Quand l'amour de la Provence est filmé avec de telles lumières, si chatoyantes et si alléchantes, on est dans le droit de se demander si Rose Bosch, réalisatrice de "La rafle" (2010) qui reçut un accueil médiatique des plus fracassants, ne vient pas du Sud de la France, de ce très cher Midi.
L'on est emporté par ce tourbillon sentimental que l'ami national français Jean Reno happe d'une fougue insoupçonnable. Son rôle de papy bourru gâteau lui va comme un gant et c'est avec une force de conviction impeccable que l'on se sent entraîné avec lui dans les oliviers que la réalisatrice et lui chérissent tant.
Un choc de générations aussi puisque l'ami Reno, bientôt 67 ans !, côtoie le non moins excellent jeune premier Lukas Pelissier, d'à peine 9 ans, livrant déjà une belle prestation. Super !
A leurs côtés, on retrouve inénarrable Hugues "Santiano" Aufray chantant du Bob Dylan rien que pour nos mirettes, la populaire Charlotte de Turckheim toujours aussi bon enfant, Aure Atika ("La vérité si je mens") l'estivale, et une apparition on ne peut plus onctueuse de Michel Drucker dans son propre rôle, celui d'un cycliste sur la route du Mont Ventoux.
Rose Bosch compose avec "Avis de mistral" un film campagnard qui sent bon la garrigue mais qui pêche niveau mise en scène (je retrouve les mêmes défauts que sur son précédent métrage, "La rafle"). Qu'importe, car ici, c'est bien la franchouillardise qui est de mise, tout comme le vivre ensemble (en famille !) adoubé de l'amitié (les retrouvailles, Aufray en tête). En d'autres termes, le passage de générations. Tout simplement.
"Avis de mistral" est un bon film franchouillard dans le bon sens du terme avec une idée de scénario ultra-convenue laissant la place à ses interprètes, un Jean Reno captivant et captivé, une Provence bien chaude dans une ambiance estivale festive, ainsi qu'une BO commençant extrêmement bien dès le début (merci Simon & Garfunkel et Mungo Jerry).
"In the summertime ta ti ta-ta-ta..."
Note à part : le cinéma français n'est pas mort. Certes, la productrice de "1492 : Christophe Colomb" (avec Depardieu), n'a pas la verve d'un Lelouch ("Salaud, on t''aime") ou la puissance d'un Hazanavicius ("The search") mais possède bien ici la pépite pour un bon cru de 2014. A votre pastis, spectateurs.
Déconseillé aux moins de 10 ans.