L'affiche ne nous trompe pas, c'est un film avec Marion Cotillard et c'est sans doute le seul intérêt de cette production qui se veut classieuse mais qui sombre dans un romantisme névrotique peu crédible.
L'adaptation très libre du best-seller de Milena Agus nous prive de la Sardaigne pour une Provence couverte de champs de lavande ou d'un bord de mer idyllique. A l'écran, c'est très beau surtout que l'on n'a pas hésité à convoquer le soleil au moment du coucher (ça marche bien coco l'oranger du soleil sur les lectrices romantiques qui viendront voir le film!). Et dans ce décor de rêve s'agite une Marion Cotillard coiffée n'importe comment ( en fait pas du tout année 50), habillée comme si elle voulait faire la couverture de "Elle" et habitant selon les moments dans de vraies masures autant que dans une villa presque luxueuse ou dans un sanatorium suisse haut de gamme, mais jamais comme semble l'indiquer son milieu social. Il faut dire que Nicole Garcia se fiche comme sa première bonne de la toile de fond d'une histoire aux ressorts assez croquignolets, pour ne pas dire complètement farfelus quant au twist final. Rien ne fonctionne vraiment dans cette production tape à l'oeil d'auteurs qui n'ont jamais dû sortir du 8 ème arrondissement.
Mais l'enjeu n'est sans doute ni l'histoire de cette femme un peu nymphomane, un peu dérangée, un peu féministe, ni celle de ceux qui l'entourent mais uniquement l'envie d'offrir au public notre star internationale Marion Cotillard dans un écrin. Pour tous ses fans, disons-le bien fort, courez-y, c'est un festival ! Elle est magnifiquement filmée de bout en bout, belle, la larme au bord de la paupière, le regard perdu ou compassionnel, nue, en guêpière, faisant l'amour, en robe mouillée, nue en ombre chinoise, ... offerte comme jamais. Et, je dois le reconnaître, crédible malgré les nombreuses afféteries, voire les lourdeurs de la mise en scène et les incohérences scénaristiques. Elle sauve le film du néant, le rendant gracieux par sa seule présence voire vaguement émouvant à une ou deux reprises, ce qui, au regard des situations improbables qu'elle doit jouer, restera une prouesse.
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