Eh ben, moi je l'ai trouvé assez puissant ce film. J'y ai même vu planer l'ombre d'un Pacino dans le parrain (oui, oui, je m'emballe). Non seulement grâce à l'acteur principal qui lui ressemble parfois mais aussi à travers ses rapports avec le milieu, avec sa femme, avec un semblant de droiture qu'il essaie de préserver. Ouep, et puis la réalisation est hyper soignée, le scenario est fouillé... bref, bonne surprise (demi-surprise puisque Margin Call c'était déjà vachement bien.)
"A most violent year" est personnellement une déception. Avec beaucoup d'atouts à faire valoir, comme de splendides acteurs et une photographie à couper le souffler (le NewYork des années 80 est sublime), l'oeuvre du réalisateur de l'excellent "Margin Call" manque clairement de dynamisme, même si on se rend bien compte de la volonté du réalisateur à ce que cela soit le cas. Le problème, c'est qu'avec un sujet aussi peu prenant à la base, l'ennui pointe vite le bout de son nez. Comme une magnifique femme sans charme, mon esprit devrait vite oublier cette production quelque peu soporifique.
J’ai pas accroché au film. L’histoire est intéressante, ce businessman qui veut rester honnête contre vent et marée, alors que tout lui tombe sur la gueule et le force à devoir franchir la ligne. Mais voilà, il manque du rythme dans tout ça, certains éléments sont mal menés, la fin est complètement WTF (spoiler: c’est quoi là cette histoire d’argent détourné ? sans déconner, la femme attend que son mari soit dans la merde absolu, qu’il soit obligé de ramper devant ses rivaux pour lui dire la bouche en cœur « chéri, j’ai détourné ton fric et j’ai plein de sous qui peuvent nous aider » ) en plus d’être largement prévisible (spoiler: « mais vas-y, suicide-toi qu’on en finisse ! » ). Bref, à la limite de l’arnaque. Les rôles secondaires (l’avocat, le procureur, le chauffeur…) sont très mal menés également, au final il n’y a que le personnage principal d’Abel et sa femme qui sortent du lot. Mais voilà, franchement je n’ai pas accroché à l’histoire, on a l’impression d’un incroyable gâchis. Le casting est correct sans plus. Techniquement le film est pas mal avec une musique classique pour le genre, des décors recréant plutôt bien l’époque et une mise en scène efficace avec quelques plans et scènes bien sympas, mais s’inspirant là aussi de ce qui a déjà été fait (ceux qui ont vu French Connection comprendront).
Bref, je m’attendais à un bon petit thriller bien sympa ; au lieu de ça, un film mal maîtrisé, une histoire mal menée et au final un résultat presque ennuyeux.
J.C Chandor est un bon metteur en scène. Et il ne se prive pas de nous le rappeler plan par plan, montage minutieux en main et multi-références à la boutonnière (Lumet, Coppola, Scorcese jusqu'à James Gray- tout y passe de ce qu'il s'est filmé de beau et bon à NYC depuis les années 70). Est-ce un bon auteur pour autant? La réponse à cette question est malheureusement moins flatteuse. Le rêve américain avait-il besoin d'un énième flingage en règle? Surtout que là, aucun poncif ne nous est épargné: l'immigré est intègre et travailleur et le monde autour de lui est intégralement corrompu. De ses concurrents héritiers-fils et filles à papa au procureur ambitieux en passant par les banquiers sans parole et cerise sur la gâteau, sa propre femme, modèle de WASP-voyou, pas un n'en sort indemne et notre "bon sauvage" capitaliste finira par s'apercevoir que l'intégrité est un luxe qu'il ne peut pas se permettre. A Most Violent Year est une exhumation pour rejouer un enterrement dans un cercueil plus rutilant.
Très bon film. La mise en scène est superbe et les comédiens très bons. Sur le papier, l'histoire peut paraître absurde : un vendeur de fioul cherchant 1,5 millions de dollars pour acheter un terrain en bordure de l'Hudson. Mais cela montre la réalité des relations entre honnêtes gens et mafieux dans l'anxiogène New York des années 1980. Seule une scène ratée à la toute fin vient ternir le bon scénario.
Magnifique dans l'exécution, ce film éblouit par sa technique, ses acteurs, l'équilibre et la maîtrise de l'habillage sonore. Mais c'est l'exemple parfait de la nécessité d'avoir une bonne histoire coûte que coûte pour qu'un film soit grandiose. Or, ici, le soufflé retombe sans avoir atteint des sommets. Le brio de la réalisation ne rattrape pas cette absence. Certainsappellerontcela de la finesse, cela me rappelle un bon restaurant dont on repartirait enayant encore faim...
Scénario en trompe-l'oeil, en apparence très linéaire, mais dont la tension repose sur un non-dit permanent, sur un mensonge implicite, sur l'ignorance du spectacteur quant à la vraie nature du protagoniste au travers duquel il vit l'histoire. Abel Morales, dont la composition par Oscar Isaac rappelle fortement le Corleone campé par Al Pacino dans le parrain 2, revendique une probité, une intégrité qui se voudrait admirable. Mais l'est-elle honnêtement ? Ceux qui l'entourent ne participe-t-il pas à ce mensonge ? La question reste en suspens tout le long du film, mais beaucoup d'indices renforcent l'hypothèse que nous vivons le film au travers de ce déni. Le point faible du film réside dans les dialogues qui jouent à l'excès la carte de l'implicite, ponctuant chaque conversation de "je sais" ou autres phrases définitives sensés nous faire comprendre que c'est à nous de comprendre. Ce ressort usé jusqu'à la corde et une scène finale dont le drame parait un peu forcé tant scénaristiquement que psychologiquement, gâchent quelque peu le plaisir que nous apportent une mise en scène tout en tension, un jeu de comédien impeccable, une reconstitution stupéfiante du NY pre-Rudolph Giulani et une photographie crue et magnifique.
Belle photo, belle mise en scène, beaux acteurs.... et scénario manquant un peu de profondeur notamment sur la fin... a aller voir quand même sans hésitation.
Dans une ville où tout n'est que violence, J.C. Chandor, après l'intimiste et grandiose "All Is Lost", pose sa caméra dans un champ de fleurs empoisonnées. Brillamment gouverné par une photographie démentiel, il trace sa route dans l'atmosphère pro-américaine, entre neige, verglas et sang comme déneigeuse, et invoque une tension perpétuelle de tous les instants. Et comme à chacun de ses longs, ses acteurs sont des concentrés pur d'énergie et d'émotions, oscillant entre désir, devoir et minimalisme sentimental. Isaac et Chastain y arrivent à merveille. Et c'est sûrement pour ça qu'ils parviennent sans mal à nous faire aimer à ce point ces personnages : car ils pensent à leurs intérêts, n'arrêtent jamais leurs efforts à cause d'un quelconque danger de pacotille. "A Most Violent Year" est un bijou de mise en scène trempé dans le dur acier de la réalité, pour en accentuer la beauté.
Après deux très bons films qui ont créé la suprise, JC Chandor continue de nous régaler. Sa façon de filmer transcende ici l'histoire, l'action et la violence soudaines rentrant très naturellement dans le quotidien des héros. A most violent year nous propose un scénario en béton allié à une mise en scène magistrale. La photographie est superbe également. Enfin citons les acteurs qui sont au top, des têtes d'affiche jusqu'au second rôle. O Isaac incarne formidablement un homme droit dans ses bottes contre vents et marées. Mais son côté jusqu'au boutiste et son inaltérable force intérieure peuvent lui amener un manque d'empathie et une trop grande exigence vis à vis des gens qu'il côtoie. Bref, le personnage n'est pas parfaitement lisse et c'est tant mieux !
Film très décevant par rapport aux critiques dont il bénéficie. L'intrigue est peu haletante et se perd en dialogues interminables. Petit budget car les scènes d'action sont rares, dommage pour un polar. L'acteur principal est un sous Al Pacino, et Jessica Chastain ne relève pas le niveau. Bref, on s'ennuie ferme. A genre, cadre et époque équivalents, un polar noir dans le New York de 1980, revoyez plutôt Blood Ties de Guillaume Canet, cent fois meilleur ! On peut regretter aussi la pauvreté des images du New York des années 80, on aurait pu imaginer qu'avec le truchement des images de synthèse, le réalisateur nous aurait concocté une jolie skyline avec le world trade center en point d'orgue ... Mais rien de tout ça. J'ai revu récemment L'année du dragon de Michael Cimino avec Mickey Rourke de 1985 ... Un esthétisme, une intrigue, des acteurs ... Et un hommage magnifique à la beauté de New York. A revoir !
Si, sur la forme et l’interprétation des acteurs principaux, il n’y a pas grand-chose à redire, il n’en reste pas moins que A most violent year ne m’a pas totalement convaincu, notamment du fait de quelques longueurs et d’un scénario qui peine à véritablement poser des enjeux forts.