Tout d'abord, contrairement à ce que j'ai pu lire ici et là dans d'autres critiques, non, clairement, le pitch n'est pas "vu et revu" : Au contraire, c'est à mes yeux ce qui fait l'une des principales qualités de ce film ; L'originalité du contexte social sur lequel il est développé : Un contexte particulièrement d'actualité en Espagne pour peu qu'on se sente un minimum concerné par la crise sociale de ces dernières années dans les pays méditerranéens. Il faut donc être un(e) idiot(e) complet(e) pour dire que le sujet a été traité maintes et maintes fois : Que ce soit les expulsions - et les violences concomitantes et bien réelles - qui s'y multiplient, ou encore l'impact psychologique de l'humiliation d'être pauvre alors qu'on travaille... "Sweet Home" est un des rares films d'épouvante pouvant se prévaloir d'avoir essayé de développer un minimum de social dans son picth. C'est très rare... Surtout pour un slasher !
...Et c'est là son principal défaut, par contre : Au bout du compte de n'être qu'un slasher comportant quelques-unes des plus classiques et impardonnables WTF propres au genre... Avec, évidemment, en tête, des personnages parfois assez étourdi(e)s pour oublier de chercher à survivre !
( Et ça malgré, donc, un traitement initial plutôt inhabituellement intelligent de ces personnages )
Quelques petits défauts de mise-en-scène aussi ( choix de musique pêchue sur un passage qui ne l'est pas, désynchronisation entre le rythme de l'action globale et le rythme propre aux personnages qui en sont témoins, etc... ) , mais rien de trop foireux non plus, et on arrive à les oublier parce que par moment la mise-en-scène est au contraire excellente.
Tourné dans le même genre de décors que les REC précédents, cela peut provoquer un effet de lassitude pour qui espérait un renouvellement du réalisateur, mais d'un autre côté, le décors se prête très bien au sujet : Compte tenu du thème abordé, les cris étouffés par le béton tandis que la vie dans la ville suit son cours ont même quelque-chose d'assez poétique, fortement renforcé par le traitement photographique de qualité qui arrive à faire peser du même poids que ce béton, la solitude des personnages confronté(e)s à l'horreur.
Un film plein de qualités, donc, mais qui prouve à plusieurs reprises par son intelligence qu'il aurait pu facilement éviter un certain nombre de gros écueils, récurrents dans le genre, pour se hisser bien plus haut au rang de "très bon"... Globalement j'ai apprécié, par moment les yeux écarquillés pressé de voir la suite, par moment soupirant devant la bêtise du truc : Malgré sa qualité légèrement au-dessus du lot dans ce genre bien précis - que ce soit visuellement ou de par l'originalité du traitement de la psychologie des personnages - au final, il laisse donc un goût un peu amer de "presque chef-d'oeuvre"... Mais "presque bâclé" ! Malgré ma note, je ne le qualifierais pas simplement de "bon film", c'est un mauvais film avec un certain génie, ou un excellent film avec de grosses erreurs !