. Sarah, perverse narcissique, peut alors faire tomber le masque.
Des plans larges aux plans resserrés, de la mise en scène lumineuse au flou grandissant, de la légèreté à la suffocation, la caméra virevolte et capte les instants de sensualité et d’incompréhension, de manipulation et de soumission, de violence et de trahison de façon saisissante...
Belle interprétation des deux comédiennes, bien choisies chacune dans leur rôle. Mention spéciale aussi à Isabelle CARRE toujours aussi juste dans ses rôles On s'attendait à voir une "vie d'Adèle" N°2; le thème de l'homosexualité féminine reste sous-jacent, mais on en reste au stade des suppositions et c'est finalement mieux de garder une part de mystère. C'est plutôt l'aspect psychologique qui est développé, et ces moments de l'adolescence ou les sentiments sont parfois exacerbés , des amours ou des haines définitives et des"premières fois" . La mise en place des personnages est toutefois un peu longue et je pense que le côté "perverse narcissique" de Sarah aurait pu être poussé encore plus loin tout en étant crédible...
Une bonne interprétation, une réalisation recherchée, un montage harmonieux... Mais la relation entre les deux personnages principaux manquent de piment. Ou est donc la perverse narcissique qui prend plaisir a détruire son entourage ? Le manque d'intensité plombe le film. La fin du film n'est pas crédible pour un sou. Dommage, car il y avait de bonnes idées.
Un film touchant et poignant dont on ne ressort pas indemne. Mélanie Laurent, prend le sujet de l'adolescence, maintes et maintes fois abordé et réussit à le présenter différemment avec brio et réalisme. Nous ne sommes pas là pour assister à un diaporama complet de tout ce qui se passe durant cette période charnière de la jeunesse, mais plutôt pour mettre le doigt sur une réalité peu connue et très taboue de cette étape de la vie dont sont victimes certains enfants. Les actrices nous font oublier très vite que nous sommes dans un film et nous vibrons avec elles, dans les hauts comme dans les bas. Pour tous ceux et celles qui ont été confronté aux difficultés voir même à la cruauté de l'adolescence, RESPIRE est un film qui leur parlera et qui leur remettra une boule au ventre... Et pour tous ceux qui ont des enfants en âge de vivre tout cela, ce film continuera de vivre bien au delà de la salle de cinéma...