Un film qui promet beaucoup au départ, entre son casting qui compte Rosamund Pike et Nick Nolte et sa scène-choc qui pourrait bien s'ensuivre d'une intrigue intéressante, mais malheureusement ne tient aucune de ses belles paroles. Dommage, car si l'on ne peut pas vraiment jeter la pierre aux comédiens (on les plaint plus qu'on ne les accuse, d'être dans une telle galère filmique sans intérêt), on peut accabler tout du long un scénario qui n'a rien à nous offrir juste après l'acte-clé (le viol et passage à tabac de l'infirmière qui se fait ensuite licencier à cause de ses tremblements de mains nerveux, suivi par une latence qui n'attend que la confrontation entre bourreau et victime), puis flirt gentillet avec le violeur (une contre-production qui nous écœure d'abord, faisant passer un message sur le pardon plus que douteux... Tout le monde a droit à une seconde chance, mais quand même...) et final qui nous promet (encore...) beaucoup pour ne rien nous dévoiler (et oui : encore). On nous place dans une scène de
mutilation vengeresse dans laquelle l'infirmière va prendre sa revanche sur cet homme qui lui a tout fait perdre, on espère donc une scène où elle lui en fasse baver un minimum
(même sans trop en voir, l'intérêt est symbolique et pas tant dans une démonstration de gore qui serait gratuite), mais le scénario va choisir plusieurs faux-pas consécutifs : premièrement, de faire avouer à notre héroïne qu'elle a
empoisonné le brave chien de son père
(ce qui nous la fait détester immédiatement), ensuite, de balancer par terre une prothèse de main en plastique très mal faite, et enfin de conclure en coupant carrément la scène avant de savoir ce que l'infirmière décide
de faire à son violeur
. Pas de réponse quant à son sort, si ce n'est que l'on devine que
ce criminel ne risque pas de remettre le couvert de nouveau (on suppose qu'il est mort, si elle dit à son père qu'elle ne craint plus rien)
. Pour ajouter au tout, on déteste le titre français de Return to Sender (normalement "Retour à l'envoyeur") traduit par Le Mal en elle, comme si le monstre du film était celle qui se fait sauvagement frapper et violer sans avoir rien demandé... Un comble. Le titre anglais était un peu mensonger, puisque le fameux "retour", nous n'en voyons que la première minute avant que cela ne coupe, mais le titre français, lui, est hasardeux. Un film qui ressemble à un téléfilm sans aucun goût scénaristique, qui joue beaucoup sur les noms en tête d'affiche et son début prometteur (mensonger).