Ridley Scott revient à ses premières amours, la Science-Fiction, et de ce fait, revient en force après une période plutôt faible il faut bien le dire. Oui, "Seul sur Mars" mérite que l'on s'y arrête même si l'on peut soupçonner ce cher Ridley de surfer avec avidité sur la vague des films interstellaires qui pullule depuis deux années. Et le réalisateur s'inspire avec ferveur des succès précédents. Oui, l'on ressent beaucoup l'influence de "Gravity" et d' "Interstellar" dans son film, même des "Gardiens de la Galaxie", c'est pour dire, comme si Ridley ne parvenait plus à penser par lui-même. Bien-sûr, en soi "Seul sur Mars" est un film bien différent de ces derniers, mais l'impression en sortant de la salle persiste : Ridley Scott à du mal à se renouveler parfaitement. Qu'à cela ne tienne, l'objet filmique en lui-même est d'une indéniable réussite. Ce film de survie sur une planète hostile est captivant et Matt Damon y est à l'aise. Le film ne se dépare pas d'un certain humour qui fait mouche et a tendance à dédramatiser l'enjeu principal, ce qui pourrait être a priori décevant, mais si l'on part de ce postulat, on ne s'en soucie guère. Le suspens et la tension font jeu égal avec le divertissement et l'ensemble réagit avec une certaine symbiose. On peut seulement regretter un début de film trop expéditif tout comme la conclusion. Entre les deux, le réalisateur parvient à mettre en exergue et avec intérêt les ficelles de son intrigue. Bémol, je trouve curieux la présence de Jeff Daniels dans le film, et surtout à ce rôle et j'avoue que cela m'a quelque peu gêné, Jeff Daniels...c'est tout le monde, sauf le président de la NASA. Aussi, il faut à nouveau se farcir les sempiternels canons hollywoodiens vus et re-revus d'une Amérique salvatrice, d'une NASA géniale, de scientifiques désaxés, bref, tout ce que l'on aurait aimé éviter. Pour finir, on peut dire que "Seul sur Mars" ne joue pas dans la même cour que ses récents prédécesseurs (en tout cas pas d'"Interstallar" qui a des ambitions plus spirituelles) même si la volonté d'en jouer est patente, cependant avec une très belle photographie (on commence à avoir l'habitude), une bande-son sympathique, un Matt Damon au top et un « survival » bien dans ses bottes, le film tient le coup et atteint son niveau d'ambition, si ce n'est réel, en tout cas imaginé. Le film ne fera probablement pas date dans la longue liste des films de SF, mais promet un bel engagement et un beau retour en force pour Ridley Scott.