Faire tourner sa mère, à laquelle il dédie cette ignominie, et sa sœur, qui a joué dans une série intitulée « Avec le cul à l’air » – je traduis, la série n’est sortie nulle part ailleurs qu’en Espagne – définit bien ce réalisateur et son univers. Pourtant, l’idée de départ, une escroquerie à l’assurance, qui aurait pu germer dans l’esprit d’un scénariste italien, réalisée par un autre, aurait pu donner une comédie acceptable. Mais, très vite, le scénario s’égare dans tous les sens, truffé qu’il est d’épisode vomitifs
(d’ailleurs, la mère et la fille vomissent fréquemment dans l’évier de la cuisine, on dirait le Gainsbourg de « Charlotte for ever »)
, d’interminables digressions sur les sexes féminins « qui pendent » et sur la taille du sexe des Noirs, et de conversations à rallonge, entre vieillardes, sur les bienfaits supposés de la marijuana.
Quelques zozos de la critique ont comparé ce réalisateur à Almódovar, mais, en dépit du peu d’estime que j’ai pour lui et ses scénarios de notable arrivé, je dois convenir qu’Almódovar sait filmer, ne radote pas, et que ses personnages ne changent pas de caractère en cours de route. Il est vrai que la propagande publicitaire a répandu le bruit qu’il avait aimé cette déjection, mais les bobards sont l’aliment de la pub, on le sait... Ici, tout est laid et stupide, et le film est vraiment à fuir.
En fin de compte, dans la presse française, seul « Télérama » a osé le déconseiller. Je regrette qu’on ne puisse pas mettre zéro étoile, mais le cœur y est.