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velocio
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1,0
Publiée le 6 décembre 2024
Il était une fois un réalisateur russe dont le film "Le disciple" était arrivé sans tambour ni trompette au Festival de Cannes 2016 dans la sélection Un Certain Regard, un film qui, par la force de son discours, avait convaincu les spectateurs qu’un bel avenir se présentait devant ce réalisateur. Ce réalisateur a pour nom Kirill Serebrennikov, il avait 46 ans à l’époque et "Le disciple" était son premier film à atteindre les écrans français. Est-ce le fait que, depuis, tous les films que Kirill Serebrennikov a réalisés, "Leto", "La fièvre de Petrov", "La Femme de Tchaïkovski" et, cette année, "Limonov, la ballade", ont été systématiquement appelés à concourir dans la compétition officielle du Festival de Cannes qui a donné la grosse tête à ce réalisateur, toujours est-il qu’il nous « offre » des films de plus en plus prétentieux, tant au niveau du fond que de la forme. Suite de la critique sur https://www.critique-film.fr/critique-express-limonov-la-ballade/ Film vu au festival de Cannes
Impressionnant dans sa peinture d'un personnage insaisissable, SEREBRENNIKOV démontre une nouvelle fois qu'il est un brillant metteur en scène, se donnant au service d'un récit décousu mais prenant, porté par un Ben WISHAW fascinant
Édouard Limonov est un poète, voyou, révolutionnaire. Sa vie est marquée d’épisodes difficiles, son départ de Moscou, sa captivité en Sibérie… Avec ce nouveau long métrage, Kirill Serebrennikov semble s’assagir et proposer un cinéma plus construit et classique. Malgré quelques passages et scènes réussies, le film s’enchaîne sans parvenir à susciter de véritables émotions.
Un très bon film sur la vie de l'écrivain russe Limonov, avec un excellent Ben Whishaw. La mise en scène est électrique et survoltée au regard de la vie du protagoniste. [Film vu dans le cadre du festival de Cannes]
Edouard Limonov est un personnage historique ambigu qui a vécu plusieurs vies dans une vie. Connu pour ses œuvres littéraires mais également son engagement politique très clivant en Russie, l'auteur évolue dans différents milieux pendant toute la fin du 20e siècle. On suit ici sa vie, parfois mêlée à celles de ses personnages de fiction, auxquels il pouvait s'identifier. En salle le
spoiler: "Limonov - the Ballad" est le récit de la vie d'un célèbre russe qui enchaîna différentes vies dans une même vie. Le film s'intéresse autant aux actions de l'homme qu'à la question de l'identité russe et offre une perspective détonante. J'ai beaucoup aimé comme l'intrigue est aussi un prétexte à un voyage dans la fin du 20e siècle. Certaines scènes permettent de manière rythmée et intelligente de faire une ellipse narrative de plusieurs années sans pour autant occulter tous les évènements mondiaux qui ont lieu au même moment. Ben Whishaw offre une performance saisissante et parvient à mettre le doigt sur le sel de cet anti-héros qu'est Limonov en nous le faisant aimer et détester à la fois.
Plus autoportrait que réel biopic adaptant le livre de Carrère, ce Limonov est encore une démonstration des immenses qualités de mise en scène de Kirill Serebrennikov, un des meilleurs plasticiens actuels du cinéma.
Résumer un demi-siècle de la vie du poète et dissident russe paraît complexe, mais d'entrée de jeu Limonov choisit l'étude de la psychologie torturée de cette figure politique rejetée de l'URSS. On sent une grosse influence du Nouvel Hollywood (Taxi Driver est cité, mais on pense surtout au Midnight Cowboy de Schlesinger dans la reconstitution du New York des 70's). S'attardant sur les premiers amours ou expériences sexuées de Limonov, la dernière heure du métrage déçoit un tantinet en comparaison, passant rapidement sur l'ultra-nationalisme d'Eddie, son opposition à Poutine ou bien son enfermement. Comme si on refusait d'embrasser à bras le corps l'aspect purement politique et anarchiste de la sa fin de vie.
C'est bien dommage, car un film de 2h45 ou 3h aurait sans doute offert un regard complet. Néanmoins, Limonov reste truffé de pures idées de mise en scène (Serebrennikov usant de l'ensemble de sa grammaire scénographique avec une énergie punk comme dans Leto), d'utilisations brillantes de l'ellipse en temps que chorégraphie alliée à la production design...et surtout une impeccable interprétation de Ben Wishaw ! Autant à l'aise avec la psychologie contestable du personnage que ses mimiques ou don accent, l'acteur britannique disparait derrière Limonov, pour en faire le meilleur rôle de sa carrière.
Un prix d'interprétation gagné d'office, pour un très bon film tout simplement !