Un huis-clos correct que ce film, même si on sent qu’il aurait pu atteindre un meilleur niveau avec finalement peu d’efforts.
Coté casting on se retrouve avec seulement deux acteurs. Leur duo fonctionne bien, et ils ont du talent. Ils parviennent l’un et l’autre à rendre avec beaucoup de finesse les émotions et les traumatismes de leurs personnages respectifs, ils ont une belle présence, il ne tombe jamais dans le surjeu ou l’excès, et même si de temps en temps le doublage français décrédibilise certaines situations, ca reste globalement du très solide.
Le scénario est astucieux et sympathique, reposant sur un concept déjà vu, mais pas si souvent que cela finalement. Le réalisateur se débrouille plutôt bien avec, et a fait des choix judicieux. Une durée courte pour commencer (1 heure 20), ce qui permet d’éviter la lassitude, malgré quelques petites longueurs de ci de là. Ensuite une progressivité, avec une maison que l’on explore petit à petit et étend de ce fait le terrain de jeu, avec ce que cela peut entrainer au niveau du scénario. Malgré tout Wake up and Die ne remplit pas pleinement le contrat. Le suspens manque, la tension retombe lorsque l’on sait que de toute manière la jeune femme va revivre ensuite, et il manque en cour de route un gros coup de poing scénaristique pour relancer totalement l’histoire et éviter le sentiment d’un ensemble trop linéaire. Dommage.
La mise en scène d’Urrutia est soignée. Elle évite vraiment la lassitude avec une grande variété de plans et d’effets qui nourrissent le film, et lui confère le peps qui manque parfois. C’est un bon point. Malheureusement la photographie ne suit pas totalement. On sent une volonté de bien faire, avec une atmosphère glauque, mais ca ne prend pas. C’est trop commun, avec un abus de teintes verdâtres et grisâtres mille fois vue, une lumière crue qui ne fait pas dans l’originalité. Par ailleurs ca s’accommode mal au genre, car c’est une esthétique de torture-porn type, alors que le film cherche justement à se démarquer de la mode. Une orientation plutôt dans le style de Subconscious cruelty (en moins expérimental quand même) aurait été surement plus viable. Les décors sont bien sur limités à très peu de chose, il ne serait pas très utile de les noter. Alors Wake up and Die n’est pas vraiment horrifique. Quelques scènes sont violentes et relativement sadiques, mais concrètement Urrutia évite les moments les plus hard. Un soupçon d’érotisme poisseux apparait aussi, les deux protagonistes étant nus évidemment, au début de chaque séquence, et quelques scènes de sexe venant pimenter le tout. Très bonne bande son, très classique certes, avec des passages forts connus, mais qui suit sans problème le film.
Au bout du compte Wake up and Die est un petit film qui s’avère plaisant. Le seul vrai point faible, c’est au niveau de l’histoire qui a certes de très bonnes choses à proposer, mais ne se retrouve finalement pas suffisamment maitrisée pour totalement convaincre. La photographie baigne aussi le métrage dans une ambiance sans surprise, alors que tout, de l’idée de départ à la jaquette laissait supposer un métrage franchement singulier. Je lui donne 3.5, une note méritée.