C’est en 1940 que Walt Disney, nom qui fait rêver tous les petits et les grands de ce monde, produisit l’un de ses longs-métrages les plus connus et les plus inventifs de son époque. En effet, "Fantasia" a été créé par ce génie dans l’unique but de faire découvrir la musique classique aux plus jeunes d’entre nous. C’est donc avec joie que nous regardons (et re-regardons avec plaisir) Mickey Mouse valser, affublé de son chapeau étoilé, sur la musique de Paul Dukas. "Fantasia" fut, dès sa sortie, un succès critique sur tous les points. C’est donc une soixantaine d’années après que Disney récidiva avec le long-métrage "Fantasia 2000" un nouveau chef d’œuvre. "Fantasia 2000" se veut avant tout un hommage à son prédécesseur. En effet, on assiste à la même structure narrative que dans le tout premier "Fantasia" : des courts-métrages d’une dizaine de minutes entrecoupés de narrations sous fond d’orchestre symphonique. Les invités sont d’ailleurs très prestigieux. On compte par exemple la présence des magiciens Penn et Teller ainsi que Quincy Jones, pour n’en nommer que quelques-uns. Ces petites apparitions, toujours très comiques et intéressantes, servent à présenter le court-métrage qui suivra. On en apprend également davantage sur le tout premier "Fantasia", au grand plaisir des fans de ce grand classique de Disney. Oui, les narrateurs sont bons. Mais qu’en est-il des courts-métrages ? Un seul mot : magistral. Les animateurs de Disney ont énormément de talent, et après la sortie des grandes productions alliant technologie et talent ("Toy Story", par exemple), on aurait pu s’attendre à une grande utilisation du 3D. Heureusement, il n’en est rien. La magie présente dans "Fantasia" est toujours là dans "Fantasia 2000". Les animateurs, forts de leur expérience (l’équipe compte entre autres les animateurs du "Roi Lion"), font usage de toutes leurs prouesses et nous emportent dans leur magie et leur rêverie pour 75 minutes de bonheur. Peut-être que certains d’entre vous n’ont jamais eu la chance de voir "Fantasia". Il est peut-être nécessaire que je vous fasse une brève explication du principe de base : les six courts-métrages présentés dans le film sont accompagnés d’un morceau classique. Les œuvres, où la musique et l’animation se mélangent dans le plus magique des ballets, sont l’exemple parfait de la féérie de Disney. Même si le film a désormais plus de 70 ans, il n’a pas du tout vieilli, et le visionner est toujours aussi magique qu’autrefois, sinon plus. Et "Fantasia 2000" ne fait pas exception à la règle. Les courts-métrages, accompagnés de morceaux classiques de tous les styles (on y entend du Beethoven, du Saint-Saëns, du Gershwin et du Stravinski, pour n’en nommer que quelques-uns), nous font vivre la palette complète des émotions. On pourra y retrouver une scène surexcitée de vie New-Yorkaise, une danse comique de flamants découvrant les plaisirs du yoyo, des immenses baleines aux mouvements des plus gracieux… Chaque image nous fait rêver. Et l’animation, en harmonie avec la musique, est tout simplement magique. Mais contrairement à l'original, "Fantasia 2000" a su me captiver du début jusqu'à la fin. L'une des raisons majeures qui me font avoir cet avis est que j'ai senti que tous les segments avaient leur place. Le tout premier est le seul segment abstrait du long-métrage, alors que "Fantasia" en contenait beaucoup trop. En plus d'être joliment réalisé, il est accompagné d'un air très connu ce qui aide beaucoup à apprécier ce segment. Même si c'est celui que j'ai le moins apprécié, je lui trouve quand même une place dans ce film, que ce ne soit qu'en tant que parallèle au premier "Fantasia". Le court-métrage qui suit s'intitule "Les Pins de Rome". Il est lui aussi d'une extrême qualité artistiquement parlant, et c'est sans doute la place qu'il occupe le mieux : le fait d'être majestueux tout en étant en grande partie animé à l'ordinateur. Suit "Rhapsody in Blue" qui possède lui aussi son propre style graphique, qu'on pourrait résumer en la simplification de la forme et des couleurs. Le système fonctionne très bien, et l'histoire également. J'ai été accroché à celle-ci tout au long du court-métrage. "Le petit soldat de plomb" suit. Muni de décors animés traditionnellement et de personnages faits à l'ordinateur, ce petit film a aussi un style à part, toujours aussi beau. Encore une fois, l'histoire reste mémorable, avec un méchant assez charismatique dans l'espèce de marionnette assez inquiétante et mesquine. On peut découvrir ensuite ce qu'un flamant rose ferait s'il serait muni d'un yo-yo. Petit segment aux dimensions plus comiques que dramatiques ou épiques, il se laisse regarder et on se dit même qu'il est trop court à la fin. Mais à bien y penser, il est juste de la bonne longueur, étant donné son but qui est simplement de faire rire. Du côté graphique, il est aussi très joli, étant réalisé à l'aquarelle. Le seul segment emprunté au premier film est "L'apprenti sorcier", et ce choix est totalement justifié. Possédant évidemment un style cartoon des années 1940, il se dénote également du reste du long-métrage, et est bien sûr tout aussi bon qu'avant, autant au niveau musical qu'au niveau de l'histoire ou de l'image. Mon grand coup de cœur reste sans aucun doute le court-métrage qui suit : "L'arche de Noé". Mettant en vedette Donald, il est rempli d'humour et d'émotions, tout en étant irréprochable graphiquement et musicalement. L'histoire est particulièrement bien pensée et j'ai trouvé ça très bien qu'on dérive un peu du récit dont il est inspiré. Le dernier segment se nomme "L'oiseau de feu". Je n'ai d'autre mot que "majestueux" pour le décrire. Chaque plan est à couper le souffle, que ce soit lors de tensions dramatiques ou bien lors de scènes aux couleurs vives ou même aux couleurs ternes, puisque cela pose bien l'ambiance. Finalement, vous l'aurez bien compris, presque chaque segment a son style graphique. Et pour ma part, je dois dire que c'est un gros plus. Découvrir plusieurs styles a été pour moi un réel plaisir, et si ça n'avait pas été par ça, je ne sais même pas si j'aurais été attiré par le film au départ. Et il faut dire aussi que chaque style mérite d'être vu, et est très bien travaillé. Le fait que les interstices soient animés par des personnes différentes amène aussi beaucoup de dynamisme et de diversité. Si un animateur ne nous plaît pas (comme ça avait été le cas pour moi pour celui du premier film), on sait qu'on ne sera pas pris avec lui pour le reste de l'heure (ou dans le cas de "Fantasia", les deux heures). Mais au moins, presque chaque animateur a valu le coup, mis à part peut-être ceux qui ont introduit "L'apprenti sorcier"... J'ai trouvé leur dynamisme exagéré... En conclusion, ce film mérite vraiment d'être vu. Avec une quasi-absence de dialogues, il réussit à raconter une histoire avec brio, sur une musique attrayante et avec une image somptueuse et diversifiée. Peut-être un peu court de ses 75 minutes me direz-vous ? Moi je dis qu'il aurait été trop long si il avait été plus allongé. J’aimerais bien vous nommer quelques défauts. Vous dire que le film est trop long ou trop court, qu’il ne s’agit que d’une production servant à remplir les poches de l’industrie… Mais je ne peux pas. "Fantasia 2000" est tout simplement merveilleux. On s’y plonge les yeux fermés, et on en ressort avec un sourire d’avoir retrouvé le charme de notre enfance… Vous savez, à 10 ans, quand tout était magique. Et bien, "Fantasia 2000" recrée cette sensation à merveille. Si vous n’avez jamais vu l’original, je vous conseille tout de même ce "Fantasia 2000", même si j'ai préféré "Fantasia" premier du nom qui est un pur chef d’œuvre pour ma part, on y retrouve totalement la nostalgie et la féérie du classique d’antan. Si vous avez vu "Fantasia", mais que vous êtes passés à côté de sa suite "Fantasia 2000", précipitez-vous dessus, même si bien entendu l'original le surpasse et reste un chef d'œuvre inégalé