Autant je n'avais pas été convaincu par Another Earth, du même réalisateur, autant j'ai été séduit par ce I Origins. Pourtant, les deux films sont très semblables, dans leur conception, leur rythme et même leur thématique. Comme quoi, parfois, le fait d'aimer ou pas doit être subtil... Ce qui fait la différence pour moi est l'émotion qui se dégage de ce film, qui est à la fois une histoire d'anticipation, un melo et une romance. L'histoire de Sofi, première "bombe" du film, est émouvante, et ses effets sur la vie du docteur Ian Gray (impeccable Michael Pitt aux faux airs de James Spader dans Sexe, Mensonges et Vidéo) sont crédibles et touchants. L'arrivée de Karen (sublime et excellente Brit Marling) est traitée de façon simple, sans pathos, juste comme il faut. Rien que cela suffirait à faire un bon film, trop simple certes, mais bien fait, bien construit, plaisant.
En y ajoutant une dimension "anticipation", Cahill parvient à mener son histoire ailleurs et à porter ses thèmes plus en profondeur, sur les registres de la spiritualité et de la recherche scientifique.
Ça n'est pas toujours très fin, c'est certainement naïf, mais encore une fois, le film est cohérent, traçant son chemin sans dévier de la première à la dernière minute. Qu'on accepte ou pas d'adhérer au "fond" du récit est sans importance aucune, le sujet n'est finalement que secondaire, et pourtant indispensable. C'est de cette base que se construisent les personnages, qui sont le réel point fort de I Origins, un film que je n'attendais pas aussi bon.