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    Vierges
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Vierges" et de son tournage !

    Qui est Keren Ben Rafael ?

    Keren Ben Rafael est une scénariste et réalisatrice vivant entre Paris et Tel Aviv. Elle a étudié la philosophie et la littérature française à l’Université de Tel Aviv avant d’intégrer le département réalisation de La fémis. Vierges est son premier long-métrage. Le film a été développé grâce au concours du Jerusalem Film Lab, du Haifa film pitch et de Cinemart (Festival de Rotterdam). Il a été présenté en compétition aux festivals de Tribeca (Prix d’interprétation féminine pour Joy Rieger) et Cannes (sélection Ecrans Juniors). Auparavant, elle a réalisé trois court-métrages sélectionnés et primés dans de nombreux festivals : La Plage (2015), Prix Unifrance et Prix France Télévision au festival Tous courts d’Aix-en-Provence ; L’Aurore Boréale (2013), avec Ana et Hippolyte Girardot dans la collection « écrire pour » de Canal +, présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes et au Festival de Clermont-Ferrand ; et I’m your man (2011), Prix Spécial du jury au Colcoa Film Festival de Los Angeles, Prix Beaumarchais-SACD et Prix du meilleur comédien pour Vincent Macaigne au festival Seinema. Keren Ben Rafael a aussi réalisé le documentaire À Pleines Dents (2013 – 52mn), Prix de la meilleure réalisation au Femina Festival de Rio de Janeiro.

    Une histoire universelle

    La réalisatrice Keren Ben Rafael souhaitait avant tout raconter une histoire universelle : "Le récit du vieil homme ramène le souvenir de la grande Histoire, en particulier de l’arrivée en Israël. Mais le film parle aussi beaucoup de la perspective d’en repartir, à travers le désir de Lana de quitter sa ville, et le récit de sa mère évoquant combien il lui a été difficile, enfant, de se retrouver posée là à Kiryat Yam, cette ville paumée... Ça remonte au juif errant, mais aujourd’hui ça semble être aussi le besoin de chercher un lieu plus apaisant, un avenir plus sûr… Pour le coup, il me semble que cette envie d’aller voir ailleurs est très israélienne !", analyse la cinéaste.

    La rumeur de la sirène

    Vierges est centré autour d’une adolescente, Lana, entourée de deux autres figures féminines, sa mère et sa jeune cousine, toutes confrontées à la rumeur de la sirène. "La sirène est a priori une image fantasmée de la femme, et pourtant elle n’est pas si parfaite que ça : elle n’a pas de jambes, c’est une femme en devenir. D’où ce miroir qu’elle représente pour ces trois femmes, un fantasme auquel je voulais les confronter intimement. Chez Tamar, tout est encore objet de fantasme, que ce soit la sirène, sa mère décédée, la sexualité… Lana est en pleine mutation comme toute adolescente. Elle a déjà intégré les règles réalistes du monde et des relations hommes/femmes, mais a tout de même un peu envie de croire à la sirène et s’autorise malgré son cynisme à s’ouvrir à la possibilité d’un ailleurs.

    Quand elle se retrouve perdue au milieu de la mer et croit entendre le chant de la sirène, elle bascule dans un moment hors du temps, se sent moins sûre d’elle et en même temps un peu plus adulte. Irena, la mère, a traversé des expériences qui ont brisé ses illusions. Elle ne rêve plus, coincée dans ce café, dans cette relation adultère avec le maire, dans des relations complexes et tendues avec sa fille… La sirène lui renvoie une image de la femme dont elle n’est pas dupe. Mais à n’importe quel âge et quels que soient notre passé ou nos rêves brisés, une femme peut se réinventer… Irena est le personnage le plus « tchékhovien » du film. Dans ce désert de solitude et de désolation, elle continue de croire que quelque chose est possible et elle aura sa petite victoire finale", explique la réalisatrice Keren Ben Rafael.

    La vierge de la mer

    Le thème de la virginité qui donne son titre au film est central. En hébreu, ‘sirène’ se dit littéralement ‘vierge de la mer’. "Lana est presque dans une course contre la montre pour perdre sa virginité et devenir adulte. La virginité pose la question de la métamorphose, du devenir femme, et quel genre de femme, avec quel rapport au monde et aux hommes… Pour moi, il était très important que mes héroïnes soient des femmes fortes. Plus largement, la virginité est aussi celle du regard, de la capacité à accueillir ou non le merveilleux : on grandit, on vieillit, mais on ne perd jamais la possibilité et l’envie de redevenir vierge d’une certaine manière. Dans le film, les deux personnes qui croient vraiment à la sirène sont d’ailleurs la petite fille et le vieil homme, les deux extrêmes de la vie. La croyance fait partie des questions centrales du film, la croyance au sens large, proche de la notion d’espoir. Pouvoir croire qu’une sirène existe, c’est retrouver des raisons de croire encore en ce monde", précise Keren Ben Rafael.

    Décors réels

    Vierges a été tourné à Kiryat Yam, une ville du district de Haïfa en Israël. "C’était très important pour moi de tourner dans cette station balnéaire, que je ne connaissais pas avant – si on n’a pas quelque chose de spécifique à y faire, il n’y a aucune raison de s’y rendre… Mais cette ville d’immigrés où l’on entend davantage parler le russe et l’éthiopien que l’hébreu m’a tout de suite plu. Je la trouve très spéciale, avec son architecture un peu russe, l’immensité de ses plages désertes, ces immeubles imposants, objectivement moches, mais auxquels je trouve de la beauté. C’est comme s’ils tournaient le dos à la mer ! Il se dégage un sentiment pesant de cette ville restée figée dans les années 80, où les gens marchent lentement… Bien sûr, il y aussi des endroits plus modernes à Kyriat Yam mais c’était ces endroits coincés dans le passé qui m’inspiraient. Je ne voulais pas rendre compte de la réalité mais construire ma ville imaginaire et tendre vers la fable", révèle Keren Ben Rafael.

    Le casting

    La réalisatrice Keren Ben Rafael revient sur la phase de casting de son film : "Joy Rieger, qui joue Lana, dégage une énergie que j’ai tout de suite adorée et qui m’a semblée évidente pour le personnage. Elle avait du répondant, elle était exactement la Lana que je cherchais ! Un lien très fort s’est instauré entre nous, ainsi qu’avec Evgenia Dodina, qui joue Irena, et que j’avais déjà en tête en écrivant le scénario. J’étais très heureuse qu’elle accepte et ce fut une collaboration artistique très stimulante. Quant à Manuel Elkaslassy Vardi, qui interprète Tamar, c’est une jeune comédienne très intérieure, avec une personnalité singulière, voire même un peu bizarre, qui correspondait bien au personnage de Tamar. Manuel était impressionnante de justesse dès les premières prises."

    Inspiration Rohmer

    Dans son rapport à la croyance, Vierges peut faire penser au Rayon vert d’Eric Rohmer. "Ce film m’a bouleversée et fait partie des films qui peuvent me revenir sans cesse de manière quasi inconsciente. Mais en écrivant, je pensais surtout à L’Effrontée, que j’ai découvert à ce moment-là et qui ressemblait à mon histoire en de nombreux points, ainsi qu’à La Visite de la fanfare, avec Ronit Elkabetz justement, dont le ton est à la fois comique et grave", confie Keren Ben Rafael.

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