La sauce qui fonctionne continue de s'écouler encore et toujours (mais quand va-t-elle s'arrêter ?). Les codes sont bien fidèles au poste, et ce dès l'introduction : musique de merde, grosses bagnoles, petits culs, personnages clichés et accent à la con. Oui, les cinq premières minutes relèvent déjà de l’auto-caricature !
La franchise qui s'est fixée pour but d'aller toujours plus loin d'épisode en épisode sans avoir peur du ridicule, continuera effectivement de repousser les limites, en proposant des cascades et des explosions toujours plus spectaculaires (quitte à faire la course avec un sous-marin), et en recrutant de nouveaux membres dans son casting (on pensait pourtant que Charlize Theron était plus exigeante dans ses choix...sûrement une histoire de cachet). "Fast & Furious 8" n'envisage donc pas de décevoir ses fans et envoie de l'action à tour de bras (et Dieu sait que le tour de bras de The Rock n'est pas commun). On ne parlera en revanche plus des scenarii à la mords-moi-le-nœud de cette franchise, ingrédient mort et enterré depuis de nombreux épisodes maintenant, répétant sans cesse le même schéma de guéguerres et autres trahisons à deux balles sans réel suspense (pas la peine de masquer la photographie sur le téléphone au début du film, on devine instantanément de qui il s'agit). L'époque de l'infiltration dans le milieu des courses clandestines est bien loin... Un aspect ringard commence à se faire ressentir depuis le temps, que ce soit dans les énormes facilités ou encore le personnage de Vin Diesel devenant toujours un peu plus ridicule, s'approchant au plus près de sa caricature façon "Les Kassos" (pour les amateurs de programmes YouTube). Michelle Rodriguez, elle aussi, énorme tête-à-claques de collection, deviendra un véritable calvaire à l'écran.
Le cinéma de divertissement est utile et parfaitement honorable, un genre comme un autre, mais le mettre en scène avec talent en suscitant l'intérêt et en proposant un minimum de surprises et de nouveautés est une toute autre histoire, et ce n'est pas ce tour du monde tuné et bodybuildé sous un semblant d'amitié fraternelle qui va nous faire rêver. Cette mécanique grand-guignolesque, et bien que toujours plus explosive, devient de plus en plus difficile à visionner. Au bout de huit épisodes, il serait tout de même grand temps de mettre un terme à cette franchise, même si monstrueusement bankable (phénomène frustrant témoignant d'une intention principale navrante de la part du grand public). On a été indulgent sur les précédents épisodes, mais aujourd'hui, il est vraiment temps que la saga "Fast & Furious" rentre au garage, mais quelque chose nous dit que le portail va rapidement ré-ouvrir, c'est pourquoi on optera pour la casse comme destination.