Agréable: mais vite vu, vite oublié. Dans l'analyse de la faningite aigue, on est loin de La Valse des Pantins....
Muriel (Sandrine Kiberlain, charmante comme à son habitude) est esthéticienne et plutôt bêbête. On le découvre dès les premières minutes du film, où elle raconte vraiment n'importe quoi à ses enfants (heureusement pour eux, c'est le père qui en a la garde....). Elle est folle, absolument folle d'un chanteur, Vincent Lacroix -a priori, l'excellent Laurent Laffitte n'a pas du tout une tête de crooner, et puis on se dit qu'il ressemble à Bernard Tapie, et que Tapie se prend pour un acteur de théâtre et s'est même pris pour un crooner. Alors, pourquoi pas? Lui aussi est très énervant, mais dans le genre prétentieux et égoïste. Il tue sa femme accidentellement, et va demander de l'aide à la plus fidèle représentante de son fan-club, c'est à dire Muriel. Complètement idiot. Alors, vous vous dites: avec un tel scénario et un tel couple, on va pas aller loin!
Eh bien si, parce que la jeune Jeanne Herry est quand même très douée. Son scénario trotte son chemin allègrement, et on s'y laisse embarquer avec un certain plaisir. Ajoutons à cela des personnages secondaires bien dessinés: le capitaine de police (Pascal Demolon) est flanqué d'une assistante /fiancée nymphomane (Olivia Côte) ce qui rend leur duo plutôt amusant. Et surtout, elle tire un excellent parti de la caractérisation de Muriel: comme celle ci est une menteuse, enfin une affabulatrice, une imaginatrice de première classe, face à la police, elle va toujours avoir une répartie, trouver une réponse, inventer un truc (le plus souvent absurde) qui va finir par déstabiliser ses questionneurs. Bref, Jeanne Herry est à suivre.