A l’heure où le cinéma français vit ses heures sombres avec des comédies sans fond à l’humour lourdingue tels que les "Tuches", "Pattaya" ou encore des comédies pour intello en manque de sourire façon Julie Delpy comme "Lolo", Igor Gotesman, jeune auteur, réalisateur et comédien nous offre son premier film « FIVE ». Ce film « nouvelle génération » casse les codes et brille dans un art où beaucoup de comédies françaises sont restées dans l’ombre : être drôle et le faire bien !
Seul « Babysitting » en 2013 avait tenté l’exercice avec réussite grâce au Box-Office, même si le film est resté dans l’ombre d’une comédie US sur le même thème et la même réalisation (Projet X, de Nima Nourizadeh).
Bon, pour le coté film français classé art et essai, on repassera ! Le pitch et les premiers teasers annonçaient déjà la couleur : c’est un film de potes à voir entre potes pour se détendre et rire un bon coup ! Igor Gotesman, quasi inconnu (qu’on a pu voir officier sur Canal dans Casting), nous offre ici une comédie à l’américaine façon Todd Phillips, où il arrive avec justesse à nous faire rire grâce à des punchlines grossières et des gags potaches sans jamais tomber dans la vulgarité ni la nullité.
Dans d’autres films sous la direction de Fabien Onteniente, cela ressemblerait à un pétard mouillé, mais ici c’est un feu d’artifice pour les zygomatiques ! Compilez cela une bonne bande originale Pop Electro, et garnissez le tout avec des comédiens plus ou moins connus et talentueux jouant avec finesse : voilà comment construire une comédie successfull.
En changeant totalement de registre, Pierre Niney est surprenant dans son rôle d’eternel optimiste : comme quoi, on peut être issu de la Comédie Française et endosser un rôle comique à la Bradley Cooper dans Very Bad Trip, en mettant au placard son costume Yves Saint Laurent ! (#VaneDeMODE)
N’en oublions pas ses quatre acolytes, très bons également : François Civil (dans son rôle déjanté façon Stifler), Igor Gotesman (le plus sage de la bande) ou encore la jolie Margot Bancilhon qui ouvre le film à merveille dans une scène à la James Bond Girl… Et pour finir, le Tombeur de ses dames Idrissa Hanrot, qui a autant de dialogues que Dicaprio dans The Revenant (ça lui a valu un oscar donc on ne sait jamais).
Déjantée, sexy, drôle, et parfois absurde, cette comédie regorge de sincérité et d’authenticité grâce au talent des acteurs et de son réalisateur quasi novice… et c’est ça qui est surprenant. Tellement absorbé par les aventures de ce groupe d’amis en quête de la ruée vers l’or, j’en ai même oublié les erreurs techniques. Aucun film n’est parfait et affiche souvent ses petites erreurs à la fois technique et scénaristique mais là, je n’ y ai vu que du feu. Bravo, c’est rythmé et on ne s’ennui pas une seconde !
Enfin si quelques détails sur certains personnages m’ont laissé un peu sur ma faim, certains manquant de profondeur sur leur passé, et d’autres sur leur futur mais c’est le seul bémol du film. Sans être parfait, le film est une très bonne réussite, surtout pour une première réalisation ! Sous ses allures de comédie potache américaine, il fait son job et nous fais rire sans aucune autre prétention. Courrez donc voir ce film et savourez le tel un bonbon cinématographique acidulé made in France.