Après le chef-d'œuvre expérimental de 1940, Fantasia 2000 ambitionne de poursuivre l'idée d'un mariage entre musique classique et animation, en modernisant le concept pour une nouvelle génération. L'intention est louable, et certaines séquences sont d'une beauté indéniable, portées par une animation fluide et un orchestre de grande qualité. Pourtant, si le film regorge de moments magiques, il peine parfois à retrouver la grandeur et l'audace de son prédécesseur.
Le film brille particulièrement dans certaines séquences, comme L'Oiseau de feu, où l'intensité dramatique se marie à une animation éblouissante, ou encore Rhapsody in Blue, qui adopte un style graphique original inspiré d'Al Hirschfeld et raconte une histoire pleine d'émotion. Ces segments démontrent le talent des animateurs et la puissance évocatrice de la musique, rendant hommage à l'esprit de Fantasia tout en y apportant une touche moderne.
Cependant, l'ensemble souffre d'un manque de cohérence. Certains segments, bien que visuellement réussis, manquent d'impact ou paraissent anecdotiques, comme Le Steadfast Tin Soldier, qui, malgré son animation en images de synthèse impressionnante pour l'époque, manque de profondeur émotionnelle. De plus, les transitions entre les morceaux, assurées par des célébrités, cassent parfois l'immersion et donnent un ton trop léger par rapport à l'ambition artistique du projet.
Fantasia 2000 est une belle tentative de remettre au goût du jour un concept unique, avec des moments de grâce indéniables. Cependant, son format plus court et certaines séquences moins marquantes empêchent le film d’atteindre l’excellence de son prédécesseur. Une œuvre plaisante, mais inégale, que je conseille pour ses instants de poésie visuelle et musicale, sans pour autant égaler la magie intemporelle de l’original.