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selenie
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4,0
Publiée le 6 juin 2014
David MacKenzie est un réalisateur prometteur, remarqué pour "My name is Hallam Foe" (2007), il avait trébuché avec "Toy Boy" (2009) avant de re-confirmé avec "Perfect Sense" (2011) et "Rock'n Love" (2011)... Cette fois il signe un film dans le genre coup de poing (sans jeu de mot) sur l'univers carcéral. Un sous-genre en soi qui a déjà offert de grands films et donc, par définition pas aussi facile. MacKenzie s'est dit inspiré par "Un condamné à mort s'est échappé" (1956) de Robert Bresson et "L'Evadé d'Alactraz" (1979) de Don Siegel... Mouais... On pense surtout à l'excellent "Dog Pound" (2010) de Kim Chapiron... A la différence près que le mineur est ici surclassé chez les majeurs. Les films de prisons ont leur mode, il y a eu par exemple la lutte du prisonnier contre les matons ou l'univers carcéral ("Luke la main froide" à "Haute sécurité"), l'évasion ("Le Trou" ou "Les Evadés") et depuis quelques années c'est plutôt les luttes intestines entre prisonniers ("Le Prophète" ou "Midnight Express")... Ici tout repose sur le lien père-fils, le jeunen arrivant dans la prison où est détenu son père depuis des années. Le jeune est devenu un chien enragé, parfaite image à la face de son paternel absent depuis toujours. MacKenzie offre un cahier des charges du genre parfait mais en ne tombant pas systématqiuement dans le cliché. Les matons ne sont pas tous des anges mais ne sont pas pour autant des sadiques, tous les prisonniers ne sont pas des fous furieux et le marché noir n'est pas omniprésent dans l'intrigue... Tourné dans une ancienne vraie prison à Belfast (Ulster) on est impressionné par la performance de Jack O'Connell remarqué dans la série "Skins" et dernièrement dans "300 - naissance d'un empire" (2014) de Noam Murro, face à un excellent, éclectique et trop méconnu Ben Mendelsohn ("Animal Kingdom" (2010) de David Michôd à "Perfect Mothers" (2013) de Anne Fontaine). L'univers montré n'est pas hyper stricte, une scène est clairement inspiré du "Bronson" (2009) de Nicolas Winding Refn... Un très bon film mais qui souffre de trop de référence pour se placer au-dessus de la mêlée. Au centre du récit notons que le personnage du thérapeute n'est autre que l'alter-ego du scénariste Jonathan Asser, poète qui s'est reconverti auprès d'un maison d'arrêt de Londres. Poète, dommage que le film n'en a cure, le film aurait sans doute eut une originalité plus marquée. Néanmoins ce film est à conseiller, moins sombre que "Dog Pound", moins démonstratif que "Bronson" mais très efficace et un rage omniprésente.
Un bel uppercut que ce film anglais du touche-à-tout David McKenzie ! Investissant le terrain archi-balisé du film de prison (un sous-genre cinématographique à lui seul), il filme à au plus près ce microcosme si particulier qui fonctionne et s’organise comme une société à part entière où chacun joue un rôle bien défini. Cela avait rarement été montré sur grand écran avec autan d’acuité. On sent que le metteur en scène s’est fortement documenté avant de se lancer dans ce projet. Frontières sexuelles abolies, rapports de force et de domination, économie souterraine, trafic en tous genres, lois parallèles, tous ces faits sont auscultés sans que l’on ait l’impression d’être devant un documentaire et que cela nuise à l’aspect fictionnel. Et quel aspect ! Sous couvert de l’arrivée d’un mineur transféré de son centre de détention à une prison pour adultes où se trouve son père, c’est une histoire d’amour et de haine déchirante entre un fils et son père qu’il nous est donné de voir. Deux hommes qui n’ont pas eu l’occasion de se dire qu’ils s’aiment et dont les insultes, la violence et la vulgarité sont leur seule façon de se le prouver. Tout le sel du film vient de cette relation et permet de le sortir des sentiers battus du film carcéral. Cela n’empêche que tout le reste est diablement réussi : constamment sous tension dans les scènes de cellules, plus apaisé et réflexif lorsqu’on on se trouve dans la salle de cours, le film gagne à tous les coups et évite tout manichéisme. Et l’interprétation des deux acteurs principaux jour également à la pleine réussite de ce film choc : Jack O’Connell est impressionnant de violence et d’impulsivité sous ces airs d’ange tandis que Ben Mendelshon confirme que sa tête n’a pas fini de hanter les personnages de truands. Une éclatante réussite qui vous met K.O.
Film sur l'univers carcéral qui révèle à la fois un grand cinéaste en devenir et un acteur au charisme magnétique. Fondamentalement, le film ne renouvelle jamais les codes du genre qui lui sert juste d'écrin à signer un drame familial parfois poignant. Deux hommes qui ne communiquent jamais autrement que par la violence (verbale ou physique) avec une quête de domination auto-destructrice, la relation entre ce père et ce fils a de quoi émouvoir, révolter, bouleverser. Au milieu de tout ça, on trouve pas mal d'éléments qui tranchent un peu avec le tout venant du genre et quelques personnages sont assez incroyables (le parrain de la prison, le psy qui tente de recoller les morceaux entre différentes personnalités) et il y a quelques passages vraiment exceptionnels aussi bien au niveau du montage serré, de l'intensité des échanges ou bien du jeu des acteurs. Si le final dévie un peu de sa course documentaire (apparition de la musique extra-diégétique, couleurs saturées tendant vers le film fantastique, ficelles scénaristiques un peu grosses), ça reste du très haut niveau à plusieurs moments, avec un vrai savoir-faire et une envie de bien faire qui interroge le spectateur. D'autres critiques sur
Beaucoup de conflits, de bagarres, d'insultes, de remue ménage et de personnages compliqués dans ce chef d'oeuvre britannique qui nous amène en immersion dans l'univers carcéral. Je le déconseille aux moins de 16 ans. 4/5
Ce film est magistralement mis en scène. Les acteurs sont formidables. Au-delà des questions de prison, ce film parle d'humanité et de paternité sans angélisme ni manichéisme.
Une vraie réussite dans le genre déjà bien exploré du film de prison. Sans retrouver toutefois la force et l'originalité du Prophète d'Audiard ou l'atmosphère angoissante de Hunger (Steve McQueen). On est ici à l'école britannique du cinéma, réalisme et jeu serré, pas de scène lacrymogène ou trop sentimentale, montage intelligent, image propre. Mackenzie impressionne dans sa maîtrise de ce qu'on pourrait considérer comme un exercice de style avec toutes ses figures imposées, du maton sadique à la correction sanglante. On découvre avec intérêt un Jack O'Connell, le héros, qui occupe la quasi intégralité du film tel une boule de nerfs et de violence.
Les films sur le milieu carcéral sont légion et parfois certains d’entre-eux sont de vraies réussites, comme, pour ne pas le nommer, “Un prophète” de Jacques Audiard. “Les poings contre les murs” de David Mackenzie fait partie de ceux-là. Le réalisateur nous plonge dans le milieu carcéral à travers l’arrivée, comme dans le film d’Audiard, d’un jeune homme, mais contrairement au film du Français, Eric est ici un habitué de ce monde car il passe de la section juvénile à la section adulte pour cause de trop grande violence (cette mutation est appelée “starred up”, titre du film en V.O.). Le film nous plonge directement dans la violence de ce milieu et dans celle de ce jeune homme qui à la moindre contrariété explose. À travers son histoire on explore tout le quotidien de cet endroit : relation entre prisonniers, avec les matons, expériences de réhabilitation, trafic de drogue, règlement de compte sanglant… Mais le film n’en oublie pas de nous fournir une intrigue intéressante avec la tentative de rachat à laquelle tout le monde (père également prisonnier, intervenant extérieurs, même le caïd de la prison) pousse Eric, alors même que tout le mène à aggraver son cas. La prestation de Jack O’Connell est puissante d’énergie et d’émotion (mais ceux qui l’ont vu dans ces précédentes interprétations n’en seront pas surpris) et il portraiture avec beaucoup de brio ce jeune garçon au passé douloureux et au futur rien moins qu’incertain. Ben Mandelsohn offre lui aussi une prestation bluffante en père qui aime son fils, mais dont le comportement passé et présent l’ont mené à partager les mêmes erreurs. Une oeuvre puissante qui mérite amplement d’être vue.
Morale, morale et encore morale. En fait, il fallait s'y attendre surtout avec un film traitant du milieu carcéral. Mise à part la prestation de Jack O'Connell qui est toujours aussi bon et le fait que l'on ait pas le temps de s'ennuyer, je me demande ce qu'il y a retenir de "Starred Up". Alors oui, c'est cru, c'est assez réaliste, poignant mais ça ne fait pas tout dans un long métrage. Il manque déjà clairement de bande originale, on nous emm*rde avec les relations familiales, les clichés sur le racisme (encore et toujours), les mecs qui sont en rédemption, etc ... En fait, ce n'est pas vraiment une daube mais il manque beaucoup de chose et surtout, on veut presque nous faire culpabiliser d'une chose qui ne nous regarde pas. Le style anglais est assez présent et ce n'est pas spécialement un défaut mais bon. Je ne sais pas trop quoi ajouter car la matière n'est pas énorme car on tourne vite en rond. Bref, je ne vais pas y aller par quatre chemins, c'est tout simplement moyen. 10/20.
Par son utilisation radicale des codes du genre, "Les Poings contre les murs" rejoint le cercle des bons films de prison, au côté notamment du "Prophète" d'Audiard. Quitte à risquer le déjà-vu... Mais en insérant une touche d'humour inattendue et une belle histoire filiale, le film parvient à montrer sa différence, en s'appuyant notamment sur des acteurs très solides.
Bon film sur l'univers carcéral qui tire son originalité par l'histoire de ce jeune criminel mineur ultra violent qui va faire son 1er séjour dans une prison pour adulte. Et il n'y a pas que la population locale qu'il va devoir affronter mais également son propre père incarcéré à perpétuité. La réalisation de David Mackenzie est très réaliste, filmant au plus près les séquences de haine et de violence (certaines vous feront grincer des dents!). Mais il a aussi fort bien développé la relation père/fils pour instaurer l'aspect dramatique de l'histoire qui s'avère plutôt efficace dans un final assez "choc". Le casting est excellent et je souligne également l'effort sur la solidarité malgré les différences ethniques et biensûr le psychologue volontaire qui met sa vie en danger pour atténuer cette bestialité...
Ce film d'une force impressionnante, nous happe du début à la fin grâce à un scénario d'une redoutable efficacité et aux acteurs époustouflants. Du grand cinéma à voir impérativement.
Un film sur la vie des prisonniers en Irlande du Nord par le biais d'un jeune homme qui ne gère pas sa colère et qui viens ici rejoindre son père. Entre violence crue et moments un peu plus psychologiques (sans tomber dans le larmoyant de ses précédents films) "Les poings contre les murs" est une des toutes meilleurs œuvres sur l'univers carcéral.