Du gros, gros pétage de plomb dans ce film qui nous livre des scénettes avec une situation classique de la vie mais qui se transforme en craquage total pour les protagonistes. Un vrai régal d'humour noir, très noir.
Les Nouveaux Sauvages était l’un des films les plus attendus cette semaine. Co-produit par Pedro Almodóvar, ce film s’annonçait comme une véritable ode au craquage de nerfs et à la bestialité. Alors, i Vamos, Relatos Salvajes !
Les Nouveaux Sauvages s’apparente à un Pulp Movie, c’est-à-dire un film dans lequel s’alternent différentes histoires parallèles mettant en vedette différents personnages. C’est un genre qui a été popularisé notamment par Quentin Tarantino, avec Pulp Fiction. Ce Pulp Movie à la sauce argentine met en scène plusieurs personnages lambda confrontés à des injustices courantes de la vie : la serveuse qui retrouve par hasard un homme qui a harcelé sa famille, le conducteur gêné par un autre automobiliste peu scrupuleux sur la route, le père de famille qui rencontre des difficultés avec l’administration qui demeure sourde face à ses demandes, la femme bafouée, le père de famille qui doit composer avec les erreurs de son fils… Voilà qui permet donc de résumer le film sans aller dans les détails.
Le film était comme je l’attendais et comme je l’espérais : déjanté et décomplexé. Pour être honnête je n’ai pas regardé la bande-annonce, je me suis contenté de lire le synopsis et quelques avis qui m’ont, je l’avoue, plutôt plu et incité à aller voir le film. Celui-ci doit son succès à des successions de gags à l’humour décapant, misant sur le grotesque des situations et, avant tout, l’exagération de situations de la vie quotidienne.
Chaque histoire a son propre intérêt. “Les Nouveaux Sauvages” fait référence au fait que, bien que les humains se revendiquent comme étant civilisés, ils ne peuvent totalement refouler leurs instincts bestiaux, notamment lorsqu’ils sont confrontés à des situations les mettant à bout de nerfs. Ainsi, le choix de prendre pour référence des scènes de la vie courante permet au spectateur de rentrer dans la peau du personnage et de transposer sa réaction par rapport à celle du personnage du film.
Bien sûr, Les Nouveaux Sauvages ne fait absolument pas dans la demi-mesure en poussant ses personnages littéralement à bout. Et c’est cela qui permet à ce film d’être jouissif, car il permet également aux spectateurs de voir ce que l’on pourrait qualifier de “juste retour des choses” à travers les actions de ces personnages. Ainsi cette fiction, au-delà de n’être qu’une simple comédie burlesque, représente un véritable exutoire dans une société qui vit à 100 à l’heure et où stress et pression envahissent notre quotidien.
Chaque histoire apporte son lot de rires et de surprises. Je dois dire que j’ai préféré la troisième et la quatrième, mais cela reste mon point de vue, et je n’en dirai pas plus pour ne pas dévoiler davantage l’intrigue. J’ai passé un bon moment de divertissement dans ce film, et je vous le conseille ! Un bon 8/10 pour ma part.
J'avais gardé le souvenir des Nouveaux Monstres de Dino Risi et de l'efficacité magistrale avec laquelle, comme le titre du film l'indiquait,il pointait les formes nouvelles que prenait la monstruosité humaine (figure qui n'est plus à démontrer, quoi qu'en pensent les belles âmes!) à une époque bien définie. J'ai retrouvé la même veine et le même talent dans ce film.Chaque sketch, justement par ce qu'il est court et parfaitement écrit, impose un rythme par lequel on est pris, emporté dans une mécanique implacable qui conduit à un dénouement aussi fort qu'évident.Le prologue est en soi une petite merveille d'humour noir. Oui, la noirceur est partout: violence, bêtise,corruption, veulerie, bassesse. On devrait pleurer à ce constat terrible et pourtant on en rit.Car le cinéaste rejoint l'art des plus grands moralistes, l'art de La Bruyère ou de Molière dont Musset disait, en sortant d'une représentation du Misanthrope: "Cette mâle gaîté si triste et si profonde que lorsqu'on vient d'en rire on devrait en pleurer" Les hommes pris au piège de la pauvreté de leurs coeurs, incapables d'accéder par la civilisation à ces hauteurs dont ils ont rêvé, ramenés de force à leurs plus cruels instincts, enchaînés à un monde kafkaïen qui les prend en otages, c'est un spectacle mis en scène avec brio, joué avec maestria,affreusement triste effectivement, mais dont on jouit avidement: peut-être à cause de la mise à distance, persuadés que nous sommes de ne devoir jamais dans nos vies arriver ces extrémités, cette rassurante position de spectateurs privilégiés d'une démente pantomime dont nous serons jamais victimes nous-mêmes. Mais comme toute bonne catharsis, ce film est hautement pédagogique: surveillons le sauvage qui sommeille en nous; nous n'avons rien mis en place qui soit susceptible de l'empêcher de se réveiller à tout moment. Nous avons peut-être au contraire créé les conditions où il pourra mettre en oeuvre au plus haut niveau son esprit de violence et son désir de vengeance.Ce n'est pas l'actualité (récente ou non) qui me démentira.
un film à sketches bien joués, de vrais dérives de l'homme qui font froid tant ils sont réalistes pour certains. PLV : on se laisse porter puis on réfléchit aux mises en situation
"Les nouveaux sauvages" est une suite de sketch où des personnages ont les nerfs qui craquent. On a tous subi des moments de grandes tensions, un énervement soudain que rien ne peut arrêter, c'est ce que vont vivre les protagonistes, dans des scènes à la fois drôles, violentes, parfois excessives mais souvent assez jouissives. On adore voir les personnages péter des plombs dans des situations où nous même nous avons eu du mal à nous abstenir, car on a tous connu de prêt ou de loin au moins l'une de ces petites histoires de la vie quotidienne. "Les nouveaux sauvages" nous fait passer un bon moment, tout simplement.
Un film feux d'artifice tant on jubile, on s'extasie devant tant d'audace . Très bien joué à tous niveaux . Une comédie grinçante , décapante parfois hilarante mais surtout par son côté absurde complètement délirante .
"Relatos Salvajes" est un projet tellement beau, ambitieux et complexe à la fois... On se laisse porter dans un univers aux touches singulières, celles-ci présentement liées à la folie. Entre destruction de bâtiment, empoisonnement ou tromperie, la bande d'acteurs réunie pour le meilleur et pour le pire propose une symbiose enivrante et puissante, faisant régner sur un trône l'injustice d'une situation et d'un moment, juste avant de faire péter ce siège! Mais Damian Szifron ne reste pas bien longtemps sur un acquis. Il inaugure d'abord, lui et son équipe technique, une fresque génialissime de plusieurs sociétés espagnols, décrivant un cercle rouge autour d'une seule destinée : la vengeance. Mais il se garde bien de ne pas garder que cette ligne droite. Justement : toutes ses scènes sont parfaitement bien écrites, ses personnages mis en valeur et sa ligne technique puis directive choisie et dirigée dans l'excellence. Rien n'est laissé au hasard, tout mise sur l'importance d'un détail et sa profonde définition. Comme cette caméra GoPro accrochée à une porte , ouverte à l'arrache par un époux arroseur puis arrosé, ou ce subtil arrêt sur image laissant apparaître des vieux parents médusés puis vite écrasés. Ce film peut mettre trop de temps à se mettre en marche, il peut parfois trop se maintenir sur une même position, mais tout ce dont on se souvient, c'est cette violence osée et hilarante qui réside d'abord dans l'écriture, puis dans la mise en scène et les gestuelles d'un casting qui se déshabille pour notre plus grand plaisir. Magnifique.
On connait tous les inconvénients des films à sketchs : il faut à chaque fois faire l'effort de se replonger dans une histoire une fois que l'autre est finie, ce qui nuit à l'insertion. C'est bien sûr l'un des principaux problèmes de ce film, malgré la thématique commune qui l'habite et qui est la vengeance. L'autre problème du film, c'est que, malgré l'humour acide qu'il s'évertue à déployer, les histoires sont très inégales. Autant je trouve la première et la troisième excellentes et la seconde passable, autant les autres ne me passionnent pas outre mesure, et m'ennuient même. C'est dommage car je pense que ça aurait pu me plaire si le réalisateur l'avait joué façon film choral, mais cette structure de film à sketchs m'a perdu en chemin.
Véritable raz-de-marée populaire partout où il passe, Les Nouveaux Sauvages est un déluge d'humour noir sous forme de pétage de câble monstrueux. On suit avec une sorte de plaisir malsain ces personnages sombrant dans l'animalité face à l'absurdité grotesque du quotidien. Une réussite totale ! Pour en savoir plus, lisez notre critique complète:
En bref… Cynique, noir, hilarant ! Le « pétage de plomb » dans toute sa splendeur ! Méchamment drôle ! Une mise en scène qui tape dans l’originalité et qui séduira les plus sadiques d’entre nous !
La critique entière sur notre site MediaShowbyDK !
Ce film argentin, produit par Pedro Almodovar et présenté en sélection officielle au Festival de Cannes est une vraie bombe cinématographique. Le film est un condensé de crises de nerfs. Fort de ses scénarios originaux, de ses acteurs habités et d'une BO du tonnerre, ce pétage de plomb hilarant est nommé dans la catégorie meilleur film étranger aux Oscars 2015.
Les Nouveaux Sauvages est un film à sketchs totalement inégal, pouvant proposer de belles scènes et un humour noir grinçant comme des séquences vraiment inutiles et d’une grossièreté inouïe. Si certains sketchs tendent à accuser une société qui se veut de plus en plus animale, d’autres ne sont là que pour présenter des confrontations absurdes, frôlant le trouble mental. On s’attendait à un film intelligemment jouissif et portant un regard lucide, et l’on se retrouve avec un réalisateur qui expose nos plus bas instincts sans effectuer le recul nécessaire. Ce film avait du ressort, mais son écriture trop facile et sa réflexion trop pauvre laisse encore en bouche cet éternel goût âpre…
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Le problème en général des films à sketches c'est leur inégalité et Les Nouveaux sauvages n'échappe pas à cette règle. Au vu de sa réputation je m'attendais à un film beaucoup plus corrosif et cruel, la réalisation me semble parfois trop classique même les histoires ne sont pas si originales que cela mais l'ensemble se suit sans jamais s'ennuyer cependant le plus important c'est de constater qu'on a beau avoir des milliers de kilomètres qui nous séparent les uns des autres au bout du compte on a les mêmes soucis quotidiens et de ce point de vue Les Nouveaux sauvages est très universel dans ses sujets. Des 6 histoires je retiendrais surtout les 3 dernières avec une préférence pour la 5ème spoiler: le fils de riche qui renverse la femme enceinte .