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traversay1
3 575 abonnés
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2,5
Publiée le 8 septembre 2014
Les métamorphoses d'Ovide adaptées au monde d'aujourd'hui : une idée saugrenue mais pas plus idiote qu'une autre, somme toute. On redoute la pompe, on espère la poésie : on aura les deux mais pas en quantité égale. Plutôt que s'en tenir à un seul mythe, disons celui d'Europe et de Jupiter, Christophe multiplie les histoires lesquelles finissent par composer un ensemble brouillon et confus. Orphée, Bacchus, d'autres encore, font un petit tour et puis s'en vont. Soit. Certaines saynètes sont amusantes grâce à des dialogues savoureux mais elles forment l'exception. La plupart du temps, Métamorphoses ressemble davantage à un film naturiste joué par des apprentis acteurs préparant un spectacle de fin d'année. Cela fait penser aux derniers Rohmer où malgré un effort de bonne volonté, on a du mal à se passionner pour un récit qui semble s'émanciper de plus en plus de toute cohérence narrative. C'est bien la liberté mais pas quand le film semble tourner Ovide.
Avec Métamorphoses, Christophe Honoré a choisit d’effleurer la peau d’acteurs non-professionnels avec sa caméra. Ces derniers transparaissent à l’image comme s’ils étaient devant nous à nous séduire. Car Métamorphoses est un beau poème avec ses lumières, ses décors naturels et ses mots bien pesés. Malheureusement la multitude des personnages nous trompe souvent et on se perd dans un langage déjà trop soutenu. On s’étonne, car la légèreté de la mise en scène nous berce et on oubli que le récit à un début et une fin. Peut-être est-ce là toute la beauté de ce long-métrage. Soulignons également une séquence sublime de ce vieux couple qui souhaite mourir ensemble et qui s’éternise à jamais en arbres. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Transposer les "Métamorphoses" d'Ovide dans le temps et l'espace d'aujourd'hui, pourquoi pas? Cela ne manque pas d'originalité, mais le résultat est assez peu convaincant et l'on s'ennuie ferme. Sans grand intérêt. 3/10
Adapter les "Métamorphoses" d'Ovide au cinéma a quelque chose d'incroyable. Certes on a pu remarquer que la narration du poète latin offre des plans cinématographiques avant l'heure, mais l'immense poème d'Ovide ne semble pas destiné à séduire les réalisateurs. L'exception s'est trouvée en la personne de Christophe Honoré dont on a pu apprécier diversement la production antérieure. L'ensemble est réussi même s'il convient d'ajouter quelques bémols. Ce qui séduit sans doute le plus, c'est la structure du récit composée d'entrelacs, de digressions, de parenthèses dans la narration, le tout n'étant pas sans rappeler la trilogie pasolinienne dite de la Vie. Aussi a-t-on intérêt à s'armer de connaissances en matière de mythologie pour comprendre le sens du film dans tous ses détails. D'autant que Christophe Honoré ne fait rien pour faciliter la compréhension du spectateur. L'adaptation des mythes au monde contemporain peut surprendre, voire choquer : on a rarement présenté Jupiter au volant d'un semi-remorque menaçant tel le monstre de "Duel", le film culte de Spielberg. De même, Actéon est transformé en élan - et non en cerf - après avoir vu une Diane transsexuelle dans le plus simple appareil (la théorie du genre est plusieurs fois convoquée avec entre autres ce mythe antique on ne peut plus tendance de l'Hermaphrodite). Deux divinités (Jupiter et Bacchus) et un héros (Orphée) constitueront les interlocuteurs du personnage féminin central, Europe. Tout ce petit monde mythologique est incarné par des acteurs débutants dont Christophe Honoré souligne avec plaisir les gaucheries ainsi que la jeunesse. Europe n'a rien de la princesse phénicienne, non, c'est une toute jeune lycéenne que va draguer Jupiter au sortir de l'école avec sa brutalité de camionneur. Parfois le traitement des personnages s'apparente à ce qu'il faut bien appeler le ridicule : Argus, le géant aux cent yeux, ne peut que faire sourire tant les effets spéciaux sont grotesques. Émouvantes au contraire sont les figures de Philémon et Baucis, traitées avec un infini respect. C'est donc un monde étonnant et peu représenté sur les écrans qui nous est donné à voir. L'un des mérites principaux du film réside dans l'opposition permanente entre un monde contemporain bétonné (la cité dans tout ce qu'elle comporte d'aseptisé) et la nature où les corps peuvent évoluer en toute nudité, toujours en osmose avec leur environnement. Et le désir y trouve un milieu propice, allant des amours brutales de Jupiter ou de Bacchus au voyeurisme d'Actéon ou bien encore à la sauvagerie des Bacchantes se repaissant du sang de Penthée et d'Orphée. Des "Métamorphoses" en résumé qui, présentées sous un jour actualisé, n'en finissent pas d'offrir des résonances dans le monde d'aujourd'hui.
L'art est une chose si mystique ! Il y a des œuvres dont vous reconnaissez les limites du mérite mais qui vous font passer un moment plutôt agréable, et donc pour lesquelles vous avez du mal à médire malgré leur faible qualité. Et d'autre, au contraire, dont vous percevez le travail et l’esthétisme mais qui ne vous transporte pas, si bien que c'est une épreuve de la contempler de bout en bout. C'est parfois un problème subjectif, on arrive pas à percevoir le sens profond de l’œuvre. Cela peut aussi être une simple absence de réel propos. "Métamorphoses" est de ces films qui pose questions mais qui semble d'avantage à honorer que quelconque films bien plus conventionnel.
Quoique ce dernier Christophe Honoré renvoi à plein d'autres films. L'excellent "Rubber" dans ses ouvertures de portes très absurdes et la façon de rendre un camion fantomatique, "L'inconnu du lac" par son érotisme inélégant, ou plus récemment "Un voyage" de Benchetrit avec la même extravagance dans la discordance.
Soit elle est fauchée par le manque de clarté, soit la métaphore est inexistante dans ce film opaque. C'est intéressant de voir une œuvre qui se libère des évidences, mais avec "Métamorphoses" cela semble surtout décousu et totalement abstrait. L’enchaînement de bizarreries est très déconcertant et jamais vraiment captivant de sens. Christophe Honoré remplit sa fonction d'artiste pour ce qui est de déranger, surprendre. Malheureusement sans vraiment d’intérêt plus profond.
Mais l'abstrait est un art. Si bien que "Métamorphoses" n'est pas totalement raté. L'utilisation de la musique est plutôt très bien accordée à l'image, c'est par moment très entraînant. Comme dans le dernier Guiraudie la photographie est magnifique, avec la même présence de l'eau douce, la faune en plus. Autre point commun avec "L'inconnu du lac", la grande part d'érotisme. Et c'est pas loin d'être aussi dérangeant, mais pas du tout pour les mêmes raisons. Le premier manquait franchement de pudeur et d’esthétisme, celui-ci est plus malsain dans les relations qu'il met en scène et les personnages qu'il met à nu. Mais c'est fait avec une assez belle précision et un vrai sens de la beauté. Il n'en reste pas moins que c'est assez malsain par moments.
"Métamorphoses" est une suite de tableaux érotiques vivants au sous-texte insipide et insensé, voir inexistant. Un récit mystique plutôt barbant, une œuvre contemplative qui se parcours avec difficulté et admiration à la fois.
Inspiré d'une partie des Métamorphoses d'Ovide, long poème latin du 1er siècle narrant des histoires tirées de la mythologie grecque et romaine, ce film risqué de Christophe Honoré est une réussite absolue. Ode aux corps, à la jeunesse, au tragique de l'amour et de la vie autant qu'acte de foi poétique, ce long-métrage qui bénéficie d'une image sublime transpose dans le monde contemporain des mythes et légendes multiséculaires, sans jamais être ennuyeux, et nous déroule en toute simplicité son univers lyrique et fantastique. Une petite merveille des sens, du cœur et de l'intellect.
Un film militant et sensuel !a voir absolument ! Avec une très belle mise en scène dans laquelle honoré sublime ses acteurs comme à chaque fois ; de jeunes acteurs parfaitement dirigés dont la fraîcheur ne laisse pas de marbre, des acteurs à l’image des jeunes d'aujourd’hui. Honoré réinvente ici les contes mythologiques de manière surprenante pour les transposer dans la réalité de notre temps : dans un décor de cité du sud de la France, Europe se fait enlever par un camionneur au lieu d’un taureau blanc et narcisse saute dans le vide plutôt que de se noyer… Ainsi il nous emmène de son monde merveilleux, poétique et sensuel en redonnant sens à ces mythes abstraits. une brillante idée et une parfaite réussite !
Un très bon film rempli de poésie inspiré des métamorphoses d'Ovide. Christophe Honoré signe un petit bijou et nous montre son grand talent de réalisateur . Les acteurs sont peu connus mais ils jouent bien. Un OVNI dans le cinéma français.
Film après film, Christophe Honoré continue de se réinventer. Fan de Nouveau Roman (il a monté « Nouveau Roman », un spectacle mettant en scène ses écrivains préférés : Robbe-Grillet, Sarraute ou Duras pour ne citer qu’eux), écrivain érudit lui-même, dramaturge chevronné, il fait du cinéma une corde de plus à son arc. Malgré une liste de films qui s’allonge sérieusement, le cinéma n’est qu’un de ses moyens d’expression. Cette particularité lui permet d’aller très loin dans l’exploration du champ des possibles, de mixer les univers, et de tenter comme ici de traduire un monument de la littérature, Les Métamorphoses d’Ovide, douze mille vers et pas un de moins, en un film élégant et inventif.
Le fil d’Ariane de ce mythe moderne est Europe, jeune collégienne/lycéenne au regard sombre, incarnée par la toute jeune Amira Akili, sombre telle l’Europe des mythologies, qui rappelons-le, est la fille d’un roi phénicien qui arrive vers l’Ouest, le Couchant (« Ereb » en langue sémitique) après avoir été enlevée par Jupiter transformé pour l’occasion en taureau.
Adaptée de l'œuvre d'Ovide, cette comédie dramatique interprétée par de très mauvais comédiens amateurs révèle un scénario pompeux et ridicule manquant cruellement de rythme, d'intérêt et donnant un profond sentiment d'ennui. Un OVNI incompréhensible et inutile.
Un film déconcertant, avec un bel étalage de corps nus et de violence ... Quelques passages réussis, mais malheureusement, le jeu de la majorité des acteurs sonne vraiment faux et on est plus souvent dans le ridicule que dans la magie et la poésie.
Métamorphoses...de Christophe Honoré dont je déteste les films que je continue néanmoins d’aller voir, un peu par masochisme, un peu pour savoir si je suis en phase ou à contre courant des critiques qui lui sont faites. Ici c’est une adaptation des Métamorphoses d’après Ovide, premier siècle après JC, où Honoré a mis en scène quelques passages où les Dieux grecs sont les héros. Nous passons donc une heure quarante avec certaines figures de la mythologie grecque, transposées en «jeune gens modernes», incarnés par des comédiens non-professionnels qui donnent le meilleur d’eux mêmes, mais qui jouent la comédie comme des débutants. Sinon, pour être complètement honnête, je ne me suis pas ennuyé...à part une petite vingtaine de minutes où j’ai pensé à autre chose. Sinon j’ai trouvé la démarche d’Honoré honorable (ok je sors...), une manière de vulgariser les écrits d’Ovide, ce que plus personne ne lira jamais. Il y a de très jolies scènes, de vrais moments de poésie qui m’ont fait plaisir, qui m’ont rappelé Pasolini et les «contes de Canterbury» ou «le Décameron». Honoré aime filmer les jeunes gens, dénudés tant qu’à faire, et sait en dégager la beauté. Je ne saurai recommander ni déconseiller. Une fois encore, pour ceux qui vont souvent au cinéma, cette heure quarante aura de belles choses à proposer, mais pour ceux qui n’y vont que deux ou trois fois par an, choisissez plutôt autre chose.
Les Métamorphoses de Christophe Honoré deviennent plus belles que celles d'Ovide. Dans ce monde onirique mais hostile où Jupiter règne en maître, Europe, jeune lycéenne, va se laisser emporter par les histoires des Dieux, tous aussi cruels les uns que les autres. Une adaptation transcendante et un coup de maître pour Honoré, qui nous offre une expérience hors du commun. Divin.