Réalisateur de deux histoires d'amour sur fond de rock ou de science fiction en 2011, David McKenzie change radicalement de style avec son nouveau film Les Poings Contre Les Murs. Une immersion dans une prison anglaise pleine de désespoir et de scènes chocs comme si il avait eu besoin d'exorciser un trop plein de romantisme.
A 19 ans Eric se retrouve transféré dans un prison pour adultes pour homicide. Dur à cuire, le jeune homme va jouer des coudes pour se faire une place parmi les détenus. C'est surtout aussi l'occasion de retrouver son père emprisonné dans l'établissement depuis des années et qu'il n'avait pas revu depuis ses cinq ans.
Le film carcéral n'a pas attendu la série Prison Break pour exister mais semble être à nouveau à la mode ces dernières années avec des films en provenance de différents pays comme Bronson, Dog Pound, Un Prophète ou R. Alors qu'avant on nous racontait plutôt des histoires d'évasion, ce sont maintenant plutôt des films quasi documentaires qui nous plongent dans l'enfer des prisons et nous montrent à quel point la loi du plus fort est la seule encore en cours dans l'univers carcéral.
Difficile dans ces conditions de réussir à proposer un peu de sang neuf dans cette profusion de films. L'histoire du film de David Mackenzie commence comme toute les autres par l'habituelle fouille au corps et l'installation en cellule. Elle va se distinguer petit à petit par le parcours singulier du personnage principal qui va en retrouver en prison l'autorité d'un père qu'il n'a jamais connu. Déçu de retrouver son fils ici, celui ci aimerait le conseiller pour lui éviter le même parcours mais Eric a la tête dur et compte bien faire à sa manière pour s'imposer ici malgré son jeune age.
A le voir comme ça, Eric ne semble pas être un mauvais garçon. Pourtant on ne tarde pas à voir qu'il a déjà l'habitude de l'incarcération et qu'il aussi toutes les techniques pour survivre dans ce monde impitoyable. Un garçon perdu qui inconsciemment a du souhaiter retrouver son père mais qui a aussi un passé très lourd qui lui a forgé une voie toute tracée sur les traces de son paternel. Comme Bronson, ni la prison ni personne ne semble lui faire peur et aggraver son cas ne semble pas être une crainte pour lui.
Les Poings Contre Les Murs c'est aussi en parallèle l'histoire d'Oliver, un éducateur bénévole qui voudrait prendre Eric sous son aile pour l'aider à s'en sortir. Il est le dernier rempart d'humanité dans cet univers carcéral où lorsque les matons ne sont pas aussi voyous que les prisonniers, ils sont souvent des crapules encore pire près à se débarrasser des fortes têtes de manière expéditive. Un personnage qui est quelque part un peu autobiographique pour le scénariste Jonathan Asser qui s'est servi de son expérience de thérapeute dans les prisons de Londres pour écrire cette histoire.
Déjà dur à cuire dans le film d'horreur Eden Lake, dans lequel il torturait un couple d'amoureux, Jack O'Connell tient le rôle du jeune Eric. Une prestation violente dans les paroles et les actes qui a permis au jeune comédien d'aller conquérir Hollywood avec des rôles dans la suite de 300 et dans la prochaine réalisation d'Angelina Jolie. Son père est joué par Ben Mendelsohn, acteur spécialisé dans les seconds rôles remarqués entre autre dans Animal Kingdom mais aussi à l'affiche de The Dark Knight Rises. Enfin c'est Rupert Friend qui incarne l'éducateur zélé, un personnage différent dans la filmographie de l'acteur jusque là célèbre pour ses rôles romantiques.
Si une impression de déjà-vu domine tout le long du film de David Mackenzie, cela n'empêche pas de suivre avec intérêt l'histoire d'Eric. Jeune homme à la vie brisée par une éducation laxiste qui l'a poussé tout droit vers le même destin que son père. La preuve que l'histoire est un éternelle recommencement et qu'il n'est pas forcement possible de changer son destin lorsqu'on est parti avec les mauvaises cartes dès le départ.
Eric est un prisonnier de 19 ans envoyé dans une prison pour adultes, surclassé (Starred up comme l'indique le titre original du film) pour sa violence, il se retrouve plongé dans un univers carcéral dangereux. Véritable chien fou prêt à tout pour prouver qu'il n'a pas peur, Eric se retrouve enfermé à la même prison que son père, qui a passé quasiment toute l'enfance de son fils derrière les barreaux. Alors que le père veut protéger le fils, celui-ci veut s'affirmer tout seul, quitte à s'attirer des ennuis... Si ce film n'offre pas grand chose de nouveau par rapport au genre carcéral, il a tout de même énormément de qualités, notamment au niveau de son écriture. La relation unissant Eric et son père ainsi que la violence contenue en Eric sont vraiment intéressantes et offrent, dans un film assez dur et assez pessimiste, quelques notes d'optimisme. Sans trop se complaire dans la violence mais en étant suffisamment crédible, "Les poings contre les murs" bénéficie des imposantes prestations de Jack O'Connell et de Ben Mendelsohn, une nouvelle fois excellent dans son rôle de père qui tente de veiller sur son fils à sa façon.
Attention, cet avis contient des spoilers tels que : spoiler: Pierre, feuille, ciseaux...Huile pour bébé, sable, bouclier. En taule, on s'amuse comme on peut.
Le film carcéral est un genre régulièrement visité. Soit il est question d'évasion, soit de l'adaptation d'un petit nouveau aux lois de la jungle. Ici le petit nouveau est déjà habitué et c'est un fauve. S'il est toujours question d'adaptation, le processus est habilement renversé. Horriblement bien documenté, le film dévoile autour du personnage interprété par Rupert Friend, un aspect de la prison peu abordé au cinéma. Si la dernière partie n'échappe pas à quelques clichés, son traitement brutal et maîtrisé pourrait bien vous arracher de votre siège.
Excellent film. À mi chemin entre Bronson et Un prophète. J'ai vraiment trouvé ça super intéressant et excellemment joué du début à la fin. Décidément à chaque fois que je regarde un film avec Ben Mendelsohn j'adore.
David MacKenzie est un réalisateur prometteur, remarqué pour "My name is Hallam Foe" (2007), il avait trébuché avec "Toy Boy" (2009) avant de re-confirmé avec "Perfect Sense" (2011) et "Rock'n Love" (2011)... Cette fois il signe un film dans le genre coup de poing (sans jeu de mot) sur l'univers carcéral. Un sous-genre en soi qui a déjà offert de grands films et donc, par définition pas aussi facile. MacKenzie s'est dit inspiré par "Un condamné à mort s'est échappé" (1956) de Robert Bresson et "L'Evadé d'Alactraz" (1979) de Don Siegel... Mouais... On pense surtout à l'excellent "Dog Pound" (2010) de Kim Chapiron... A la différence près que le mineur est ici surclassé chez les majeurs. Les films de prisons ont leur mode, il y a eu par exemple la lutte du prisonnier contre les matons ou l'univers carcéral ("Luke la main froide" à "Haute sécurité"), l'évasion ("Le Trou" ou "Les Evadés") et depuis quelques années c'est plutôt les luttes intestines entre prisonniers ("Le Prophète" ou "Midnight Express")... Ici tout repose sur le lien père-fils, le jeunen arrivant dans la prison où est détenu son père depuis des années. Le jeune est devenu un chien enragé, parfaite image à la face de son paternel absent depuis toujours. MacKenzie offre un cahier des charges du genre parfait mais en ne tombant pas systématqiuement dans le cliché. Les matons ne sont pas tous des anges mais ne sont pas pour autant des sadiques, tous les prisonniers ne sont pas des fous furieux et le marché noir n'est pas omniprésent dans l'intrigue... Tourné dans une ancienne vraie prison à Belfast (Ulster) on est impressionné par la performance de Jack O'Connell remarqué dans la série "Skins" et dernièrement dans "300 - naissance d'un empire" (2014) de Noam Murro, face à un excellent, éclectique et trop méconnu Ben Mendelsohn ("Animal Kingdom" (2010) de David Michôd à "Perfect Mothers" (2013) de Anne Fontaine). L'univers montré n'est pas hyper stricte, une scène est clairement inspiré du "Bronson" (2009) de Nicolas Winding Refn... Un très bon film mais qui souffre de trop de référence pour se placer au-dessus de la mêlée. Au centre du récit notons que le personnage du thérapeute n'est autre que l'alter-ego du scénariste Jonathan Asser, poète qui s'est reconverti auprès d'un maison d'arrêt de Londres. Poète, dommage que le film n'en a cure, le film aurait sans doute eut une originalité plus marquée. Néanmoins ce film est à conseiller, moins sombre que "Dog Pound", moins démonstratif que "Bronson" mais très efficace et un rage omniprésente.
Un film sur la vie des prisonniers en Irlande du Nord par le biais d'un jeune homme qui ne gère pas sa colère et qui viens ici rejoindre son père. Entre violence crue et moments un peu plus psychologiques (sans tomber dans le larmoyant de ses précédents films) "Les poings contre les murs" est une des toutes meilleurs œuvres sur l'univers carcéral.
On se fait bien **** ... Scénario inexistant, dialogue mou, les acteurs ne sont pas attachants et rien d'innovant de la part du réalisateur ... Film un peu trop léger et problème au niveau du rythme, et personnages incompris ...
le film ne m'a pas emballé du tout malgré le synopsis et surtout l’affiche qui donne envie mais je m'attendais à un univers carcéral tel qu'il est décrit mais on à vraiment l'impression d’être dans un asile . Il y'a des fou en prison mais c'est pas un asile ... Bref je déconseille ce film
Brillant. Excellents acteurs. Remarquable mise en scène. Très subtile utilisation de la bande son. La photo aussi est très juste. J'ai pris une grande claque.
L'univers froid et singulier de David Mackenzie, calqué sur le milieu carcéral britannique. Le réalisateur de Perfect Sense prend une nouvelle fois tout le monde de court en filmant pour la première la relation père/fils dans une prison où tous les deux sont incarcérés. Un film poignant et ultra-violent, dans la lignée d'Un Prophète.
Un bel uppercut que ce film anglais du touche-à-tout David McKenzie ! Investissant le terrain archi-balisé du film de prison (un sous-genre cinématographique à lui seul), il filme à au plus près ce microcosme si particulier qui fonctionne et s’organise comme une société à part entière où chacun joue un rôle bien défini. Cela avait rarement été montré sur grand écran avec autan d’acuité. On sent que le metteur en scène s’est fortement documenté avant de se lancer dans ce projet. Frontières sexuelles abolies, rapports de force et de domination, économie souterraine, trafic en tous genres, lois parallèles, tous ces faits sont auscultés sans que l’on ait l’impression d’être devant un documentaire et que cela nuise à l’aspect fictionnel. Et quel aspect ! Sous couvert de l’arrivée d’un mineur transféré de son centre de détention à une prison pour adultes où se trouve son père, c’est une histoire d’amour et de haine déchirante entre un fils et son père qu’il nous est donné de voir. Deux hommes qui n’ont pas eu l’occasion de se dire qu’ils s’aiment et dont les insultes, la violence et la vulgarité sont leur seule façon de se le prouver. Tout le sel du film vient de cette relation et permet de le sortir des sentiers battus du film carcéral. Cela n’empêche que tout le reste est diablement réussi : constamment sous tension dans les scènes de cellules, plus apaisé et réflexif lorsqu’on on se trouve dans la salle de cours, le film gagne à tous les coups et évite tout manichéisme. Et l’interprétation des deux acteurs principaux jour également à la pleine réussite de ce film choc : Jack O’Connell est impressionnant de violence et d’impulsivité sous ces airs d’ange tandis que Ben Mendelshon confirme que sa tête n’a pas fini de hanter les personnages de truands. Une éclatante réussite qui vous met K.O.
Ce film vous laisse monstrueusement seul. Seul, car si il suit les principes des films de prison - violence, isolement, relation, réinsertion - Les Poings contre les murs va au delà et vous met face à des turpitudes bien plus ancrées du monde contemporain. À l'image des velléités que notre société connais, Eric - dont la violence n'est que la suite logique de ses relations avec l'Homme - a envie de se réinsérer, Mckenzie pose la question de savoir si il est alors possible de réintégrer un individus exclus dans un monde ou l'individualisme règne. Un tel travail n'aurais pu être possible sans un grand Jack O'Connell et un Rupert Friend excellent dans son rôle d’éducateur dégoûté non pas par la prison mais bien par le système carcérale dont la violence est invisible mais que le film retransmet à la perfection. Le scénario coûte, à mon sens, quelques points à ce film, il ouvre des portes, notamment sur les raisons de l'incarcération d'un individus, ou sur les relations entre détenus et gardiens mais vous laisse légèrement sur votre faim.
EXCELLENT ! PUISSANT ! Enfin un vrai film de mecs en taule, dans un univers crasseux où règne la violent la défense se son territoire. Oui les prisonniers sont des sacrés lascars mais y a plus vicelards les chefs, les caïds de ce milieu fermé. La psychologie l'histoire entre ce père et son fils est bien résumée à la fin les sentiments sont longs à obtenir alors la séparation physique doit être respectée entre ces deux êtres pour se retrouver. Bullhead et Matthias Schoenaerts m'avait énormément submergée par son talent artistique sa présence, Jack O’Connell est de la même trempe, même puissance dans son jeu incarnant à la perfection son rôle. Film gros coup de poings. Sensibles s'abstenir