J’ai toujours adoré regarder des films le dimanche matin, comme un réveil tout doux. Quand j’habitais chez mes parents, qui étaient abonnés à Canal , mon père et moi regardions très souvent le film qui démarrait à 8h30, et nous restions devant la télévision jusqu’en fin de matinée. Quand j’ai déménagé, j’ai privilégié cet horaire en salle de cinéma : non seulement la séance est moins chère, mais il y a très peu de monde dans les salles, et donc peu de bruits de pop corn ! Pour cette séance-ci nous étions quatre, quatre petites dames toutes venues en célibataires, c’était cool !
Malheureusement, cette jolie ambiance dans cette toute petite salle est vite retombée. A la fin de la séance, nous nous sommes toutes regardées en grimaçant… En effet, malgré un superbe casting (Kevin Kline, Kristin Scott Thomas et Maggie Smith dans les rôles principaux), le film m’a un peu ennuyé…
Les personnages sont assez intéressants, et liés par le passé à travers cet appartement qui dévoile au détour de tiroirs, de nombreux secrets… Je pensais que Maggie Smith allait complètement porter l’histoire, mais c’est davantage Kevin Kline et Kristin Scott Thomas qui remportent la palme : leur liaison passe de la haine à l’amour, en passant par le chantage, l’intimidation, les désillusions, puis le soutien. Je n’ai pas du tout adhéré à l’histoire d’amour qui se développe en 5 minutes de temps dans le film, et en 1 heure dans la « réalité » de la fiction, entre ces deux personnages… Mais bon, passons…
La réalisation ne fait pas défaut, certains plans de Paris sont sublimes avec une lumière splendide, tandis que l’appartement au centre du film est sombre et défraichi. Néanmoins, le côté huit clos m’a parfois un peu dérangé. C’est là qu’on sent que ce film est tiré d’une pièce de théâtre, certaines scènes se déroulent en huit clos alors qu’il n’y a pas d’intérêt à les faire se dérouler de la sorte.
Côté ambiance, nous naviguons continuellement entre la comédie et le drame. Certaines répliques sont savoureuses, mais n’ont pu m’arracher qu’un léger sourire. Et j’étais très loin de laisser couler des larmes ou de ressentir de l’empathie pour les personnages, qui ont tous des défauts qui me les ont rendus antipathiques, et j’ai eu du mal à m’attacher à eux. Notamment le personnage de Kevin Kline, dont la souffrance n’est pas une excuse pour faire subir tant de choses à ces deux femmes…
J’ai également regretté le manque de flegme britannique dans ce film, alors que le début du film, quand les protagonistes discutent de leurs origines, est très accentué là-dessus. C’est pourquoi j’aurais préféré que les répliques soient plus percutantes parfois.
Globalement, ce film a donc été une déception totale. Je me suis ennuyée, j’aurais aimé que les dialogues soient un peu plus savoureux, et que la pièce de théâtre soit restée pièce de théâtre.
11/20