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pierre72
137 abonnés
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4,0
Publiée le 14 janvier 2015
Ce film possède un petit handicap qui fera que les spectateurs risquent de le bouder : il est question de la guerre d'Algérie, sujet qui ne fait pas courir les foules. Nous sommes au début des hostilités, en 1954 et elle servent uniquement de toile de fond à l'histoire qui nous est racontée. L'enjeu de ce film se situe bien au-delà d'un énième témoignage sur la barbarie des hommes durant cette période sinistre. C'est avant tout une très belle histoire de fraternité. Daru est un instituteur français mais d'origine espagnole qui enseigne dans un coin perdu de l'Atlas. Un gendarme d'un village voisin lui amène Mohamed pour le conduire à la gendarmerie de la grande ville. Ce dernier a assassiné son cousin pour une sombre histoire de troupeau. Pas du tout emballé pour accomplir cette mission qui conduira Mohamed vers une mort certaine, Daru finira par l'escorter suite à une attaque de la famille du prisonnier qui voulait lui faire la peau. Ces deux hommes aux cultures différentes, aux idées assez opposées vont parcourir des kilomètres au travers des caillasses et de multiples danger d'une région qui commençait à être à feu et à sang. Petit à petit, ces deux hommes vont cheminer vers un destin risque bien de vaciller au bout de la route. Inspirés d'une nouvelle d'Albert Camus que les puristes considèrent comme un petit chef d'oeuvre, les auteurs du scénario ont pris quelques libertés pour l'aérer sérieusement et lui donner quelques péripéties. Il semblerait que cela déplaise aux fans de l'auteur. Personnellement je n'avais lu en son temps que la bande dessinée qu'en avait tiré Jacques Ferrandez ( L'hôte chez Gallimard, on a la culture que l'on peut) qui était fidèle au texte original. Si le film nous propose une version plus nerveuse, avec beaucoup de codes empruntés au western, les auteurs n'en n'ont pas enlevé pour autant le sens profond. Ces deux personnages principaux vont s'apercevoir que malgré leurs différences, ils sont étrangers au monde qui se construit autour d'eux. Cela va leur permettre de réfléchir à leur condition d'Homme, de remettre en cause certaines valeurs de leurs cultures respectives et de prendre une direction à laquelle ils n'avaient pas forcément pensé. Le film évite les antagonismes traditionnels comme la religion ou la culture pour ne s'attacher qu'à leur propre libre arbitre et à la façon dont leur confrontation va les emmener à réfléchir autrement. Un peu plus sur le blog
Il s'agit de l'histoire de Daru, instituteur dans une école des montagnes de l'Atlas, dans l'Algérie de 1954. Il est tranquille jusqu'à ce qu'on l'amène un prisonnier, Mohammed qu'il doit conduire à Tingrid afin qu'il soit exécuté. Bien malgré lui, il va le conduire en dépit des rebelles qui rôdent et tenter de comprendre Mohammed. Une amitié naîtra progressivement entre les 2 hommes ce qui forcera Daru à tenter d'infléchir la résolution de Mohammed.
Ce film est poignant. Très beau visuellement et la musique par Warren Ellis (le musicien par l'auteur de comics) apporte beaucoup dans l'immersion. Tributaire des éléments extérieur, le réalisateur a bien retranscrite l'Algérie des année 50 et les acteurs sont tous géniaux. Viggo Mortensen est très bien dans son rôle et il parle surprenamment bien le français ! Je ne connaissais pas Reda Kateb auparavant et il est vraiment bien et nous pousse à avoir de la peine à la fatalité de son personnage (il me donne envie de voir illico Un prophète et Zero Dark Thirty !). Mais bizarrement le personnage de Mohammed semble ne pas fonctionné. spoiler: En effet, on a du mal à croire que cet homme a fait du mal à qui que soit. A plusieurs reprise Daru le reprend en disant qu'il devait être plus digne ou avoir plus d'honneur, seulement on a du mal voir qu'il soit tueur. Ceci dit il évolue très bien car à la fin il choisi de vivre et être libre plutôt de se conforter aux traditions. Car c'est là le cœur du film, la confrontation entre le devoir traditionnel et le bon sens. Surtout venant de Daru qui est un instituteur au passé assez mystérieux et fait de guerres (il est commandant de réserve après tout).
S'il y a des défauts à relever, ils sont peu nombreux. Premièrement, il n'y a pas une réelle introduction des personnages. Il y en a si on veut mais ce n'est pas très mémorable et il faut vraiment faire très attention. D'une certaine manière, c'est sans doute voulu car on peut vraiment s'identifier à chacun d'eux. Deuxièmement, la musique qui aurait pu être un peu mieux employée. Elle est excellente, il n'y a pas d'autres mots, mais ça aurait été quand même mieux si elle était plus présente, mais ça c'est subjectif. Troisièmement, l'aspect un peu trop réaliste de certaines scènes. spoiler: Les scènes de fusillade, ça va. Ceci dit la scène de la marche au début , c'est quand même gênant (la caméra remue un peu trop ! Je sais que ça donne l'aspect réaliste d'un chemin caillouteux mais là c'est trop !). Mais à part ça le film est très bien.
Bref, un très bon second long métrage de David Oelhoffen, qui est un réalisateur très sympathique et dont j'espère qu'il aura le succès public qu'il lui revient. En effet, il s'agit d'un film très réaliste et très bouleversant qui gagne à être connu. De plus j'ai appris que le film est inspiré d'une nouvelle d'Albert Camus; cela m'a donné envie de la lire.
Après la semaine que nous venons de vivre, et avant de vivre la suite, qui ne manquera pas d'être pénible et destabilisante, posons-nous. Rejoignons les personnages de Loin des hommes, austères et magnifiques. Marchons avec eux dans ce paysage rocailleux. Observons leurs visages. Sachons entendre ce qu'ils ne disent pas. Jouissons de ces images sublimes de contre-jour, où dans le soleil froid de l'hiver, on voit des silhouettes amies se frayer un chemin pour échapper à leur destin absurde. Les bronches dégagées, les pieds meurtris et l'esprit enfin clair, alors nous pouvons rallumer BFM TV. L'œil neuf. Merci à David Oelhoffen pour cet autre regard sur la liberté et la fraternité, et peut-être sur l'actualité. J'ai été profondément touché par ce film.
Très libre adaptation d’une nouvelle d’Albert Camus, Loin des Hommes parvient à s’affranchir de l’endoctrinement politique et du discours idéologique sans pour autant perdre de vue son objectif initial : la mise en abîme des conflits moraux traduits par la guerre d’Algérie. Un conte universel plus que jamais ancré dans l’actualité. Pour en savoir plus, lisez notre critique complète:
Ce western algérien, ce bledtern, donc, plutôt, est d'une puissance folle. Tout en étant d'une finesse rare au cinéma, surtout sur de tels sujets, où l'on nous explique généralement ce qu'il convient de penser.
Un film d'une grande beauté et d'une grande intensité,avec des scènes particulièrement émouvantes (celle du bordel notamment). On est au départ un peu surpris par les accents des uns et des autres mais on n'y fait plus attention ensuite, c'est sans importance. Les deux comédiens principaux sont excellents.
Un film d'une humanité exceptionnelle, qui résonne de façon admirable dans l'actualité que nous vivons en ce moment. Des paysages sublimes, une musique inspirée, des personnages forts, magnifiquement incarnés. Un film qui donne à espérer, un film à ne pas rater.
Un film rempli d'humanité qu'il fait bon voir en ces temps difficiles, tristes et violents... David Oelhoffen m'a complétement embarquée dans son histoire grâce à des images à vous couper le souffle, grâce à une direction d'acteurs parfaite, grâce à une musique sublime, grâce à Camus... Merci Mr Oelhoffen, vous êtes un grand.
Loin des hommes résonne étrangemnt avec notre histoire de ces derniers jours. C'est par ailleurs un film français avec Viggo Mortensen qui joue pour la première fois dans notre langue ! Et Reda Kateb est bouleversant. Ces deux hommes évoluent dans des paysages à couper le souffle, filmés en scope westernien, porté par la musique de Nick Cave et Warren Ellis. Casting de rêve pour un film français différent de ceux qui sortent par dizaine chaque semaine...
Un film salutaire aujourd'hui et pour demain. Une œuvre incroyable, la rencontre de deux hommes, deux parcours de vie, deux conceptions de l'honneur... Tous les éloignent et pourtant....
1954. Alors que les combats font rage entre les indépendantistes algériens et les colons français, Daru, un instituteur français d’origine espagnole doit escorter à bon port Mohamed, un berger condamné à mort pour avoir tué son cousin. Western, road movie, réflexion philosophique… le nouveau film de David Oelhoffen qui s’inspire de L’Hôte, roman d’Albert Camus, est plusieurs films à la fois. Loin des hommes se déroule lors des prémices de la Guerre d’Algérie mais ne s’intéresse que de très loin au conflit. Ce film inclassable nous raconte avant tout la rencontre entre deux hommes que tout oppose et dont...
Venez découvrir ma critique dans son intégralité et en avant-première sur mon site ScreenReview !
Loin des hommes est vraiment un film magnifique, émouvant, hors catégorie, qui nous emmène loin des sentiers battus du cinéma. Une belle histoire d'amitié entre deux hommes qu'a priori tout oppose mais qui vont se comprendre et s'entraider, sur fond de guerre débutante. La musique et les images sont superbes. Un film à voir.
Un grand film sur l’humanité qui raconte la marche forcée vers l’oubli pour deux hommes que rien ne prédisposait à se rencontrer. Mais alors que la guerre d’Algérie atteint sa période la plus cruelle, ils font cause commune afin d’obéir aux ordres, mais pour mieux les contourner. Des paysages grandioses, perdues, à perte de vue dans la rocaille se jouent du temps et des circonstances pour donner au récit inspiré d’une nouvelle de Camus une dimension épique, où les codes du western jouent pleinement derrière la caméra attentive de David Oelhoffen. Un texte écrit avant la guerre par le Camus visionnaire sur la dégénérescence du système. Viggo Mortensen porte avec une élégance rare la parole et les frusques de son héros, Daru, un homme que l’on rencontre encore parfois à travers le monde, là où le discours humaniste n’est toujours pas audible. La performance de Reda Kateb est tout aussi magnifique. La communication entre les deux personnages est remarquable. Pour en savoir plus