Peut-être que maintenant, à force de regarder des films et de les critiquer, j’en demande trop. Peut-être qu’aujourd’hui, je deviens un cinéphile pompeux prônant son amour pour des films et réalisateurs qui ne soient pas mainstreams, comme le disent justement certains cinéphiles. Il n’empêche que je deviens de plus en plus difficile avec les longs-métrages populaires tels que Divergente. Mais je persiste à exprimer mon déni envers cette adaptation vide et sans âme d’un énième roman pour ados. Et comme je me dois de finir une saga une fois commencée et que le troisième opus vient tout juste de sortir dans les salles, je me suis plongé dans le visionnage de ce Divergente 2 : l’Insurrection, avec dans l’idée de laisser une seconde chance à la saga. Ce qui, finalement, ne se fera pas.
Quand le premier était sorti, je ne pouvais m’empêcher de le comparer à Hunger Games, qui m’avait au contraire bien convaincu. Alors que d’un côté nous avions des films captivants qui mettaient bien plus ses personnages et son univers en avant que le côté divertissement et son visuel, de l’autre, c’était la débandade : très mauvais casting, effets spéciaux foireux, histoire d’un classicisme à dormir debout (sans compter les nombreux clichés et consorts), aucun rythme, pas de mise en scène… le grand vide ! En regardant donc cette suite, je m’attendais donc à ce que les nombreux défauts du volet précédent soient corrigés, d’autant plus qu’avec son succès, elle se devait de présenter bien des améliorations pour convaincre. Au grand dam de ceux ayant une nouvelle fois apprécié (si ce n’est plus) les aventures de Tris, je persiste à dire que la franchise Divergente n’est qu’un teen movie supplémentaire qui ne mérite franchement pas d’être adapté dans son intégralité au cinéma.
Beaucoup disent que les livres sont intéressants. Je veux bien les croire ! D’ailleurs, je pense un jour me lancer dans leur lecture pour confirmer leurs dits, qui peuvent déjà se voir dans certaines scènes de ce film, mettant en avant la psychologie des personnages (
le passage du sérum de vérité, du meurtre d’Eric ou encore celui des simulations pour ouvrir la mystérieuse boîte
). Malheureusement, tout reste à l’état d’esquisse dans ce long-métrage, qui préfère enchaîner sans aucun génie les situations et les protagonistes secondaires (qui donnent l’impression d’être là que pour faire coucou à la caméra et rien d’autre), vidant l’intrigue de toute substance qui pouvait la rendre un chouïa captivante. Ici, tout est si cliché et peu travaillé qu’il est vraiment difficile de s’intéresser à l’ensemble alors qu’honnêtement, l’univers de Divergente a de la matière à revendre. Pour vous dire, je ne me souviens même plus du nom de la plupart des personnages (ce qui m’a d’ailleurs un peu gêné pour la transition entre les deux films), même s’i l’impression de voir le même navet à gros budget était encore bien là.
Une fois de plus, je me suis retrouvé face à un blockbuster pour spectateurs boutonneux prétentieux au possible. Prétentieux au niveau de son casting, présentant tout un lot de comédiens maintenant reconnus mais qui se reposent sur leurs lauriers pour faire « exister » ce film. Que ce soient les « jeunes », totalement absents (alors que Shailene Woodley est vraiment talentueuse ailleurs), ou bien les « anciens », venus cachetonner (mention spéciale à Kate Winslet, étonnement mauvaise). Prétentieux dans ses effets spéciaux, abusant d’effets numériques bas de gamme et de panoramas clinquants pour rendre le tout spectaculaire alors qu’il n’y a franchement pas de quoi s’enflammer niveau tension et adrénaline. Bizarrement, seules les séquences de simulation se révèlent être assez impressionnantes, même dans leur rendu visuel plutôt attrayant et leur mise en scène énergique. Comme si tout le budget du film avait été dépensé pour leur réalisation. Mais 10 bonnes minutes (sur 2 heures, qui plus est !) ne font pas une réussite, Twilight 5 peut en témoigner !
Au final, se voulant pourtant le nouvel porte-étendard du divertissement pour adolescents ayant un fond et une histoire à présenter, Divergente 2 confirme une nouvelle fois que les producteurs prennent les spectateurs visé pour des abrutis en leur proposant un produit qui leur suffisent. Sans être un fervent conspueur (j’ai vérifié, ce mot existe) des teen movies, je maintiens ma position sur Divergente, notamment avec Insurrection, en clamant haut et fort que cette franchise aurait pu être bien mieux qu’un blockbuster vide et sans âme. Est-ce que je regarderai le 3 ? Oui, mais après un certain temps de récupération. Et puis, personne n’est à l’abri d’une surprise, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Le dernier Hunger Games m’a bien déçu, le prochain Divergente peut me surprendre !