Une robinsonnade pour le futur - Mark Watney (Matt Damon) doit survivre sur Mars, où il a été laissé pour mort à tort par ses coéquipiers de la mission "Ares III". Si la science et la technique peuvent être des atouts pour ce botaniste opiniâtre, la pression psychologique qu'il doit endurer est finalement sans commune mesure avec le poids que dut supporter son devancier (le Crusoe de Defoe, fictionnel, ayant eu des modèles bien réels), vivant en pleine nature, avec des bêtes, et gagnant même la société de Vendredi, quand "Le Martien" qu'il est doit se battre en permanence contre un univers minéral uniquement, en ayant aucun espoir d'atténuer sa solitude par quelque compagnie que ce soit, même animale. On se doute bien qu'au bout de deux heures et des poussières (le temps du film) le naufragé de l'espace sera sauvé
(en l'espèce, le parallèle avec "Robinson Crusoe" se prolongeant, grâce aussi à des "pirates" - ici, l'équipage sur le chemin du retour, se "mutinant" contre la décision de la NASA)
... Il s'agit donc (seulement..) pour Scott de faire oeuvre "documentaire" (en détaillant comment se débrouiller en milieu hostile), tout en faisant monter, à défaut de suspense, la sauce de la tension attendue - avec quelques moments de bravoure et scènes à faire bien orchestrés. Disons-le, c'est un brin répétitif, et même souvent ennuyeux - manque d'enjeux (sauf un pesant surlignage "patriote", sur la grandeur américaine - nonobstant une réalisation par le britannique "Sir" Ridley Scott - avec supplément bisounourserie,
sur la solidarité des "gens de l'espace", comme traditionnellement celle des gens de mer, illustrée par les gentils Chinois)
, de surprises, de recul surtout.... On ne peut que regretter que la dimension intime (évoquée plus haut) soit relayée au second plan, sacrifiée au profit du spectacle (assez réussi, mais sans plus), et ne passe (sans imagination) que par des incises régulières du "journal" vidéo de Mark, dans le déroulé dudit.