Ça y est il est temps de clôturer l'année cinématographique de 2014, car oui même si à l'heure ou j'écris ma critique on est en 2015, le film est techniquement sortie en 2014 donc il fait pour moi partie de cette cuvée et je me devais de voir le nouveau J.C. Chandor avant d'entamer la nouvelle année. Surtout qu'il m'avait déjà fait forte impression avec ses deux premiers films, le réussi mais académique Margin Call et le sympathique mais un peu long All is Lost. Deux films qui avait fait sensation car ils étaient formellement intéressant, surtout le deuxième mais surtout qui se montrait assez habile dans leur écritures, surtout le premier, le deuxième étant plus restreint de ce coté ce qui en fait selon moi son défaut. Car Chandor à des thématiques qu'il souhaite explorer et il s'impose déjà comme un auteur accompli et passionnant, car même si ses thèmes sont classiques comme l’intégrité, la poursuite d'un rêve et les questionnements moraux sur les moyens pour y parvenir, il arrive globalement à détourner les poncifs et clichés de ce genre de thème pour proposer une relecture bien pensé d'histoire en apparence connu de tous. Chose qu'avait réussi à faire Margin Call même si il croulait sous un académisme qui rendait l'ensemble difficilement passionnant mais qu'avait du mal à faire All is Lost, aux thématiques plus étouffés et au scénario assez épuré. Ici on retrouve toute les thématiques propre à Chandor, qui ici s'attaque au rêve américain et à sa supercherie en employant les codes du film de gangsters. D'ailleurs il ne faut pas ce fier au titre du film qui peut induire en erreur car ici il ne sera pas vraiment question de violence, la violence étant plutôt un contexte d'arrière plan qui permet de faire planer un sentiment d'insécurité sur le film. Car ici le thème de la sécurité sera assez important permettant à Chandor d'explorer la paranoïa de ses personnages mais aussi celle d'un pays qui vicier par la violence va si plonger encore plus avec le développement massif des armes à feu, qui ici atterriront même dans les banlieues aisées. Globalement la trame principal ce fera assez classique dans son approche et son déroulé, le film ne m'ayant pas pris par surprise je savais ou il allait m'emmener et ce même pour le final qui je dois dire ce trouve être un poil convenu, je m'attendais à au moins être surpris sur la fin mais ce ne fut pas le cas. Mais au final le but n'est pas là, chez Chandor ce qui l'intéresse avant les ramifications de l'histoire, c'est l'étude de caractères, de personnalités et ce grâce à des personnages solides et très bien écrits. Ici on suit un couple, lui Abel est un immigrant intègre qui rêve de faire fortune mais en restant dans la légalité tandis qu'elle l'aidant dans ses affaires à une psychologie plus trouble et plus enclin aux irrégularités. Ils s'imposent très vite de part leur différences comme antagoniste, tout en étant un couple plausible et solide, d'ailleurs il y a beaucoup de scènes en huit clos ou ils se disputent pour bien souligner leur aspects contradictoires, et ces scènes souligne aussi la finesse des dialogues qui même si parfois ils paraissent anodins, ils ne le sont pas et trouvent un impact plus tard, ils sont très bien pensé et travaillé pour donner à l'ensemble une cohésion parfaite. De plus ils donnent sens à l'évolution psychologique d'Adam qui se fait très subtilement et très intelligemment en évitant tous les stéréotypes possibles et imaginable, arrivant avec habilité à créer un héros de cinéma assez unique en son genre. Le casting lui se trouve être parfait que ce soit dans les seconds rôles ou l'on retiendra un excellent Albert Brooks ou dans les principaux illuminés par le charismatique Oscar Isaac et la ravissante Jessica Chastain. Elle se montre parfaite dans ce rôle de femme forte à la psychologie trouble tandis que lui crève l'écran par sa prestance et la justesse de son jeu, il nous offre une interprétation suave et habité qui me rappelle le Al Pacino des années 70. Il n'est pas la star montante pour rien, il à beaucoup de talent et tien probablement ici son meilleur rôle. Sinon pour la réalisation on à le droit à une photographie jaunâtre très stylisé nous rappelant les derniers Fincher, un montage linéaire et efficace qui offre au film un rythme lent mais pas ennuyant tandis que la sélection musicale est excellente. Pour ce qui est de la mise en scène de J.C. Chandor, il fait dans le classique mais il ne tombe pas ici dans l'académisme. C'est un classique maîtrisé et efficace qui fait admirablement bien le travail notamment dans cette ambiance oppressante et lunatique parfois proche du métaphysique qui m'a rappelé le cinéma de Sidney Lumet des années 70-80. D'ailleurs avec ce choix de mise en scène et un Oscar Isaac proche d'un Pacino des années 70, l'hommage aux films de Lumet est visible et très appréciable. En conclusion A Most Violent Year est un très bon film qui s'impose grâce à une écriture brillante et habile qui modernise et déjoue les codes du genre même si il est parfois attendu. De plus son casting irréprochable et sa mise en scène classique renvoie à l'efficacité et la grâce des vieux films noires des années 70 qui ont vu l’émergence de grand films comme Taxi Driver ou Serpico. Après seul le temps nous dira si A Most Violent Year atteindra le statut culte de tels films mais néanmoins ses qualités sont indéniables et retrouve ce savoir faire de cinéma classique tout en apportant sa touche de modernité et il est sûr que Chandor lui à sa place parmi les grands tel que Scorsese et Lumet. Une très belle façon de conclure 2014 !