Comme le disaient les trois mousquetaires, je n'avais pas du tout envie de voir ce film. Non, ils disent pas ça, c'est juste pour faire un rapport avec le film, tu vois ... En fait, c'est surtout qu'un "Transporteur" sans Statham, c'est un peu comme "Universal Soldier" sans Van Damme. L'exemple est pas terrible, mais c'était juste pour la rime. Bref, si t'as compris l'idée, t'auras aussi pigé que j'en attendais pas grand chose. Faire un reboot d'une trilogie franchement usé n'était pas la meilleure chose à faire. C'est exactement comme avec "Robocop", si tu veux : au bout de trois films, on a compris que c'était devenu pourrave. Et pourtant, les gars de chez Europacorp ne se sont pas gênés pour nous proposer une nouvelle vision du Transporteur, une approche à la fois plus personnelle et moins habile dans son traitement que celle des deux premiers films précédents. Que faut-il donc penser de ce film? Non, mieux : à quoi faut-il réellement s'attendre? Concrètement, je te dirai que ce quatrième volet des aventures de Frank Martin se veut être un bon film d'action. Forcément que c'est bourrin, forcément que c'est complètement stupide, mais en même temps, c'est un peu le deal que l'on passe avec les mecs en charge du film. En gros, on leur demande de nous montrer des combats, des gunfights et des courses de bagnoles pendant une heure et demie, et ce sans réelle prise de tête. Mais vois-tu, arrives un moment où l'on en a marre des dialogues débiles et des répliques balourdes. Alors, il paraît bon de changer de registre, et de nous fournir quelque chose de plus fouillé, de plus recherché, bref, de surtout plus intelligent. Et cela, "Le transporteur : héritage" ne le fait guère, au grand dam du spectateur et, par ailleurs, du box office international. Car on ne va pas se voiler la face : si ton film est pourri, t'as pas trois mille chances de rameuter beaucoup d'oseilles. Et donc, si une chose paraît alors certaine, c'est que ce "Transporteur" est à moitié raté. De même, si une autre est sûre, c'est qu'il demeure, malgré l'absence du charismatique Jason, bien meilleur que le troisième épisode, grosse daube d'une heure et demi. Et là, tu te dis que ça fait quand même plaisir de tomber sur un film comme ça. A la fois oui, et non, parce qu'il n'est, par contre, point exempt de tous défauts. Plus haut, je vous avais dit que ce que l'on voulait, c'était du divertissement qui passe plutôt que de nous tracasser. Et le truc, c'est que celui ci passe indéniablement bien durant les longs instants de course poursuite et de fusillades à gogo. Seulement, c'est lorsque les dialogues s'instaurent que la donne change, et que le bas blesse. En soit, ce n'est pas un mauvais film auquel nous assistons là, seulement, force est de constater qu'il aurait pu être bien meilleur. C'est concrètement très instable dans le résultat final, et ce notamment dans l'écriture globale, franchement décevante. En fait, elle ne manque pas d'imagination pour les combats, mais lorsqu'il s'agit de devenir plus sérieux, plus réfléchi, elle semble ne plus posséder aucune finesse, que dis-je, aucune habileté pour nous proposer un résultat sinon convaincant, surtout décent. Je ne compte plus les répliques ridicules disséminées dans le métrage. Elles sont tellement nombreuses, au final, que j'en ai oublié la moitié que je désirais mettre en titre de critique. Ne m'est resté que le thème des "Trois mousquetaires", lui même très mal amené, et au final mal abouti. Et le final est lui même mal abouti, pour en parler plus profondément. Transition de dingue. Je dirai que ce n'est pas tant un problème d'écriture que d'interprétation. Les acteurs sont en somme bien mauvais. Particulièrement les interprètes des bad guys, au nombre de trois, comme les trois mousquetaires, qui étaient au final quatre, commes les filles du film. Attention, grosse réflexion. Mais revenons-en à nos moutons. Et puis, comme si l'on n'allait point reconnaître le visage de nos ennemis d'une heure et demi, ou bien tout simplement parce que le réalisateur ( réalisatrice ? ) me prend pour un débile ( et vous aussi, par la même occasion, donc le spectateur en général ), le gars s'est amusé à remontrer des images vues cinq minutes auparavant, comme si l'on était trop stupide pour ne pas reconnaître trois pauvres "russes". Il serait inutile de préciser que les clichés sont les maîtres du film, mais je le fais quand même, parce que je suis un grand malade. Et pus, il y a l'interprète du Transporteur. Et là, je dois quand même dire que j'ai été déçu. Vraiment déçu. Au début, après, cela s'arrange. Mais sa mise en introduction était tellement mal amenée et gérée que je n'étais pas du tout arrivé à entrer dans le film. Et puis, y'a eu le coup des russes, quand même. Outre un trajet très aproximatif de la côte ( le mec passe de Monaco à Nice, puis revient à Cannes, repart à Monaco et se retrouve, comme par un grand hasard, sur la corniche de l'esterel, à trois heures de route ), la mise en scène paraît plutôt correcte pour du cinéma français. Néanmoins, il est tout de même regrettable de voir tant de cascades réalisées à l'informatique ( notamment certains plans de caméra lors des cobmats, cramés à dix mètres ). Le thème paraît en soit original : seulement, c'est à peu près le scénario d' "Hitman" premier du nom ( le film ), alors bon ... Il serait également intéressant de préciser que tous les personnages sont caricaturaux à l'extrême, et ce sans exception. Même le Transporteur. Mais il est tout de même pertinent de voir le traitement fait au personnage, bien moins stéréotypé que précédemment. Le mec a enfin une famille, un patrie, une personnalité à lui. Et cela, ce n'est pas négligeable. Même si le résultat est par endroits bien maladroit, il faut tout de même avouer que l'attention fait réellement plaisir. Et puis, ça frime, et ça frime, et ça balance des punchlines de merde ( pas même recherchées ), et ça refrime, et ça roule. Au final, le film ne roule plus : l'embreillage s'est enrayé, la voiture fume, le truc ne prend plus. Et on en a marre.